Maison des otages (La)

Maison des otages (La)
Titre original:Maison des otages (La)
Réalisateur:Michael Cimino
Sortie:Cinéma
Durée:105 minutes
Date:09 janvier 1991
Note:
Assisté par sa copine Nancy Breyers, le dangereux criminel Michael Bosworth s'enfuit lors d'un procès. Il s'introduit dans la maison de la famille Cornell pour y attendre Nancy. La tension entre les criminels, Bosworth et ses deux complices, et les otages monte rapidement.

Critique de Tootpadu

Encore une occasion ratée pour Michael Cimino de nous convaincre qu'il peut réellement mener un film à bien, d'un bout à l'autre, sans s'éparpiller en cours de chemin. Nombre des défauts majeurs de ce remake d'un thriller de William Wyler avec Humphrey Bogart et Frederic March sont certainement imputables au scénario hautement inconsistant. Mais rien que de voir la mise en scène garder sa verve du début jusqu'à la fin aurait été infiniment plus satisfaisant que ce désastre intéressant et inégal.
Cimino nous en met effectivement plein la vue avec les images agressives de la première séquence. A partir de rien, ou en tout cas pas grand-chose (la complice qui met en place la voiture de fuite), il crée un autre de ces moments magiques de cinéma, dont il détient indubitablement le secret. La nervosité de cette scène trouve une contrepartie tout aussi maîtrisée lors des cadrages minutieusement calculés de l'introduction du couple qui sera bientôt pris en otage. Et entre ces deux sommets du film, le cinéaste se fait un malin plaisir d'imiter l'imitateur par excellence, Brian De Palma.
Hélas, comme pratiquement chaque fois avec Michael Cimino, le charme se romp très vite, et nous sommes obligés de nous contenter des rares miettes de qualité qui restent dans le désordre total qui se déchaîne désormais. Pour chaque fuite fébrile du huis clos (les courses à travers des paysages imposants), pour chaque petit essai curieux (le complice appréhendé en plein milieu de la nature), nous devons alors subir un récit en roue libre. Le peu de consistance psychologique des personnages élaborée dans l'exposition s'évaporise ainsi pour tomber désespérément dans un assemblage de faits irraisonné. L'admiration devant le souffle esthétique de Cimino se dégrade vite en moquerie devant les idioties affichées du scénario.
Les interprétations suivent à peu près la courbe globale du film. Alors que tous les personnages disposent encore d'un potentiel après leur introduction, ils deviennent rapidement des éventails grotesques qui donnent libre cours au jeux excessif d'un Mickey Rourke et d'un Anthony Hopkins, pré-Hannibal.

Revu le 11 juillet 2005, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 4, en VO

Note de Tootpadu: