
Titre original: | Revolver |
Réalisateur: | Guy Ritchie |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 115 minutes |
Date: | 28 septembre 2005 |
Note: | |
A force de traîner avec des voyous, Jake Green, joueur invétéré et arnaqueur professionnel, finit par écoper de sept ans de prison à la place du dangereux caïd Dorothy Macha. A sa sortie, Jake devient imbattable au jeu, grâce à une formule apprise auprès de deux mystérieux co-détenus. Il est prêt à prendre sa revanche.
Empêtré dans une guerre des gangs avec son impitoyable rival, Lord John, Macha mise toute sa crédibilité sur un trafic de drogue avec le tout-puissant Sam Gold. Quand Jake rend visite à Macha dans son casino, il l'humilie en public lors d'un jeu de hasard. Ce dernier envoie ses hommes aux trousses de Jake, mais celui-ci est sauvé par l'énigmatique Zach qui propose de le protéger.
Sceptique, Jake refuse leur aide, mais lorsqu'il découvre qu'il n'a plus que trois jours à vivre, il n'a plus le choix. Il va se retrouver pris au milieu d'un jeu risqué et dangereux...
(Source Allociné)
Critique de Tootpadu
Après le naufrage littéral en l'honneur de son épouse, l'excessivement ennuyeux A la dérive, Guy Ritchie revient au récit alambiqué façon Snatch. Il y multiplie encore la structure compliquée et les personnages hauts en couleur. Et il ajoute un élément essentiel, la lecture métaphysique comme procédé pour donner de la profondeur à ses acrobaties esthétiques. Très tôt, il faut se rendre à l'évidence que Revolver n'est pas un film de gangster comme tous les autres, mais un puzzle ambitieux qui part sonder le mystère même de l'existence. Guy Ritchie en prophète de l'être et de l'interrogation du soi, voilà un côté que nous ne connaissions pas encore au cinéaste britannique.
Cependant, les ambitions philosophiques et psychologiques dans lesquelles le film s'enroule à une vitesse vertigineuse ne sont pas relayées d'une façon satisfaisante par un style plutôt pompeux. Ritchie n'invente rien, mais il tente désespérément de caser tous les dispositifs formels qu'il a piqués à droite et à gauche dans la construction cérébrale qu'il a inventée pour son film. L'emploi de la bande dessinée inspiré par Kill Bill apparait alors aussi forcé que le montage parallèle entre trois actions différentes. La débauche formelle, comme lors du montage, là encore calamiteux, entre les deux personnalités du protagoniste dans l'ascenseur, ne se traduit pas en une atmosphère aussi stimulante que le laissaient espérer les nombreuses bifurcations du scénario. Ritchie échoue justement à ce point, à l'imagination d'un vocabulaire visuel et rythmique qui serait l'équivalent de ses prétentions de fond. A travers les lacunes formelles, les imperfections de l'intrigue apparaissent sans voile, et toute la construction mentale s'écroule mollement à la fin. Mais à ce moment, Ritchie a déjà décollé au royaume de l'autosuffisance, puisqu'il nous laisse un générique de fin sans image, comme pour mieux méditer sur la prétendue profondeur de ce que l'on vient de voir.
Vu le 13 octobre 2005, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 13, en VO
Note de Tootpadu: