Moi, toi et tous les autres

Moi, toi et tous les autres
Titre original:Moi, toi et tous les autres
Réalisateur:Miranda July
Sortie:Cinéma
Durée:91 minutes
Date:21 septembre 2005
Note:
Richard, un vendeur de chaussures, a du mal d'accepter la séparation de sa femme. Il assume la garde de ses deux fils, qui découvrent, chacun de façon différente, la sexualité. Lorsque Christine, une jeune artiste et accompagnatrice de personnes âgées, rencontre Richard dans son magasin, elle n'arrive plus à l'oublier et elle tente maladroitement de le revoir.

Critique de Tootpadu

Elle ne tente pas des expériences aussi abstraites que son personnage, mais pour son premier film, récompensé cette année par la Caméra d'Or à Cannes, l'artiste Miranda July poursuit sans hésitation une vision décalée de son univers fictif. Tandis que la sexualité devient l'affaire des adolescents, à travers des séquences très étranges mais pas vraiment choquants, les adultes se perdent dans un curieux désert de la communication. Ses fils ne parlent plus à Richard, alors que celui-ci se projette dans une sorte de mise en question qui borde à l'autodestruction. Christine s'emploie justement à imaginer des conversations à partir des photos de vacances qu'elle utilise pour ses vidéos artistiques. Et ses échanges avec Richard sont des plus vagues, s'ils ont l'occasion de dépasser le stade du coup de fil abrupt. Cet état des lieux d'une communication atrophiée dans la société américaine se poursuit dans d'autres directions, comme cette responsable du musée qui a besoin d'un dispositif intermédiaire (le courrier, la télé, le web) pour s'exprimer.
En dépit du fond sérieux, voire inquiétant, de ce qu'elle décrit, Miranda July garde un ton détaché et agréablement bizarre pendant tout le film. La musique en fait parfois un peu trop, mais la palette rose bonbon de la photo numérique et les actions décalées des personnages assez particuliers participent à la création d'un univers aussi personnel que surprenant.

Vu le 30 septembre 2005, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 24, en VO

Note de Tootpadu: