Jacket (The)

Jacket (The)
Titre original:Jacket (The)
Réalisateur:John Maybury
Sortie:Cinéma
Durée:103 minutes
Date:24 août 2005
Note:
Un jeune soldat amnésique est accusé d'un meurtre dont il n'a pas souvenir. A l'hôpital, on le soumet à une expérience : enfermé dans un corset, il remonte le fil du temps, apprend la vérité sur son passé et découvre le futur qui pourrait être le sien s'il parvient à déjouer le présent : il ne lui reste que quatre jours à vivre...
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Faute d'un véritable propos, ce film s'improvise en récupérateur de quelques formules et thèmes au potentiel porteur. Dans sa quête d'être un Effet papillon du pauvre, sans même oser mentionner L'Armée des 12 singes infiniment meilleur, il reste toujours trop sage et trop explicite pour percer le mystère du voyage temporaire. L'enjeu et finalement la qualité principale du film avec Ashton Kutcher était de proposer un présent et un futur modulables à travers le gadget des sauts arbitraires dans le temps, de nous entraîner dans un jeu aux règles existentielles qui déformait raisonnablement notre perception du temps. Les films de Gilliam et de Chris Marker allaient encore plus loin, mais rien que le niveau de l'Effet papillon était apte à nous concocter un divertissement intriguant. Rien de tel dans cette oeuvre aux motivations plus modeste, qui se contente de plusieurs facilités (l'amnésie, l'hôpital psychatrique), d'ailleurs assez paresseusement exploitées, pour nous emmener dans les bifurcations mentales de son héros. Seulement, l'interaction entre les couches temporelles n'a rien d'excitant et ne débouche sur la moindre conclusion mystérieuse. Car voyager dans le temps reste une utopie énigmatique, une folie qui mérite mieux que le traitement approximatif et sans inventivité que lui attribue le réalisateur John Maybury.
Celui-ci ne semble pas encore avoir récupéré entièrement de son film précédent, le portrait filmique de Francis Bacon, Love is the Devil, puisqu'il nous impose quelques montages atrocement agressifs. En dehors des deux génériques, qui doivent compter parmi ce qu'il y a de plus agaçant dans la matière, sa démarche de nous faire entrer dans la tête de Jack Starks par le biais d'images mentales est très convenue. Ce style pompier enlève les quelques restes de subtilité que le scénario, bien trop explicatif, a laissé derrière lui.
Au moins, la distribution se trouve plutôt du côté de la solidité. A commencer par Adrien Brody qui sait parfaitement se mettre en valeur, quitte à louper lamentablement une séquence (la discussion dans la forêt). Quant aux autres, ils demeurent confortablement dans leur emploi prédéfini, dans des rôles très conventionnels.

Vu le 2 septembre 2005, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 4, en VO

Note de Tootpadu: