Aventures de Shark Boy et Lava Girl (Les)

Aventures de Shark Boy et Lava Girl (Les)
Titre original:Aventures de Shark Boy et Lava Girl (Les)
Réalisateur:Robert Rodriguez
Sortie:Cinéma
Durée:91 minutes
Date:17 août 2005
Note:
Max, un garçon de dix ans, s'invente un monde imaginaire pour échapper à la dureté de sa vie quotidienne. Shark Boy, un jeune métis mi-homme, mi-requin, et Lava Girl, une fille ayant le pouvoir de faire fondre tout ce qu'elle touche, vont l'accompagner dans un voyage extraordinaire.
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Robert Rodriguez est un cinéaste fascinant par sa capacité d'exister autant dans le passé que dans le futur. Son côté rétro est représenté par sa façon artisanale d'occuper tous les postes clés de la création du film (écriture, production, réalisation, photo, musique, montage, son et effets spéciaux), à l'image d'un Ed Wood ou d'un quelconque réalisateur sous contrat qui produisait des films à la chaîne, et bien sûr par son attachement au procédé de 3-D, un vestige des années 1950, dont il est pratiquement le seul défenseur - si l'on excepte le format Imax. Et simultanément, il excelle dans l'application des technologies nouvelles, et il se crée une filmographie extrêmement hétéroclite qui reflète curieusement la réalité économique du cinéma au XXIème siècle. Le seul pépin, c'est que, à des rares coups de génie près, comme dernièrement l'excellent Sin City, ses films sont généralement assez médiocres, voire franchement mauvais.
Cette suite inavouée de la série des Spy Kids figure plutôt dans la première catégorie. Les effets dimensionnels sont toujours aussi agréables à regarder, mais le peu de prestige qui permettait à la Mission 3D de s'attribuer les services des grands d'antan comme Sylvester Stallone et Ricardo Montalban y fait cruellement défaut. Les jeunes acteurs se débrouillent plutôt bien, mais quand le seul comédien de renom dans toute la distribution est David Arquette, le budget restreint se fait trop sentir. Heureusement, ce genre de film repose exclusivement sur l'aspect visuel, car les prestations d'acteur sont tout de même assez limitées.
Forcément un film pour enfants, le scénario de cet "entre-deux-Sin-Cities" pour Rodriguez a carrément été inspiré par le très jeune fils de celui-ci. A quelques revirements sans la moindre justification près, l'histoire tient cependant debout et elle offre une approche assez inspirée de l'épineuse distinction entre la réalité et le monde des rêves.
S'il continue comme ça, Robert Rodriguez demeurera pour toujours un cinéaste curieux, qui gaspille malheureusement son talent instable dans des projets mineurs.

Vu le 18 août 2005, à l'UGC Forum Orient Express, Salle 2, en VO

Note de Tootpadu: