Dernier secret du Poseidon (Le)

Dernier secret du Poseidon (Le)
Titre original:Dernier secret du Poseidon (Le)
Réalisateur:Irwin Allen
Sortie:Cinéma
Durée:115 minutes
Date:05 septembre 1979
Note:
Le paquebot Poseidon a été renversé par une immense vague suite à un tremblement de terre en pleine mer. Le capitaine Mike Turner et son équipage tombent par hasard sur le bateau en détresse. Ils s'y introduisent pour récupérer les objets de valeur restés à bord. En même temps, le docteur Svevo les accompagne pour assister les éventuels survivants encore enfermés sous l'eau. Mais ses motivations réelles sont bien moins louables.

Critique de Tootpadu

Avant même le remake inutile de L'Aventure du Poseidon que Wolfgang Petersen est en train de nous concocter en ce moment et qui sortira en juin prochain, ce fameux paquebot a dû rendre l'âme une fois de plus dans une suite plutôt désolante que carrément navrante. Le producteur de l'original, Irwin Allen, qui assurait la mise en scène ici, s'était en effet specialisé à la fin des années 1970 à tirer le moindre dollar d'une recette qui avait fait sa fortune auparavant. Ainsi naissait un des pires films catastrophes qui soient (L'Inévitable catastrophe) et le genre s'essoufflait péniblement avant de renaître à grande échelle quinze ans plus tard.
Au sens propre, cette histoire "au delà du Poseidon", comme l'indique le titre original, n'appartient pas tellement au genre des films catastrophes, mais plutôt à celui des spectacles d'aventure. Pour cela deux raisons : le cataclysme a indirectement lieu avant le début de l'action, à moins de considérer Michael Caine en train de manoeuvrer son bateau à travers la tempête et les plans à répétition issus du film original comme des catastrophes. En plus, le naufrage progressif est si mollement traité, avec quelques explosions arbitraires, parsemées tout au long de la durée conséquente du film, qu'aucune menace tangible en résulte. Non, on se croirait davantage assister à une chasse au trésor au sein d'un gigantesque labyrinthe, qui se trouve être par hasard un bateau à l'envers.
Ce manque de tension se profile cependant comme une des faiblesses majeures du film, une tare de fabrication plutôt qu'un choix délibéré de la réalisation. Au bout d'un moment, la structure banale de la marche entrecoupée de moments laborieusement intimes finit par ennuyer. Et la négligence d'une des règles d'or de chaque film catastrophe qui se respecte, de continuer peu à peu à éliminer les participants, n'arrange guère l'affaire. Beaucoup trop de temps passe ainsi, avant que les cadavres ne tombent. Au contraire, le scénario en rajoute régulièrement de nouveaux personnages qui ont miraculeusement survécus, contre tout bon sens. Le sommet de la surenchère est atteint lorsque l'expédition arrive à la cabine en guise d'aquarium, qui abrite un passager non-voyant.
Nous avons beau ricaner devant ces énormités, le côté ridicule apporte un capital de sympathie substantiel. A l'opposé d'un film ordinaire, les personnages les plus énervants sont ici les plus intéressants. Jamais bonne actrice, Sally Field se surpasse notamment dans un rôle difficile à cerner. Et le cabotinage modéré devient la bouée de sauvetage rêvée pour ces naufragés du cinéma commercial.
Loin de l'atrocité de l'attaque des abeilles, cette resucée exsangue d'un des classiques du genre reste passable, même si elle n'arrive point à raviver la flamme de la noyade initiale.

Revu le 14 octobre 2005, à la Cinémathèque Française, Salle Georges Franju, en VO

Note de Tootpadu: