Casshern

Casshern
Titre original:Casshern
Réalisateur:Kazuaki Kiriya
Sortie:Cinéma
Durée:142 minutes
Date:26 octobre 2005
Note:
Dans un futur apocalyptique, une expérience scientifique aboutit à la création d'êtres aux pouvoirs extraordinaires, immédiatement massacrés par des unités militaires. Seul un groupe survit. Les créatures humanoïdes décident de se venger de toute l'humanité à l'aide d'une armée de robots. Pour contrer leurs plans de destruction, le responsable de leur création accidentelle plonge le corps de son fils défunt dans la même solution liquide qui aboutit à la naissance de la race des mutants. Revenu d'entre les morts, Tetsuya Azuma est le dernier espoir de l'humanité...
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Le procédé visuel employé dans ce film, qui consiste à créer des décors entièrement numériques avec des acteurs réels incrustés, était tellement en vogue l'année dernière que pas moins de quatre grosses productions ont été tournées de la sorte, dont celle-ci qui sort la dernière en France. Parmi Immortel [Ad vitam], Capitaine Sky et le monde de demain, Sin City et donc Casshern, seul le polar sombre de Robert Rodriguez et Frank Miller a réellement su tirer profit de cette technique assez novatrice qui pourrait bien un jour devenir la norme. Pour le moment, cette liberté esthétique fraîchement acquise est employée, à tort et à travers, comme un gadget dont il faut absolument trouver les limites. Cet essai japonais ne lésine par conséquent pas sur les moyens, quitte à surcharger l'écran et la réceptivité du spectateur au delà de toute raison. La composition de l'image peut encore intriguer au début, grâce à l'invention d'un monde futur, défiguré par la pollution et la guerre. Mais à force d'éviter tout répit et d'alterner même les différents styles d'une façon indigeste, le film finit par lasser à coups de surenchérie visuelle manifeste.
La démesure formelle aurait tort de s'arrêter en si mauvais chemin, puisqu'elle nous impose également un montage calamiteux et un choix musical biscornu. Arrivée à la fin de la partie raisonnable de l'histoire au bout d'une heure, la mise en scène s'occupe alors à mélanger les éléments les plus disparates. Sur fond d'une intrigue de plus en plus pompeuse, le déchaînement de la musique classique mêlée à du rock et la répétition incessante d'un montage parallèle à deux, voire trois niveaux sont impitoyables. Ce chaos inintéressant se termine logiquement aux antipodes du début, qui laissait encore espérer un film de science-fiction visionnaire : avec une morale nauséabonde qui est de surcroît démentie par la violence déréglée d'un style en roue libre. Avec les libertés désormais illimitées des effets numériques, tout ce qui est faisable n'est point utile, aurait-on envie de chuchoter aux créateurs de cette débauche assourdissante.

Vu le 28 octobre 2005, au Max Linder, en VO

Note de Tootpadu: