Harry Potter et la coupe de feu

Harry Potter et la coupe de feu
Titre original:Harry Potter et la coupe de feu
Réalisateur:Mike Newell
Sortie:Cinéma
Durée:157 minutes
Date:30 novembre 2005
Note:
La quatrième année à l'école de Poudlard est marquée par le " Tournoi des trois sorciers ". Les participants sont choisis par la fameuse " coupe de feu " qui est à l'origine d'un scandale. Elle sélectionne Harry Potter alors qu'il n'a pas l'âge légal requis ! Accusé de tricherie et mis à mal par une série d'épreuves physiques de plus en plus difficiles, ce dernier sera enfin confronté à Celui dont on ne doit pas prononcer le nom, Lord V.

(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Au bout de quatre films, la saga de Harry Potter commence enfin d'acquérir une certaine maturité. Les deux premiers volets se distinguaient en effet par une légèreté enjouée, certes divertissante, mais qui manquait de caractère et de saveur, tel un vin débouché trop tôt. Ce conte sensiblement plus sombre dispose évidemment toujours des mêmes attraits spectaculaires que ses prédécesseurs. Mais avec l'avancement du héros au sein de l'école de Poudlard, les préoccupations de l'histoire se sont déplacées vers des sujets qui reflètent dès lors l'âge difficile de l'adolescence. Si nous étions plus jeunes, on aurait pu dire que les films de Harry Potter grandissent avec nous, mais hélas, plusieurs générations nous séparent de ce phénomène de société. Toujours est-il que la maturité progressivement acquise par les jeunes apprentis sorciers rend leurs aventures bien plus intéressantes aux yeux d'un public adulte que les déboires plutôt enfantins des deux films réalisés par Chris Columbus.
Le tournoi des trois, pardon, des quatre sorciers est donc un spectacle impressionnant, qui compense quelques faiblesses scénaristiques par un véritable déluge d'effets spéciaux. Ce recours systématique aux prouesses informatiques a même de quoi déconcerter, tellement il écrase surtout la première moitié du film sous une avalanche incessante d'acrobaties visuelles. Au moins, le niveau quantitatif égale à peu près la qualité des ces évocations de la magie, qui laissent au repos complet l'imagination du spectateur. Seule la séquence sous-marine est légèrement décevante, tellement ses sirènes et ses mouvements se démarquent négativement de la fluidité et de la beauté relative des autres animations. Néanmoins, ce côté formel un peu tape-à-l'oeil laisse suffisamment de place à une intrigue qui joue sur plusieurs tableaux, au risque de perdre certains fils pendant le long voyage.
L'agencement du récit autour des trois épreuves du tournoi représente en fin de compte un squelette narratif tout juste convenable. Il se passe tellement de choses au cours de cette année d'études en sorcelerie exceptionnelle, que le fait d'affronter un dragon, des sirènes et d'autres forces encore plus redoutables, disparait presque dans un ensemble foisonnant. Grâce à cette économie de moyens, qui distribue d'un côté (les ébats amoureux) ce qu'elle prend de l'autre (la première épreuve qui fait disparaître les trois premiers candidats dans une ellipse narrative assez osée), le film dans son ensemble avance à une vitesse très rarement diminuée par d'éventuelles longueurs.
Très divertissant et assez sérieux, ce nouveau volet des aventures de Harry Potter a dissipé avec succès nos craintes de voir la série s'enliser dans une gentillesse enfantine et inoffensive. Nous ne comprenons toujours pas complètement cet enthousiasme mondial pour des livres d'enfant somme toute assez conventionnels, mais devoir les consommer sous forme filmique efficace et spectaculaire ne nous déplaît pas pour autant.

Vu le 19 janvier 2006, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 22, en VO

Note de Tootpadu: