Une femme de Tokyo

Une femme de Tokyo
Titre original:Une femme de Tokyo
Réalisateur:Yasujiro Ozu
Sortie:Cinéma
Durée:46 minutes
Date:00 1933
Note:
Une employée modèle, Chikako travaille le soir dans un bar louche pour pouvoir payer les études à son frère Ryoichi. Lorsque ce dernier est mis au courant de cette activité secrète par sa copine, dont le frère est policier, il ne supporte pas la honte sociale.

Critique de Tootpadu

Au Japon, le cinéma parlant a mis plus de temps à être adopté que dans les pays occidentaux. D'où des oeuvres muettes, accompagnées par une sorte de bonimenteur, jusqu'au milieu des années 1930. D'où également la possibilité pour des réalisateurs qui avaient commencé leur activité pendant l'époque du muet, tel Yasujiro Ozu, de peaufiner, voire de parfaire, leur art. Alors que le cinéma américain et européen se battait avec les balbutiements de la technique du son, les films japonais ont pu poursuivre, au moins pour un temps limité, l'expression picturale du cinéma muet.
L'importance de l'image ressort ainsi clairement de ce court mélodrame épuré. Ozu y trouve des cadrages beaux et expressifs pour conter une histoire très conventionnelle, sans la moindre fioriture. Le plan des horloges, qui symbolisent le temps qui passe, à l'annonce de la mort, ou la caméra posée souvent à ras le sol, ce sont autant d'effets de style qui confèrent au récit un aspect aussi noble que tragique. Même dans une structure aussi réduite que celle de ce moyen-métrage, Ozu réussit d'introduire des renvois, notamment autour de la figure du double, exploitée abondamment.
Par son cadre réduit, ce film ne donne pas suffisamment l'occasion au talent d'Ozu de s'épanouir, mais il constitue néanmoins un aperçu précieux de la première partie de l'oeuvre du maître ès drames sociaux.

Vu le 12 août 2005, au MK2 Beaubourg, Salle 4

Note de Tootpadu: