In her shoes

In her shoes
Titre original:In her shoes
Réalisateur:Curtis Hanson
Sortie:Cinéma
Durée:128 minutes
Date:16 novembre 2005
Note:
Maggie est convaincue que son seul atout dans la vie réside dans son art d'aimanter le sexe opposé. Dyslexique et certaine de n'avoir aucune aptitude intellectuelle, elle a toujours privilégié le maquillage aux livres. Sa principale qualité : savoir toujours dénicher la tenue idéale pour n'importe quelle occasion. Rose est en revanche une brillante avocate officiant dans un prestigieux cabinet de Philadelphie. Mais cette grande bosseuse a un point faible : son corps et ses incessantes variations de poids qui l'ont poussé depuis longtemps à renoncer à toute sorte de vie amoureuse. Son unique réconfort : les chaussures, car contrairement aux vêtements, elles lui vont toujours bien. Tout oppose les deux soeurs, dont l'unique point commun est la pointure. Après un violent clash, les deux soeurs vont peu à peu se rapprocher...
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Il fallait bien que le jour arrive où Curtis Hanson, un des artisans les plus doués de Hollywood, tombe sur un sujet tellement insipide que même la solidité de son travail n'arrive pas à le rendre intéressant. En effet, la carrière du cinéaste, ou plutôt la qualité de ses films les plus récents, avance sur une ligne qui est imperturbablement sur le déclin. Depuis son chef-d'oeuvre, L.A. Confidential, il a enchaîne des films de plus en plus convenables à un rythme tout aussi modéré. Si Wonder Boys enthousiasmait encore par son ton ironique et ses personnages déboussolés, 8 mile s'employait davantage à mettre en valeur Eminem, d'une façon néanmoins très solide. Mais face à un scénario dont le roman original a certainement fait pleurer beaucoup de femmes sensibles, l'application du métier de Curtis Hanson tombe quelque peu à plat.
D'abord, cette histoire de deux soeurs au passé familial chargé est l'antithèse même de l'originalité, avec des clichés à tout bout de séquence, comme la fille délurée, la bosseuse complexée et les vieux mi-enfantins, mi-sages. Il est alors difficile d'éprouver autre chose que des sentiments préfabriqués pour des personnages qui le sont tout autant et dont le parcours est d'un goût sucré indigeste. Evidemment, la fin heureuse n'est jamais vraiment en danger, mais ce qui exaspère le plus jusqu'à une cérémonie agréablement mixte en termes de cultures, c'est la banalité absolue avec laquelle se déroule le reste de l'intrigue. Les conventions du mélodrame familial le moins exigeant sont ainsi paresseusement énumérées, le tout dans une structure profondément ennuyeuse.
Car ensuite, la mise en scène s'avère particulièrement peu inspirée. Auparavant, Curtis Hanson savait faire preuve d'une certaine concision, d'une économie des moyens qui rendait même les histoires les plus abracadabrantes, comme La Rivière sauvage, acceptables par leur efficacité. Toute cette maîtrise modeste et fiable s'est envolée ici, puisque le film est d'un rythme presque lénifiant et dépourvu de la moindre surprise. Le va-et-vient d'une soeur à l'autre devient rapidement lassant, mais ce dispositif usé perdure jusqu'à la fin, sans la plus infime altération. La conséquence inévitable est une impression de longueur disproportionnée et l'installation d'un ennui tout juste tolérable. En tout cas, le temps semble révolu lorsque le réalisateur savait nous intéresser encore aux intrigues triviales.
Enfin, l'interprétation de Shirley MacLaine, sans être extraordinaire, est la seule à disposer d'un minimum de coeur. Elle fournit donc le seul point d'attache humain au sein d'un récit désagréablement aseptisé.
Le Potins de femmes des années 2000, en quelque sorte, sauf que l'idée de voir notre Curtis Hanson autrefois bien aimé descendre au niveau d'un Herbert Ross ou d'un Garry Marshall nous fait frissonner d'horreur.

Vu le 20 décembre 2005, à l'UGC Forum Orient Express, Salle 6, en VO

Note de Tootpadu: