| Titre original: | Twist |
| Réalisateur: | Jacob Tierney |
| Sortie: | Cinéma |
| Durée: | 97 minutes |
| Date: | 28 septembre 2005 |
| Note: | |
Critique de Tootpadu
Sombre et rude, cette transposition de l'histoire de Charles Dickens dans le monde de la prostution masculine en plein hiver canadien est un film presque déplaisant à regarder. Le jeune réalisateur ne cherche point à choquer à tout prix, ni à générer de la pitié pour sa bande de garçons abusés. Mais par la monotonie des journées et le cercle vicieux de la drogue, une couche dépressive s'abat inéluctablement sur le film. Tierney esquisse alors des pistes de sortie, d'improbables chimères du salut, mais à leur bout se trouvent des humiliations encore plus insoutenables. Le refus d'accueil par le "sénateur" parait alors presque poli, en comparaison avec une séquence particulièrement éprouvante qui a trait à l'inceste consentant et rémunéré.
La mise en scène de Tierney manque d'assurance dans le choix des cadres et laisse s'échapper le peu de potentiel dramatique, notamment en raison de l'absence volontaire de Bill, le maquereau en chef. Dans le ton froid qu'elle fait alors régner, c'est curieusement le personnage ambigu de Fagin, mi-père, mi-geôlier, qui apporte un peu de chaleur. Ce côté humain est avant tout dû au choix du comédien, l'Indien mystérieux de Dead Man, Gary Farmer. C'est également lui qui sort le plus d'éléments intrigants de son rôle, au détriment des comédiens plus jeunes, moins convaincants.
En somme, un Johns moins ennuyeux, l'ambition littéraire en plus.
Vu le 4 octobre 2005, au Lincoln, Salle 1, en VO
Note de Tootpadu:
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