| Titre original: | Espion noir (L') |
| Réalisateur: | Michael Powell |
| Sortie: | Cinéma |
| Durée: | 81 minutes |
| Date: | 13 juin 1945 |
| Note: | |
Critique de Tootpadu
Dans les films d'avant-guerre, les Allemands pouvaient certes avoir des rôles relativement honorables. Mais leur châtiment final était inévitable, comme dans cette aventure d'espionnage tournée en 1939 et qui marqua la première collaboration entre les fameux "Archers", Powell et Pressburger. Le message qu'émet ce film, qui relève tout de même un peu de la propagande, n'est ainsi pas tellement anti-allemand, mais plutôt pacifiste et une mise en garde romancée des risques et dangers de la guerre. La démarche est par conséquent assez différente de celle dans 49ème parallèle, qui s'évertuait à démontrer la superiorité des valeurs américaines sur fond des atrocités commises par les protagonistes allemands. Ici, le commandant Hardt est certes un militaire pur et dur, fidèle sans faillir à sa patrie. Mais sa façon d'aborder sa mission et son jeu équivoque avec l'espionne apparemment sans remords lui confère une certaine noblesse. Une impression qui se trouve évidemment renforcée par les traits distingués et en même temps menaçants de Conrad Veidt.
A quelques maladresses du montage et le manque de véritable suspense pendant la première moitié près, ce conte sur un homme qui voit tout son univers s'écrouler progressivement autour de lui est un divertissement aussi intelligent que stylisé. Les prouesses de l'emploi de la couleur pour lesquelles Powell restera célèbre sont encore loin, mais rien que le travail sur la lumière et les jeux d'ombre sont remarquables. Cependant, les effets bon marché font plutôt sourire de nos jours, tellement ils s'appuient sur le montage et des modèles réduits pour évoquer les batailles navales.
Vu le 23 août 2005, au Reflet Médicis, Salle 1, en VO
Note de Tootpadu:
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