Titre original: | Rencontres à Elizabethtown |
Réalisateur: | Cameron Crowe |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 124 minutes |
Date: | 02 novembre 2005 |
Note: |
A mon grand-père
C’est bizarre comme certains films me renvoient à mes problèmes permanents. A 32 ans, j’ai l’impression par moments que ma vie est pratiquement finie, que j’ai inachevé mon oeuvre en quelque sorte aussi bien dans ma vie privée que dans mon travail. Comme le héros de ce film, viré pour avoir causé 1 milliard de pertes à une entreprise, j’ai négocié il y a bientôt 1 an mon départ d’une petite PME du domaine musical pour laquelle j’avais donné tout mon temps au détriment de ma vie privée. J’avais monté toute une cellule achat alors pratiquement inexistante et en 3 ans, je n’eus jamais aucun retour sur investissement. C’est cela qui expliqua un certain dégoût et la volonté de partir travailler ailleurs. J’ai eu ensuite la chance de bosser comme intérimaire dans une société américaine mondialement connue comme étant le leader dans les fournitures de bureau… Pendant cette mission, je suis tombé raide dingue d’une certaine Vanessa qui ne vit en moi rien qu’un simple collègue sans aucun intérêt….. Ce qui n’est qu’un time repitae en quelque sorte….
Comme ce héros, j’ai eu la chance d’être né assez privilégié, fils unique d’une professeur des écoles et d’un cadre administratif travaillant dans le domaine du transport. Comme ce héros, j’ai fait des études secondaires. Après un baccalauréat scientifique (section D), je me suis perdu pendant 4 années dans un milieu que je détestais (faculté d’Assas) pour me retrouver dans l’université de Saint Denis, où j’obtins un DUT fait en une seule année, une licence et une maîtrise en AES. Comme le héros, j’ai eu souvent envie d’en finir après mes 4 années perdues dans la faculté d’Assas, je pensais que ma vie était finie. Après être revenu de Boston et quitté une certaine Jessica dont la photo est toujours dans ma chambre, je pensais que la vie ne pouvait plus rien m’apporter de bon…
A vrai dire, les seuls bons moments de ma vie sont liés pour la plupart à mes vacances aux USA. Comme le périple du héros, j’ai fait comme lui ma traversée des USA de New York à Los Angeles en passant par Washington, les grands parcs naturels (Monument Valley, Grand Canyon). Comme lui a dans ce film la sublime Kirsten Dunst pour se remonter le moral, je dois beaucoup à Jessica qui fut la seule à venir vers moi pour ce que j’étais. A l’époque en 1996, j’étais perdu, limite suicidaire (et oui comme ce héros, cf la scène de l’engin de mort à 2 roues). J’ai dû par la suite, à mon retour voir un psy pour essayer de l’oublier car notre liaison était impossible : elle était taiwanaise et moi français. L’année dernière, elle m’a envoyé une photo d’elle et de son mari et de son enfant. J’étais fier pour elle….
Dans ma vie, il y a eu aussi une certaine Claire G, que j’avais connue enfant et que j’avais retrouvée au lycée. Je n’ai jamais eu la force de lui dire à quel point je l’aimais car j’avais peur de la perdre. Il faut dire que depuis que j’étais enfant, chaque fois qu’une fille me plaisait soit celle-ci changeait d’école, déménageait ou me faisait comprendre que je n’étais pas assez bien physiquement pour elle… Mais revenons à la perte de l’être important. Avant de réaliser ce très beau film, Cameron Crowe venait de perdre comme le héros de son film son père. Ce film est donc une façon de lui rendre hommage et de grandir malgré tout. L’échec de son héros est un peu son échec face à certains films qui ne marchèrent pas comme prévu. Dans la vie, il y a toujours des hauts et des bas. Le héros va donc pouvoir remonter la pente grâce à une charmante hôtesse de l’air (ah mon concours raté chez Air France)… La rencontre de ces 2 êtres de «substituts » donne la force de tout ce film très touchant. A cela rajouter une superbe musique et vous obtiendrez une des meilleurs comédies romantiques de cette année..
J’avoue que la critique ne fut guère flatteuse pour ce film, mais il faut croire qu’il ne faut pas toujours écouter l’opinion des autres et se forger la sienne. Cameron Crowe est un des réalisateurs les plus doués de sa génération que ce soit par son film culte Jerry Maguire, ou par son excellent thriller fantastique Vanilla Sky….
Le décès d’un être important nous renvoie d’une certaine façon à notre propre contact avec la mort. Personne n’est immortel malheureusement et ce n’est que lorsque l’on perd une personne proche que l’on se rend compte de toute son importance. Je dois beaucoup à mon grand-père, grâce à lui, je partais en vacances en Vendée quand j’étais jeune. Il a été là pour me féliciter quand j’ai obtenu mon bac, il a toujours été là, même si les derniers temps avant de mourir on était un peu en mauvais terme. L’argent ne remplacera jamais une présence, mais je lui serai infiniment reconnaissant car grâce à lui, j’ai pu payer entièrement mon appartement… A sa mort, une partie de moi est morte avec lui.
Alors, la morale de ce film veut que, même si on ne réussit pas totalement sa vie professionnelle, il faille savoir vivre pour sa famille, faire en sorte que ses parents soient fiers de notre réussite. Il faut aussi trouver sa moitié pour pouvoir vivre en harmonie avec soi même….
Je conseille donc ce très beau film à tous les romantiques (dont je fais partie), aux cinéphiles avertis pour voir comment réussir totalement un film. Quant à Kirsten Dunst, elle est toujours aussi superbe et son jeu d’acteur est de mieux en mieux…. Vanessa avait cette même grâce en elle. Elle restera comme mon plus grand échec amoureux de cette année….
Je dédierai sûrement un jour ce film en le revoyant à ma compagne, à la femme qui m'appréciera avec mes défauts et mes qualités...
Vu le 02/11/05 à la séance 22h15 de salle 03 au Gaumont de Disney Village
Note de Mulder:
Vu le 28 novembre 2005, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 14, en VO
Note de Tootpadu: