A vot' bon coeur

A vot' bon coeur
Titre original:A vot' bon coeur
Réalisateur:Paul Vecchiali
Sortie:Cinéma
Durée:96 minutes
Date:31 août 2005
Note:
Le réalisateur Paul Vecchiali souhaite tourner une comédie musicale sur le destin trouble d'un jeune drogué. Face au refus persistant de la commission de l'avance sur recettes, il décide de tuer, un par un, ses membres. En même temps, un braqueur redistribue ses butins aux pauvres du Kremlin-Bicêtre.

Critique de Tootpadu

Au début, cette oeuvre personnelle atteint le degré de subversion et le goût de la passion, peu importe qu'il soit bon ou mauvais, qu'elle a dû se fixer comme objectif. Ca chante, ça fait rêver, et surtout, ça reste dans la naïveté créatrice la plus pure : loin de la réalité et au plus près d'un mélange vertigineux de genres et de styles. Rien que l'hommage que Vecchiali rend à Jacques Demy à travers un long plan qui montre Françoise Lebrun fredonner une chanson sur l'héritage du maître de la comédie musicale à la française vaut son pesant d'or. Pendant cette première demie-heure, le cinéaste impose sa liberté de ton, sa mise en abîme de cette machine fantastique qu'est le cinéma.
Malheureusement, son film farouchement indépendant prend par la suite une allure de règlement de compte. Au delà du dispositif peu convaincant de l'élimination des membres du jury, Vecchiali ne donne pas de nouvel essor à sa narration. A l'impétuosité des numéros musicaux succède une alternance beaucoup moins inspirée entre les trois niveaux de l'intrigue (le film "La Guêpe", le réalisateur tueur en série, le Robin des bois muet du Kremlin-Bicêtre), avec de rares coups d'éclats poétiques (la courte séquence à la manière du muet) et trop de paroles. La croisade de Vecchiali contre ces vilaines institutions qui ne lui accordent pas de moyens ressemble alors à une vengeance personnelle, au mieux un cours didactique (l'entretien sur l'origine du CNC) et au pire une affaire bien trop particulière pour intéresser le public. Le charme du début s'est ainsi évaporé lorsque Françoise Lebrun reprend encore la chansonnette à la fin, et ce n'est pas la question arrogante, ni l'hommage à Ophuls du générique qui y changeraient quelque chose.

Vu le 6 octobre 2005, au MK2 Beaubourg, Salle 5

Note de Tootpadu: