Convoi des braves (Le)

Convoi des braves (Le)
Titre original:Convoi des braves (Le)
Réalisateur:John Ford
Sortie:Cinéma
Durée:86 minutes
Date:27 mai 1964
Note:
Deux marchands de chevaux sont engagés par un convoi de mormons pour les emmener vers l'ouest. Lorsqu'une bande de gangster prend le convoi en otage, les deux hommes n'opposent aucune résistance pour ne pas mettre en danger les colons pacifiques.

Critique de Tootpadu

John Ford est probablement un des plus grands conteurs de l'histoire du cinéma. Il ne lui faut pas plus qu'une histoire solide, sa troupe d'acteurs fidèle et le décor magnifique du désert américain pour nous raconter un récit dont la qualité suprême est l'humanité. Jean Renoir mis à part, nous n'avons pas encore trouvé un autre cinéaste à la foi aussi inébranlable en l'être humain, quelqu'un qui saurait évoquer avec autant de rigueur et de chaleur, d'optimisme lucide et de réflexion, la réalité parfois dure, parfois remplie d'espoir de l'existence humaine. Evidemment, Ford n'atteint pas son but en affichant la bonne volonté et en prêchant la bonne parole des moralisateurs du Septième art. Avec une modestie infiniment plus efficace et précise, il fait confiance aux images et au rythme implacable d'une narration dense. La virtuosité de la caméra, le montage acrobatique, les thèmes remplis de pathos ne l'intéressent point. Ce qu'il recherche, ce sont des contes universels qui englobent toute la noblesse et toute la déchéance de la nature humaine, avec une bonne dose d'attachement aux valeurs d'antan en prime. A la fois conteur et chroniqueur de l'Ouest, John Ford est le géant incontournable d'un genre, le western, mais également un maître pratiquement inégalé de l'expression cinématographique.
Assez des louanges ... Comment ce petit film nous a-t-il rappelé avec autant de force le génie de Ford ? Simplement en manifestant dans chaque plan un attachement aux personnages et leurs particularités exceptionnel. Que ce soit la vieille femme au cornet, la fille légère qui se rend compte qu'elle laisse filer la chance de sa vie, le saltimbanque qui se croit encore dans un monde civilisé, les indiens impassibles ou les méchants vicieux, la galérie de rôles porteurs est inépuisable. Et le mythe de la conquête de l'Ouest y est adroitement remis à sa juste place : le combat entre des hommes plus ou moins égoïstes pour voler les territoires aux indiens.

Vu le 30 septembre 2005, à la Cinémathèque Française, Salle Georges Franju, en VO

Note de Tootpadu: