Seule la mort peut m'arrêter

Seule la mort peut m'arrêter
Titre original:Seule la mort peut m'arrêter
Réalisateur:Mike Hodges
Sortie:Cinéma
Durée:102 minutes
Date:06 juillet 2005
Note:
Will Graham a tenté de laisser la pègre derrière lui pendant trois ans, en vivant comme un vagabond dans une camionnette. Mais la disparition mystérieuse de son jeune frère Davey, un petit dealer, le force de revenir à Londres et d'endosser une dernière fois la tenue du caïd redoutable.

Critique de Tootpadu

Plus de trente ans après avoir réalisé le film qui assure, dans une moindre mesure, encore sa réputation de nos jours, le réalisateur anglais Mike Hodges nous refait l'histoire de La Loi du milieu. Serait-ce en réponse à l'immonde remake américain avec Sylvester Stallone (Get Carter), sorti deux ans plus tôt ? Toujours est-il que le ton a un peu changé, avec cette quête de vengeance pas tellement violente. Hodges préfère ainsi se concentrer sur des atmosphères et des motivations, plutôt que d'orchestrer un bain de sang en crescendo. En témoignent les séquences chez les différents médecins qui expliquent, de façon un peu trop didactique, les raisons pour la mort du frère. De même, ce héros ténébreux et quasiment dépressif ne rappelle que partiellement le tueur sans merci que Michael Caine campait en 1971.
Le recyclage d'éléments éprouvés ne rime cependant pas ici avec une panne d'inspiration. Surtout l'exposition avec ses fils déliés dont nous ignorons encore le lien est réussie, tellement elle se distingue du cinéma préhaché et prêt-à-l'emploi qui pullule de nos jours dans tous les genres. Et l'absence modique d'une quelconque grandiloquence par la suite nous fait encore plus adhérer à cette histoire sombre et sans éclat.
L'interprétation est enfin tout à fait remarquable, avec un effort collectif au lieu de prestations excessives. Que ce soit donc Charlotte Rampling en ancienne amie nostalgique et peut-être un peu trop âgée pour ce rôle, ou bien Clive Owen en vengeur taciturne et désabusé, ou bien tous les autres qui portent admirablement leur personnage, il est difficile d'y trouver un favori, tellement l'impression générale est convaincante.
Une poursuite équivalente en termes de qualité de La Loi du milieu, cette sortie estivale tardive ne dispose certes pas de l'inventivité formelle d'un Anglais de Soderbergh, mais elle conte son histoire mélancolique avec une sobriété très appréciable.

Vu le 11 juillet 2005, à l'UGC Forum Orient Express, Salle 1, en VO

Note de Tootpadu: