Matador - Même les tueurs ont besoin d'amis (The)

Matador - Même les tueurs ont besoin d'amis (The)
Titre original:Matador - Même les tueurs ont besoin d'amis (The)
Réalisateur:Richard Shepard
Sortie:Cinéma
Durée:97 minutes
Date:16 novembre 2005
Note:
Julian Noble est un tueur à gages cynique et alcoolique sur le retour. Seul à Mexico, le soir de son anniversaire, il accoste Danny Wright, un homme d'affaire timide et maladroit et décide... d'en faire son meilleur ami ! Mais pour Danny Wright, comment se débarrasser d'un "ami" aussi encombrant ?
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

La reconversion des acteurs qui ont endossé le rôle de l'agent secret le plus célèbre de la planète est une tâche délicate qui finit de se solder la plupart du temps par un échec. Parmi les cinq acteurs qui ont jusqu'à présent rendu leur permis de tuer, seul Sean Connery a su construire une carrière d'acteur digne de ce nom après James Bond. Le départ de Pierce Brosnan est encore trop récent pour juger définitivement son évolution, mais son rôle dans cette comédie sympathique est sans doute un pas dans la bonne direction. La vedette s'essaie en effet au contre-emploi avec un plaisir communicatif, qui rend son penchant pour le cabotinage assez divertissant. Très, très loin des manières sophistiquées de 007, ce Julian Noble est un personnage pitoyable et manipulateur, un parasite dangereux au bout du rouleau qui sait néanmoins encore faire opérer son charme. Et comme ce fameux charme a toujours été l'atout principal de Pierce Brosnan, même dans ses rôles dans lesquels il pratiquait une autodérision joyeuse, il excelle une fois de plus dans ce mélange impressionnant de classe et de médiocrité.
Quant au film en lui-même, il constitue un assemblage divertissant de quelques influences diverses. Cependant, il n'arrive point à se défaire de l'impression de lenteur et d'infériorité par rapport aux films qu'il cite. Dépourvu d'une identité propre, il ressemble tour à tour à L'Emmerdeur, comme une variation sur la rencontre entre un homme ordinaire et un tueur professionnel, à Au revoir à jamais, par son emploi d'un langage vulgaire, ou à Bienvenue à Collinwood, à travers son appréciation de l'essentiel dans la vie : d'avoir quelqu'un qui aimer. Le seul point qui le distingue d'une multitude d'autres comédies un peu décalées est l'emploi de grandes lettres qui couvrent tout l'écran pour indiquer l'endroit où se déroule, parfois juste pour quelques secondes, l'action. Un effet de style isolé qui ne camoufle guère une mise en scène quelconque.

Vu le 25 novembre 2005, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 10, en VO

Note de Tootpadu: