Arc (L')

Arc (L')
Titre original:Arc (L')
Réalisateur:Kim Ki-duk
Sortie:Cinéma
Durée:89 minutes
Date:14 décembre 2005
Note:
Il y a dix ans, un vieil homme qui vit seul sur un bateau au large a recueilli une petite fille de six ans. Depuis, il l'a élevée dans l'isolation de la mer, seulement interrompue par quelques pêcheurs qui paient le vieil homme pour les emmener sur le bateau. Ces clients font également des avances à l'adolescente, farouchement protégée avec un arc par le vieil homme qui est impatient de se marier avec elle. Lorsqu'un étudiant débarque avec les pêcheurs, la jeune fille s'éprend de lui, au grand dam du vieillard.

Critique de Tootpadu

Au bout d'une douzaine de films, dont seulement la moitié a été distribuée en France dans un désordre chaotique, le réalisateur coréen Kim Ki-duk se profile comme un des cinéastes asiatiques les plus consistants de ces dernières années. Puisque son oeuvre a pris du retard par rapport à la filmographie des autres maîtres comme Hou Hsiao-hsien, Wong Kar-wei ou Tsai Ming-liang, alors qu'il n'est pas tellement plus jeune qu'eux, le metteur en scène avec lequel son travail, en termes d'ampleur et de diversité des genres, est à peu près comparable est Kiyoshi Kurosawa. Seulement, le Japonais semble avoir perdu les faveurs du public et des critiques français, alors que Kim commence très doucement (cf. la carrière écourtée de certains de ses films en salle) à trouver sa place dans le tableau ou plutôt l'aperçu que nous avons de la production asiatique de cinéma.
Avec ce film présenté cette année à Cannes dans la sélection "Un certain regard", Kim revisite certains thèmes qu'il avait déjà affectionné auparavant. Le motif de l'isolation sur l'eau, avec tout ce qu'il implique de jeux visuels sur la face reflétante et instable du lac ou de la mer, nous est en effet déjà familier de L'Île, sans le côté gore de celui-ci. Et le triangle amoureux autour d'une femme abusée nous rappelle bien sûr Locataires, le meilleur film de Kim de ceux que nous avons pu voir. A ce dispositif de base s'ajoutent une poésie envoûtante, par le biais d'une musique fascinante et l'emploi très parcimonieux de la parole, et une réflexion très belle sur des gestes récurrents et l'implication de leurs modifications.
Beau et langoureux, ce film s'inscrit plus dans la continuité des recherches stylistiques par Kim Ki-duk qu'il ne se démarque comme un film exceptionnel et fort.

Vu le 1er décembre 2005, au Club Marbeuf, en VO

Note de Tootpadu: