Inévitable catastrophe (L')

Inévitable catastrophe (L')
Titre original:Inévitable catastrophe (L')
Réalisateur:Irwin Allen
Sortie:Cinéma
Durée:149 minutes
Date:13 septembre 1978
Note:
Une base militaire est attaquée et tout le personnel est retrouvé mort. Un scientifique explique alors aux représentants de l'armée, exaspérés, que l'installation est tombé victime d'abeilles tueuses, venues d'Afrique. Des milliards d'insectes se dirigent alors vers Huston, sans que les différentes manoeuvres scientifiques et militaires ne réussissent à les dérouter ou détruire.

Critique de Tootpadu

Les abeilles sont des insectes alertes, efficaces et amicaux. Ce navet n'est rien de tout cela, pire, il est un des rejetons les plus infames et débiles du genre. Réalisée par le producteur qui est responsable de quelques fleurons du genre du début des années 1970, dont notamment La Tour infernale, cette idiotie est la preuve irréfutable de l'essoufflement prématuré de ces histoires hautement dramatiques autour d'un groupe plus ou moins large de personnes en péril. Il faut dire qu'après les péripéties dans les avions, les tours et les paquebots renversés, les situations hasardeuses devenaient de plus en plus fantaisistes, voire irréelles, avec cette attaque ciblée d'abeilles ou bien, plus tard, avec des éruptions de volcans ou des impacts de météorites. Mais cette idée de départ crétine ne constitue à la limite pas le défaut principal de ce désastre en toc.
Rien n'aurait empêché en effet un scénariste de la trempe d'un Stirling Silliphant (Dans la chaleur de la nuit) de pondre une intrigue potable, peu importe les fortes limitations du point de départ. Il n'en est rien, et l'arrivée deux ans plus tard des parodies de Zucker et Abrahams rend le ton pompeux et infatigablement sérieux du film encore plus pénible. Certaines répliques sonnent ainsi tellement faux qu'elles deviennent amusantes malgré elles. Mais supporter une avalanche de revirements désordonnés, de personnages surchargés de clichés et de dialogues indignes d'un abruti pendant plus de deux heures est une épreuve que nous ne souhaitons à personne. A se demander si la version de cinéma, plus courte d'une demie-heure, était plus cohérente et tendue ?
Car la faiblesse inexcusable de la mise en scène d'Irwin Allen est qu'elle laisse trainer chaque séquence trop longtemps. Dès le début et l'inspection de la base militaire, jusqu'à la fin avec son lâchage de bouées répétitif, sans omettre les interminables plans de déplacement en voiture ou en hélicoptère, son film est simplement dépourvu d'un rythme acceptable. Nullement aidé par un scénario qui se complait dans un mélange indigeste de situations basiques, de discours scientifiques nébuleux et d'intrigues amoureuses secondaires très lourdes, il ne met jamais son film à la hauteur de ses ambitions ou de son budget. De rares intentions honorables transparaissent en fait dans quelques séquences éparses (le père qui veut voir son fils défunt), mais elles s'éclipsent sans opposition dans la nature exécrable de l'écriture. Et l'argent qui a été économisé par des effets spéciaux totalement risibles ne trouve guère une meilleure application dans la distribution aux noms prestigieux.
Des comédiens respectés se donnent ainsi en spectacle de façon navrante, sans exception. Si les plus futés savent se faire discret dans des rôles plus ou moins insignifiants (José Ferrer, Henry Fonda), tous les autres jouent comme des pieds. On a par conséquent du mal à décider pour l'attribution du prix déshonorant de la pire interprétation entre Michael Caine, qui s'implique excessivement dans un rôle livide, ou Olivia De Havilland, dont la directrice d'école est d'une fausseté asphyxiante. Espérons qu'ils ont tous tiré assez de fric de cette bouse qui reste comme une tache sur la filmographie de chacun d'entre eux !

Revu le 13 septembre 2005, en DVD, en VO
Revu le 3 novembre 2009, en DVD, en VO

Note de Tootpadu: