Whisky Romeo Zulu

Whisky Romeo Zulu
Titre original:Whisky Romeo Zulu
Réalisateur:Enrique Piñeyro
Sortie:Cinéma
Durée:105 minutes
Date:29 juin 2005
Note:
T. a deux passions dans la vie : la fille avec laquelle il allait à l'école chaque jour lorsqu'il était adolescent, et piloter des avions de ligne. Sur ces deux fronts importants de son existence, les choses ont l'air d'aller de mieux en mieux. Il vient de croiser par hasard le béguin de sa jeunesse, et sa compagnie aérienne, la LAPA argentine, vient d'approuver sa promotion au rang de commandant de bord. Mais cette nouvelle responsabilité le rend encore plus sensible aux nombreuses lacunes de sécurité sur les avions qu'il est censé piloter. Après avoir signalé quelques manquements graves et avoir refusé d'effectuer un vol sur un avion hors règlement, il devient un indésirable au sein de son entreprise.

Critique de Tootpadu

Au départ, ce film avait tout pour séduire ou, au contraire, être un avertissement bénifique : un sujet explosif en rapport avec le secteur de l'aviation civile, mondialement en pleine expansion, et une mise en bouche intrigante, à travers une bande-annonce qui soulignait efficacement l'aspect spectaculaire de l'affaire. Malheureusement, aucun des éléments que le film ajoute dans son intégralité n'est à son avantage. Il se décompose en effet en trois parties assez distinctes, dont seule celle directement liée à la dénonciation par le protagoniste garde sa saveur.
Pour le reste, le réalisateur, qui a lui-même vécu les événements qu'il relate, perd beaucoup trop de son temps dans une histoire sentimentale très conventionnelle et le récit d'une enquête et de ses embuscades pas plus original. Son choix au niveau de la structure de son film lui devient ainsi rapidement préjudiciable, au point de diluer considérablement l'impact de la catastrophe finale. Une approche différente, plus axée sur les interrogations du commandant, quitte à changer de genre et tourner un documentaire, aurait certainement été plus efficace. Loin des grands films de dénonciation, comme Z ou Révélations, Piñeyro ne semble pas tout à fait capable de faire de sa narration un appât irrésistible pour le spectateur, qui suivrait après docilement le propos du cinéaste.
Dans l'état, les quelques éléments positifs, notamment la photo somptueuse, n'arrivent pas suffisamment à nous faire oublier notre déception devant cette oeuvre bien trop sage, en vue d'un sujet qui était censé nous faire froid dans le dos.

Vu le 19 juillet 2005, au MK2 Odéon, Salle 4, en VO

Note de Tootpadu: