Gang Anderson (Le)

Gang Anderson (Le)
Titre original:Gang Anderson (Le)
Réalisateur:Sidney Lumet
Sortie:Cinéma
Durée:98 minutes
Date:01 septembre 1977
Note:
Tout juste sorti de prison après dix ans, Duke Anderson tente un dernier coup pour assurer sa retraite : dévaliser tout un immeuble dans un quartier chic. Ce qu'il ignore, c'est que différents services de police suivent de près ses collaborateurs pour des délits indépendants. Le casse risque ainsi fortement d'être compromis avant même qu'il n'ait commencé.

Critique de Tootpadu

Sidney Lumet ne parait pas exactement savoir sur quel pied danser avec ce prédecesseur plutôt mineur d'Ocean's Eleven. Les approches et les digressions sont en effet multiples dans cette histoire d'un casse relativement banale. En tant que thème récurrent, il y a évidemment les techniques de surveillance visuelle et sonore qui servent pratiquement de fil conducteur à l'intrigue. Mais leur emploi s'arrête là, puisque même l'épilogue avec l'effacement de toutes les bandes n'atteint pas le niveau d'une interpellation pertinente sur ce filage constant. Nous assistons certes à quelques démarches administratives des forces de police en rapport avec la surveillance. Mais le côté didactique de ces séquences opère une cassure désinvolte dans le récit, à l'image de l'opération d'infiltration dans l'immeuble par la police, filmée dans les moindres détails.
L'éparpillement ne s'arrête par contre point là, puisque, au lieu de nous inclure dans la planification minutieuse du cambriolage, le scénario nous vante les exploits sexuels du protagoniste dans des répliques particulièrement troubles, et se limite au colportage de vieux clichés sur la mafia. C'est d'ailleurs d'un des têtes du crime organisé que nous apprenons qu'Anderson est un perfectionniste irréprochable, une affirmation assez pauvrement prouvée à l'écran. Et il vaut mieux ne pas trop se pencher sur la représentation de l'homosexualité, encore aux balbutiements pénibles d'une visibilité grandissante. Enfin, la bande originale expérimentale signée Quincy Jones est des plus distrayantes et parfois même un agacement inutile.
Voilà, le tour est fait des imperfections de ce film mlagré tout divertissant. En dépit de sa superficialité qui place des stéréotypes dans des situations vues mille fois, le scénario nous réserve aussi quelques moments hilarants, créés par une capacité de l'abstraction à travers la fiction intéressante. Ainsi, le crime en lui-même est presque terne, mais un nombre important d'incidents annexes, qui finiront par le faire capoter, garantit un ton comique. Celui-ci n'apporte rien à l'unité du film, dont le manque est encore accentué par le style très délié et arbitraire de Lumet, mais il aide à faire passer ses agacements mineurs.

Revu le 16 septembre 2005, au Forum des Images, Salle 300, en VO

Note de Tootpadu: