Bienfaits de la colère (Les)

| Titre original: | Bienfaits de la colère (Les) |
| Réalisateur: | Mike Binder |
| Sortie: | Cinéma |
| Durée: | 117 minutes |
| Date: | 24 août 2005 |
| Note: | |
Mauvaise nouvelle pour Terry : son mari Grey s'est fait la malle avec sa secrétaire suédoise. Elle reste seule avec ses quatre filles et sa rancoeur.
Denny, l'ex-meilleur ami de Grey, accompagne la famille dans cette douloureuse période et tente d'aider comme il peut. Honnêtement, il aimerait bien faire plus pour Terry, mais c'est vraiment trop compliqué entre eux.
De leur côté, Hadley l'étudiante, Andy, tout juste 18 ans, Emily, qui n'en finit pas de douter, et Popeye, qui, malgré ses quatorze ans, comprend beaucoup de choses, tentent de grandir avec cette absence et la haine assez communicative qu'éprouve leur mère pour leur lâcheur de père.
La vie s'écoule, les enfants grandissent et Terry ne pourra pas toujours rester sur ses positions. Ses filles, le destin et Denny vont l'obliger à tout remettre en perspective.
(Source Allociné)
Critique de Tootpadu
La colère n'est pas un trait de caractère valorisant dans notre culture et il va de même avec son attrait comme force motrice dans une comédie dramatique. Pour s'engager émotionnellement dans l'histoire de cette femme abandonnée et de ses quatre filles, il faudrait en effet ignorer la mauvaise humeur inaltérable et les excès alcoolique de la protagoniste. Pendant très longtemps, nous sommes obligés d'assister à ses frasques et à son état quasiment dépressif. Mais au bout du chemin, qui nous ramène au début funeste - car tout le film est un long retour en arrière -, cette litanie n'aura pas servi à grand-chose. Outre une odeur déplaisante d'alcool et de laisser-aller, le film distille en fait une opacité associé à une superficialité pénalisante.
Mike Binder s'avère ici un scénariste aussi dépourvu de justesse que d'un regard aigu derrière la caméra. Ses répliques alambiquées, particulièrement mal traduites par des sous-titres approximatifs, sont encore renforcées dans leur aspect faux et forcé par la mise en scène molle et sans but. Inutile d'y chercher le moindre rythme ou la moindre énergie créatrice, puisque l'ensemble du film s'apparente à un condensé poussif de quelques épisodes d'un feuilleton familial. Cette fadeur dans l'exécution, qui noie irrémédiablement les quelques bonnes intentions qui ont donné naissance au projet, elle nous rappelle curieusement Manipulations, la première collaboration entre Joan Allen et Binder. A l'image du thriller politique de Rod Lurie, cette histoire de famille clichetonneuse dure bien trop longtemps et se croit investie d'une importance qui n'apparaît jamais à l'écran.
Joan Allen et Kevin Costner ont beau batifoler dans leur délire de soûlard, ils ne raniment que très épisodiquement ce portrait de la banlieue aisée prétentieux et finalement très vide. Un constat que nous regrettons particulièrement par rapport à Joan Allen, dont les tours de force dans Volte / Face et surtout Nixon attendent toujours à être égalés. Quant à Costner, il devrait plutôt se concentrer sur son travail de réalisateur qui lui réussit indiscutablement mieux.
Vu le 26 août 2005, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 4, en VO
Note de Tootpadu: