Paradise now

Paradise now
Titre original:Paradise now
Réalisateur:Hany Abu-Assad
Sortie:Cinéma
Durée:91 minutes
Date:07 septembre 2005
Note:
En Cisjordanie, deux amis, Saïd et Khaled, sont désignés pour perpétrer un attentat kamikaze à Tel-Aviv le lendemain. La fermeté des deux jeunes hommes sera soumise à de rudes épreuves, lorsque le plan amplement préparé s'effondre au premier incident.

Critique de Tootpadu

Ce drame au plus près de l'actualité brûlante mise beaucoup sur l'effet de surprise, et plus précisément sur des revirements inattendus qui ammènent le récit loin de la direction prévisible. La première partie, l'annonce et la préparation de l'attentat, semble ainsi la plus convenue, celle qui décrit sobrement les interrogations passagères des protagonistes et le rituel précis en vue de leur infiltration. Jusqu'au moment où une référence visuelle forte à la Cène romp le contrat de lecture et renforce la notion de martyr spirituel. Et si l'odyssée des deux hommes était censé retracer les étapes de la passion du Christ, une entreprise aussi délicate que curieuse ? Une conversation dans un jardin juste avant le passage chez l'ennemi, en Israël, nous conforte temporairement dans cette voie. Mais attendre une telle facilité, ce serait compter sans l'imprévisibilité astucieuse du scénario qui s'applique justement à multiplier les bifurcations de l'intrigue.
En effet, Paradise now se situe assez loin du film de terroriste islamiste habituel, puisqu'il se souvient qu'une des caractéristiques majeures de l'homme est sa capacité au changement. Celui qui sera finalement le plus déterminé n'est pas le même que l'on croit au début, et l'impact sur les personnages secondaires est plus profond que ne le laisse supposer leur évocation superficielle. En gros, Hany Abu-Assad ne tente pas du tout de juger ces extrémistes désespérés, mais il soulève adroitement, et avec un engagement qui reste agréablement sobre dans la forme (l'absence notable de musique), des questions pertinentes sur le comportement dans des situations sans issue.
Notons la présence très appréciable de deux actrices que l'on voit également dans des films français, Lubna Azabal et Hiam Abbass, et qui apportent une note de tristesse et d'impuissance, capable d'enfoncer encore le clou face au cercle vicieux de la violence.

Vu le 16 septembre 2005, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 24, en VO

Note de Tootpadu: