Emmenez-moi

Emmenez-moi
Titre original:Emmenez-moi
Réalisateur:Edmond Bensimon
Sortie:Cinéma
Durée:98 minutes
Date:13 juillet 2005
Note:
Jean-Claude, un ancien légionnaire au chômage, n'a que deux raisons de vivre : la garde de son neveu et l'admiration pour Charles Aznavour, son idole. Un jour, il décide de partir à Paris à pied pour exprimer son attachement et sa reconnaissance envers le chanteur. Avec son neveu et la nouvelle caméra numérique de celui-ci, Jean-Claude s'est embarqué dans une aventure improbable dans laquelle il entraînera également un éboueur un peu bête et un Antillais qui a peur de rentrer aux îles.

Critique de Tootpadu

Le coup du caméscope qui enregistre l'action n'était déjà pas très réussi dans Ma vraie vie à Rouen il y a plus de deux ans. Mais l'emploi systématique qui en est fait dans cette comédie désolante ressemble davantage à un subterfuge formel mal assuré. En fait, le réalisateur ne se sert que de deux dispositifs de prise de vue : soit la caméra numérique amateur avec tout ce que cela implique en termes de cadrages secoués, d'interférences et de coupures, soit des numéros musicaux en couleurs vifs devant des décors plutôt kitsch. A aucun moment, il ne sort de ce carcan esthétique de plus en plus contraignant. Mais la paralysie formelle n'est qu'un des aspects désagréables de cette comédie, comme par hasard sortie pendant la grande décharge annuelle de l'été.
Le scénario se fait effectivement l'avocat de la bêtise sous des apparences diverses. D'abord, le quatuor de personnages est, à l'exception du jeune neveu plutôt effacé, un assemblage d'imbéciles de tout bord. Cela va du plus con (l'éboueur qui ne sait, en tout cas, parler que de poubelles) au relativement plus débrouillard (l'alcoolo de Jean-Claude), sans que cette absence manifeste d'intelligence n'ait un impact positif sur l'humour. Cependant, les méfaits ne s'arrêtent point là, puisque le contexte social est des plus populaires, et même démagogique. Les abus de la police, l'oisiveté d'une certaine classe sociale, comme par hasard d'origine immigrée, l'ignorance de l'engagement pro-homo d'Aznavour, tout cela crée un cocktail imbuvable qui dessert largement l'artiste. Pourquoi alors le pauvre Charles s'est-il trouvé assimilé à une telle ânerie glauque et irrécupérable ? Mystère ...

Vu le 29 juillet 2005, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 17

Note de Tootpadu: