A ce soir

A ce soir
Titre original:A ce soir
Réalisateur:Laure Duthilleul
Sortie:Cinéma
Durée:98 minutes
Date:14 septembre 2005
Note:
Manuel, le médecin du village, décède. Nelly, sa femme, infirmière, ses deux enfants, Théo et Jeanne, leur copain Etienne, se retrouvent face à cette réalité brutale. Ils sont entourés de la famille du défunt ou plutôt de ce qui lui en reste, son frère José, charpentier, sa soeur Mathilde partie vivre loin du village. José avec son associé Serge, autre enfant du pays, fabrique le cercueil de son frère. Cette situation de deuil douloureusement classique se décale rapidement quand Nelly refuse la levée traditionnelle du corps par les pompes funèbres. Que faire du corps mort ? Autour de Nelly, chacun joue alors comme il peut sa propre survie dans son rapport à la mort, et surtout dans son rapport avec le mort. (Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Le deuil est au centre de ce drame qui n'arrive jamais à trouver une équation suffisante entre l'enfermement (la crise de la mère) et l'éparpillement (les enfants et le frère). Tandis que le ton reste incertain au début, avec une multitude d'options pour la voie à suivre, le reste du film est presque terne. La mise en scène cherche désespérément à donner un sens à cette veille funèbre inconventionnelle, quitte à mener le spectateur à deux reprises sur de fausses pistes (la fête à la maison et le coup de fusil). En même temps, elle rate pratiquement toujours l'essentiel, l'évocation du mort et les séquelles que laisse sa disparition. Très rarement, elle capte l'impuissance de ceux qui restent, comme lors du monologue de Nelly avec la jeune femme des pompes funèbres. Mais le plus souvent, elle se fourvoie sur des pistes trop lourdes pour ce récit qui aurait gagné à être plus simple. La surcharge psychologique des personnages écrase ainsi l'intrigue, là où elle aurait dû lui confier toute son urgence.
Sophie Marceau se force un peu trop dans le rôle d'une épouse délaissée qui devient veuve d'un instant à l'autre. Cette femme assoiffée d'évasion ne nous laisse pratiquement jamais découvrir des côtés qui la rendraient plus accessible. Son hystérie qui va jusqu'à l'extrême demeure ainsi justement cela : une manifestation mentale partiellement compréhensible qui agace autant, voire plus, qu'elle n'intrigue.

Vu le 26 septembre 2005, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 20

Note de Tootpadu: