20 centimètres

20 centimètres
Titre original:20 centimètres
Réalisateur:Ramon Salazar
Sortie:Cinéma
Durée:114 minutes
Date:12 octobre 2005
Note:
Marieta, un travesti narcoleptique, rêve depuis toujours de se faire enlever les vingt centimètres en trop entre ses jambes. Mais lorsqu'elle croit avoir réuni la somme nécessaire pour l'opération, les empêchements surgissent de partout. D'un point de vue financier, son colocataire, le nain Tomas, lui emprunte de l'argent pour des leçons de violoncelle et un trafic de tickets d'opéra. Et la rencontre avec Raùl, un beau motard qui aime bien se faire prendre par ce surplus de chair, laisse Marieta douter de son projet. Heureusement, ses accès de sommeil lui permettent de s'enfuir dans un monde fait de danses et de chants.

Critique de Tootpadu

Que la communauté gaie affectionne les comédies musicales n'est un secret pour personne. Et que ce style de vie minoritaire est encore associé à du sexe facile et à une féminité exacerbée dans l'opinion du grand public constitue un des obstacles avant d'atteindre une acceptation et une égalité entières. De là à en faire un film, le rapprochement était très, voire trop facile. Cette comédie espagnole se complait ainsi à perpétuer les clichés et à en détourner certains, sans trop de succès.
L'impression d'une monstrueuse parade, d'un défilé de vieilles transsexuelles, de putes et d'un nain, se maintient pendant tout le film, sans que ce milieu particulier qui rassemble tous ceux que la société espagnole rejette ne soit décrit d'une façon originale. Les surprises sont très rares, et que l'homme de rêve d'une virilité à toute épreuve se révèle être un passif un peu bébête est plutôt l'exception dans ce monde de la misère due à la prostitution. Quelques bribes d'une sensibilité fine et d'un grand respect pour les personnages ne suffisent alors plus à dissiper cette sensation persistante du déjà-vu.
Les nombreuses séquences musicales manquent également d'originalité et, surtout, elles sont inaptes à nous sortir de la torpeur que nous inspire la partie réelle. Leur rythme n'est pas calamiteux et les différents décors sont plutôt bien choisis, mais l'entrain d'une comédie musicale réussie leur fait cruellement défaut. Sans oublier leur agencement laborieux et répétitif qui se résout invariablement par un réveil dans un endroit entièrement différent. Le traitement de la narcolepsie s'apparente ainsi davantage à la maladresse d'un Narco qu'à la poésie d'un My Own Private Idaho.
Pour oublier la mise en scène peu inspirée, certains trouveront l'occasion de se rincer l'oeil, évidemment pas avec la multitude de pénis artificiels, mais plutôt du côté du très beau Pablo Puyol. Quant à Monica Cervera, elle est aussi énervante ici que dans Le Crime farpait, et elle échoue à rendre son personnage intéressant.

Vu le 18 octobre 2005, au MK2 Bibliothèque, Salle 9, en VO

Note de Tootpadu: