Hope

Après avoir été présenté dans le cadre du Toronto International Film Festival (TIFF) en septembre 2019 et être sorti en novembre 2019 en Norvège, le troisième film écrit et réalisé par Maria Sødahl s’apprête à une sortie limitée au cinéma aux Etats-Unis à partir du 16 avril prochain. Nous avons eu la chance de le découvrir la semaine dernière dans le cadre du Santa Barbara International Film Festival (SBIFF) et nous avons été conquis par ce drame éprouvant. Après De 7 dødssyndene (2000) et Limbo (2010), Maria Sødahl s’impose non seulement comme une grande scénariste mais aussi réalisatrice.

Anja (Andrea Bræin Hovig) vit avec Tomas (Stellan Skarsgård) dans une grande famille d'enfants biologiques et de beaux-enfants. Pendant plusieurs années, les deux adultes ont grandi indépendamment l'un de l'autre, avec des emplois créatifs dans des mondes parallèles. Lorsqu'Anja reçoit le diagnostic d'un cancer en phase terminale, leur vie moderne s'effondre et met à nu un amour négligé. Seule avec son chagrin et ses peurs, Anja réalise qu'elle a besoin de l'aide et du soutien total de Tomas. C'est leur seule chance. Comment leurs enfants trouveront-ils la force une fois qu'elle sera partie, si leurs parents sont incapables de traverser la tempête ensemble ? Anja et Tomas vont devoir suivre un cours accéléré sur la confiance mutuelle, et finalement lutter ensemble pour faire face à cette mort inattendue et prématurée. En apprenant à se connaître à nouveau, ils deviennent inconsciemment les personnages principaux d'une histoire d'amour, apprenant finalement à s'aimer vraiment après une longue vie passée ensemble.

Hope (littéralement Espoir) semble pourtant mal illustré cette histoire dans laquelle une femme doit se confronter à l’inexorable et à son grand départ. Elle doit aussi réapprendre à tomber amoureuse de son mari et préparer ses enfants à vivre sans elle dans des jours à venir qui s’annoncent très sombres. Cette histoire parfaitement menée met en avant les thématiques de sacrifices et surtout de bien définir ses réelles priorités dans la vie entre son travail prenant et sa famille.

En faisant se dérouler l’action pendant la semaine des fêtes de fin d’année plus exactement entre Noël et le jour de l’an et montrant l’évolution d’un couple face à l’inexorable entre le moment où Anja reçoit son diagnostic et une opération chirurgicale ayant pour but de tenter de retirer la tumeur diagnostiquée, la famille d’Anja devra faire face à cette nouvelle dévastatrice et surtout tenter de rester souder . La mise en scène plutôt académique de Maria Sødahl convient parfaitement à cette histoire et ainsi s’impose comme un récit universel. Les spectateurs se demanderont ainsi ce qu’eux feront si cela leur arrivait. Hope illustre avec un réel soin les sentiments de ces personnages principaux, leurs peurs les plus profondes et perdre une personne primordiale à leur équilibre. Malgré l’aspect froid du film et pratiquement clinique de certaines scènes, il y a par moment un peu d’humour pour éviter de tomber dans un récit pathologique sans aucune lueur d’espoir.

On comprendra aisément que ce film est plus destiné à un public adulte tant il s’éloigne du modèle hollywoodien actuel. En s’appuyant sur l’interprétation remarquable de Andrea Bræin Hovig et Stellan Skarsgård, Hope s’impose comme un film marquant à découvrir . Certaines images de ce film resteront dans nos mémoires longtemps après l’avoir découvert.

Hope
Un film écrit et réalisé par Maria Sødahl
Produit par Thomas Robsahm
Avec Andrea Bræin Hovig, Stellan Skarsgård, Elli Rhiannon Müller Osborne, Alfred Vatne, Steinar Klouman Hallert, Daniel Storm Forthun Sandbye, Eirik Hallert
Directeur de la photographie : Manuel Alberto Claro
Montage : Christian Siebenherz
Production : Motlys
Date de sortie : 22 novembre 2016 (Norvège), 7 septembre 2019 (TIFF), 16 Avril 2021 (USA)
Durée : 126 minutes

Vu le 04 avril 2021 (SBIFF)

Note de Mulder: