Milwaukee, Minnesota

Titre original:	Milwaukee, Minnesota
Réalisateur:	Allan Mindel
Sortie:	Cinéma
Durée:	96 minutes
Date:	21 décembre 2005
Note:

Albert entend les poissons parler sous la glace. C'est un don, lui a dit sa mère, et il est devenu depuis le champion de pêche dans son état du Wisconsin. Mais ce jeune homme n'a jamais quitté l'état, et il n'a pas non plus quitté sa mère qui s'occupe de lui jour après jour. Car Albert est un handicapé mental. Deux jeunes vagabonds tentent de profiter de l'insouciance du pêcheur doué, tout comme un représentant suspect qui prétend être son père.

Critique de Tootpadu

Le handicap mental est depuis des décennies le chouchou d'un certain cinéma sentimental. Il n'y a rien de mieux que de s'apitoyer sur un retardé qui dispose de capacités mentales insoupçonnées. Ce regard complaisant fait gagner de l'argent, énormément d'argent même depuis Rain Man, et jouer ce genre de rôle positionne un acteur très favorablement pour la course aux prix de fin d'année, mais il rend assez mal la dureté de la vie quotidienne pour ces hommes considérés comme différents. Il est d'ailleurs étonnant de constater que très peu d'actrices ont le privilège d'exercer le regard hagard et les gestes balourds qui attendrissent les spectateurs les plus faciles à manipuler.
Ce premier film d'un producteur à la filmographie plutôt intéressante (My Own Private Idaho) n'est probablement pas resté par hasard pendant deux ans sur les étagères des distributeurs, depuis sa présentation à Cannes en 2003. Il perpétue en effet de la façon la plus ennuyeuse les clichés évoqués plus haut, à travers une histoire qui exploite ses personnages mais qui oublie de les faire vivre. Un très fort sentiment d'antipathie se dégage ainsi d'une galerie d'individus peu recommandables, qui vont nous agresser pendant une heure et demie. La passivité d'Albert est allégrement écrasé par l'agressivité de Tuey, une jeune femme au tempérament insupportable. Et les minables qui entourent ce couple platonique ne relèvent en rien le niveau du film. Avec une mise en scène attachée aux effets futiles en plus, et un scénario bien médiocre et soucieux de souligner la suprématie de l'idiot à la fin, il n'existe vraiment pas de raison valable pour regarder ce film.

Vu le 29 novembre 2005, au Club 13, en VO

Note de Tootpadu: