Fabuleuse aventure de Marco Polo (La)

Fabuleuse aventure de Marco Polo (La)
Titre original:Fabuleuse aventure de Marco Polo (La)
Réalisateur:Denys de La Patellière, Noël Howard
Sortie:Cinéma
Durée:112 minutes
Date:06 août 1965
Note:
Au XIIIème siècle, le jeune et beau Marco Polo de Venise est envoyé en Chine par le pape, afin de transmettre un message de paix à Kublai Khan. Au cours de son long et dangereux périple, Marco Polo comprendra la raison de sa mission et il restera en Chine afin de mieux comprendre cet immense peuple oriental.

Critique de Tootpadu

Les grandes productions historiques à la sauce européenne étaient monnaie courante dans les années 1960. Dans le sillon des succès monstres d'épopées comme Ben-Hur ou Lawrence d'Arabie, les investisseurs croyaient s'enrichir rapidement grâce à une distribution riche en célébrités, des scènes de batailles sanglantes ou des panoramas de paysages imposants. Ce goût pour le spectacle historique n'a cependant pas débouché sur des films marquants, faute de moyens et d'expertise pour rivaliser avec les péplums américains de l'époque, qui gardent encore de nos jours un certain cachet (Cléopâtre de Mankiewicz et La Chute de l'empire romain par Anthony Mann, pour ne citer qu'eux).
Cette co-production franco-italienne est donc typique de ce courant qui dressait, un peu désespérément, l'opulence du Cinémascope contre la concurrence de la télévision. Avec en tête d'affiche un Horst Buchholz séduisant mais peu convaincant, qui avait achevé auparavant un trio de films américains importants (dont Les Sept mercenaires), et les apparitions plus ou moins brèves d'Orson Welles, Anthony Quinn, Akim Tamiroff, Omar Sharif et Massimo Girotti, la tradition de la distribution la plus opportuniste était sauve. Peu soutenus par une narration faiblarde, les acteurs peinent en effet de se démarquer d'un décor plutôt soigné, qu'ils meublent plus ou moins adroitement.
Le récit des deux réalisateurs est ainsi d'une platitude guère démentie par le recours systématique à une voix off solennelle. Indécise entre un spectacle vieillot de violence et de sentiments et la noble ambition de conter le destin d'un des plus fameux explorateurs, l'histoire patauge constamment dans l'ennui. Seules les prises impressionnantes du désert, incluses dans le flux narratif d'une façon assez arbitraire, arrivent alors à nous inquiéter tant soit peu dans notre torpeur.

Vu le 19 mai 2006, à la Cinémathèque Française, Salle Jean Epstein, en VF

Note de Tootpadu: