
| Titre original: | Eté où j'ai grandi (L') |
| Réalisateur: | Gabriele Salvatores |
| Sortie: | Cinéma |
| Durée: | 101 minutes |
| Date: | 03 août 2005 |
| Note: | |
Un été à la fin des années 1970, le jeune Michele fait une découverte inquiétante dans un trou près d'une vieille maison abandonnée où il jouait avec ses copains. Une découverte qui aura bien plus de conséquences sur la vie de cet enfant des champs de la province qu'il ne le croit d'abord.
Critique de Tootpadu
Tout ce qui est superficiellement beau et qui répond aux stéréotypes de l'Italie est amplement exploité dans ce drame d'une enfance digne d'un roman photo. L'attachement du réalisateur à la mise en valeur presque religieuse des champs florissants de la campagne se dresse ainsi continuellement en obstacle contre l'approfondissement de l'histoire. Celle-ci, censée donner un aperçu du passage de l'insouciance à la prise de conscience qui accompagne l'entrée dans l'adolescence, reste en effet cloué au niveau d'une gentillesse niaise. Le drame, celui qui survient lorsque les croyances naïves sont trahies, n'arrive en effet jamais à se frayer son chemin dans les brouissailles très denses que forment le ton et le style convenu du film. Et même le souvenir de l'enfance, cet âge délicat, plein d'illusions, d'aventures et de rêveries, n'est jamais ravivé face à une narration qui privilégie les répétitions inutiles et les situations qui sonnent faux.
En vue du cadre (trop) splendide dans lequel se déroule l'odyssée du jeune Michele, n'aurait-il pas été plus juste de faire plus simple, grâce à une mise en scène plus épurée ? Car là où Gabriele Salvatores se fourvoie complètement, c'est dans la surcharge continuelle de sa signature. De longs panoramiques à travers les champs rayonnants, en mouvements de caméra pseudo-subjectifs, le tout avec une bande originale emphatique en bruit de fond, il ne laisse aucune place à l'authenticité des sentiments. L'ensemble des décors, des personnages, et des événements se trouvent alors enfermé dans une esthétique léché et très creuse. De quoi réconforter le préjugé que le cinéma italien ne produit plus que des histoires stéréotypées et superficielles.
Pour les amateurs de télé-films faussement dramatiques et réellement calibrés vers une beauté consensuelle, cette histoire au potentiel certain dispose sans doute de beaucoup d'attrait. Pour nous, il fait partie de ces ratages relatifs qui se laissent absorber par la splendeur extérieure et en oublient de chercher celle qui vient de l'intérieur et qui est, évidemment, bien plus difficile à saisir devant l'objectif de la caméra.
Vu le 2 septembre 2005, au Cinéma des Cinéastes, Salle 2, en VO
Note de Tootpadu: