Et si c'était vrai ...

Et si c'était vrai ...
Titre original:Et si c'était vrai ...
Réalisateur:Mark S. Waters
Sortie:Cinéma
Durée:95 minutes
Date:23 novembre 2005
Note:
Avec un café après l'autre, la jeune Elizabeth Masterson tente de rester éveillée pendant ses longues journées de permanence à l'hôpital de San Francisco. Ambitieuse et déterminée à aider le plus de malades possibles, elle fait tout pour y obtenir un poste fixe d'interne. Mais le jour de son embauche définitive, elle est impliquée dans un sérieux accident de voiture. Entre la vie et la mort, elle devra se rendre compte qu'elle est passé à côté du plus essentiel : l'amour. Un oubli qu'elle tentera de rattraper en revenant chez elle, dans son appartement sous-loué entretemps à David, lui aussi préoccupé par un chagrin d'amour. Elizabeth, un fantôme seulement visible à David, essayera de revenir à la vie grâce à lui.

Critique de Tootpadu

Mark Waters était sur le point de devenir une valeur sure de la comédie américaine avant ce film, grâce à l'amusant Freaky Friday et à l'excellent Lolita malgré moi, sorti au début de l'année. Son élan s'est quelque peu tassé avec cette comédie sentimentale sympathique, mais loin d'être exceptionnelle. Waters y échoue en effet - avec les honneurs, il faut l'admettre - à réinventer un sous-genre, à se réapproprier des clichés usés à la corde comme il a su si bien le faire dans ses deux films précédents. Pourquoi son talent a-t-il su opérer sur l'opposition mère/fille et sur l'univers des adolescents, sans pour autant donner un parfum différent à l'eau de rose avec une touche fantastique ?
L'amour entre deux états d'existence ne dispose, à la base, plus d'aucun secret pour le cinéma, depuis deux films phares des années 1940, Une question de vie ou de mort et L'Aventure de Mme Muir, jusqu'au film culte pour les romantiques inconditionnels, Ghost. A cette tradition bien ancrée dans la conscience populaire, Mark Waters n'apporte pas grand-chose, malheureusement. La faute d'abord à un scénario paresseux et jamais intrigant. Arrêté net après un épilogue fougueux, le flux de la narration ne retrouve plus un rythme satisfaisant par la suite. Ou le spectateur en sait bien plus que les protagonistes, d'où un manque de nécessité ennuyeux (toute la partie de la quête d'identité d'Elizabeth), ou il doit se contenter de la progression laborieuse de l'amour entre les deux protagonistes. Le réalisateur observe tout cela avec un certain détachement qui conforte le ton du film dans son bien-être enrobé. Dans cette ambiance d'une suffisance peu engageante, seule une séquence sait tirer profit du dispositif (l'urgence dans le restaurant), ce qui est peu, trop peu.
Au moins, les comédiens restent attrayants, surtout Reese Witherspoon qui traduit bien la dualité de son personnage à l'écran. D'un côté une femme de carrière impitoyable et de l'autre une fille fleur bleue, son rôle constitue un entraînement léger, mais consistant, avant le défi dramatique de son prochain film, Walk the Line.

Vu le 7 novembre 2005, à la Salle UIP, en VO

Note de Tootpadu: