Seven swords

Seven swords
Titre original:Seven swords
Réalisateur:Tsui Hark
Sortie:Cinéma
Durée:153 minutes
Date:30 novembre 2005
Note:
Par décret impérial, la pratique des arts martiaux est interdite et tous ceux qui combattent de cette façon doivent être exécutés. Le chef de guerre redouté Ravage amasse alors des richesses en décimant des villages entiers et en réclamant les primes à l'empéreur. Il n'est plus qu'une question de jours avant qu'il ne s'attaque au Martial Village, près de la frontière. Prévenus par un vieux guerrier, deux des habitants s'enfuient avec ce dernier pour atteindre le Mont Céleste. Ils espèrent y trouver l'aide de quelques maîtres du sabre, pourvus d'armes pratiquement invincibles, et de les emmener avec eux pour affronter Ravage et sauver leur village.

Critique de Tootpadu

Comment faut-il comprendre les deux premiers plans de cette fresque épique qui montrent des chèvres regarder bêtement dans l'objectif ? Le cinéaste Tsui Hark prendrait-il le spectateur pour un animal facile à manier qui se laisserait épater sans trop d'effort par le spectacle qui lui est proposé ? Ou bien, est-ce simplement un clin d'oeil au monde des bêtes, un attachement aux animaux qui réapparaît lors d'une séquence équestre à partir de laquelle le récit commence d'ailleurs à partir dans tous les sens ? En somme, est-ce le prolongement logique du rapport privilégié que le cinéaste entretient avec les éléments, comme le feu et l'eau ? Toujours est-il que c'est une drôle de façon de débuter un film aussi magnifique dans ses combats féroces que complexe dans les thèmes qu'il aborde.
Notre référence personnelle en la matière des "wu xia pian" récents est évidemment Hero de Zhang Yimou. Mais dans les limites de son style plus brut et son esthétique plus superficielle que poétique, Tsui Hark lui donne un successeur bien plus digne que Le Secret des poignards volants du même réalisateur. Il pratique une démesure presque consciencieuse, et il réussit à garder un équilibre aussi précaire que fascinant entre les scènes de combat époustouflantes et celles qui tissent un réseau exigeant parmi une multitude de personnages. Grâce à cette alchimie précieuse qui se permet des changements de ton réguliers et des ellipses narratives osées, Tsui Hark se fait même pardonner l'épilogue un peu trop larmoyant. On pourrait y voir la conclusion inévitable d'un récit qui commence avec une force impressionnante et pas très loin de la perfection, pour ensuite devenir plus volatile et imprévisible. Ce changement de vitesse et de direction ne tourne cependant point au désavantage du film, puisqu'il permet un enrichissement appréciable d'une intrigue qui se dirigeait vers un interminable enchaînement d'une action aussi efficace qu'assourdissante.
Au final, la beauté hétéroclite de ce film fracassant est sans doute sa plus grande réussite : la preuve que même des morceaux disparates d'une beauté ostentatoire peuvent s'arranger en quelque chose de stimulant et surprenant !

Vu le 22 novembre 2005, à la Salle Pathé Lincoln, en VO

Note de Tootpadu: