Il était une fois dans l'Oued

Il était une fois dans l'Oued
Titre original:Il était une fois dans l'Oued
Réalisateur:Djamel Bensalah
Sortie:Cinéma
Durée:97 minutes
Date:19 octobre 2005
Note:
En 1988, alors que tout le monde rêvait d'aller faire fortune en Amérique, Johnny Leclerc, lui, ne rêvait que de devenir petit épicier en Algérie. Voici l'histoire de sa réussite !
http://www.iletaitunefoisdansloued.com/
Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Ah, si seulement tout le monde était aussi favorable envers la culture maghrebine que le héros un peu perturbé de cette comédie assez sympathique, la France n'en serait pas là où elle est aujourd'hui avec ses émeutes nocturnes et sa répression sans solutions. Le racisme sous-jacent, qui infecte indirectement le débat actuel, se trouve carrément retourné par l'assimilation forcenée d'"Abdel Bachir". Dans les yeux de ce banlieusard au raisonnement très particulier, tout ce qui vient de l'Algérie est bon, tandis que la culture française y est clairement inférieure. C'est le monde à l'envers en quelque sorte, sauf que ces jugements généralement admis n'ont pas plus raison que le délire du jeune mal dans ses baskets françaises. D'où la conclusion juste, quoiqu'un peu sommaire, que l'on est chez soi là où on se sent bien.
Cette mise en valeur de la culture algérienne évite cependant l'affrontement avec les durs faits de l'actualité pour s'évader dans un cadre fictif explicitement rétro. Alors qu'il n'existe aucune raison évidente pour ce retour en arrière arbitraire, autre que l'épilogue qui fait fortement penser à celui de Monsieur Ibrahim et les fleurs du coran, il empêche le film d'être autre chose qu'un énième conte populaire à la sauce nostalgique. Pourquoi, en effet, ne pas avoir reculé encore plus dans le temps, comme dans le film de François Dupeyron par exemple, afin d'exacerber davantage l'aspect folklorique de cette quête identitaire farfelue ? En tout cas, coincé entre une mode passée depuis longtemps et des chansons datées, le film s'est barré lui-même la route qui mène au-delà du divertissement gentillet sans conséquences.
L'impression d'une superficialité inoffensive provient surtout d'une mise en scène sans rigueur qui ne réussit point à intensifier une intrigue au bord de l'ennui (les embrouilles autour du mariage arrangé et les facéties de Johnny mises à part, il n'y a rien à voir). La bonne humeur des comédiens, Julien Courbey en tête, n'apporte alors qu'un peu de légèreté en plus à un film qui aurait au contraire besoin de plus d'énergie pour sortir d'une fadeur relative.

Vu le 11 novembre 2005, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 12

Note de Tootpadu: