Meurtre mystérieux à Manhattan

Meurtre mystérieux à Manhattan
Titre original:Meurtre mystérieux à Manhattan
Réalisateur:Woody Allen
Sortie:Cinéma
Durée:104 minutes
Date:13 octobre 1993
Note:
Au bout de vingt ans de mariage, dans le couple des Lipton, seuls les compromis pour voir ensemble les matchs de hockey et les opéras donnent encore du piment à la vie conjugale. Le décès suspect d'une voisine donne alors des ailes à l'imagination de Carol, alors que Larry craint de voir son mariage se désintégrer à cause de cette histoire hallucinante. Mais d'indice en indice, les Lipton découvrent le secret atroce de leur voisin, un veuf à l'apparence respectable.

Critique de Tootpadu

Woody Allen se trouvait au milieu de ce qui est à ce jour le plus grand débâcle de sa vie privée (la séparation de Mia Farrow et la liaison avec la fille adoptive de celle-ci) lorsqu'il réalisait cette comédie hystérique et nerveuse, mais avant tout très drôle. Notamment sa mise en scène donne l'impression d'un manque d'application. Encore fortement marquée par la caméra excessivement mobile de Maris et femmes, elle est assez loin de la maîtrise dont Allen faisait preuve surtout auparavant, et plus épisodiquement par la suite. Bien qu'il soit exagéré de parler d'un laisser-aller, le style très approximatif de l'oeuvre se dresse un peu trop souvent en obstacle contre l'entière appréciation des autres qualités du film.
L'écriture demeure en effet l'atout majeur d'Allen en général et de ce film léger et entraînant en particulier. Les répliques géniales fusent ainsi comme d'habitude et l'intrigue criminelle débouche sur des scènes incroyablement amusantes. Nous ne rions probablement jamais autant dans un film d'Allen que dans la scène ingénieuse des magnétophones. Mais celle-ci est loin d'être la seule, tellement le film déborde de moments mémorables, comme la séquence dans l'ascenseur. Plus que jamais, Allen s'improvise également en conservateur de la mémoire du cinéma, à travers de nombreuses références explicites à l'oeuvre de Hitchocock, Wilder et Welles. Et entre son attachement aux citations et son génie dans l'écriture comique, il trouve encore le temps de dresser le portrait saisissant d'un couple en perte de vitesse, miraculeusement revigoré par une enquête rocambolesque.
Parmi la distribution comme toujours excellente, signalons la courte apparition de Zach Braff (Garden State) comme fils d'un couple qui affiche plutôt des manies d'intellos sans enfants.

Revu le 15 août 2005, au Cinéma des Cinéastes, Salle 3, en VO

Note de Tootpadu: