Alone

Alone
Titre original:Alone
Réalisateur:Thierry Poiraud
Sortie:Cinéma
Durée:81 minutes
Date:01 avril 2016
Note:

Laissée à l'abandon par leurs surveillants qui ont mystérieusement disparus, une petite bande de délinquants juvéniles fait les 400 coups dans son centre de redressement. Mais cette drôle de situation va très vite révéler une menace inattendue : frappés par un mystérieux virus, les adultes sont enragés et attaquent tous ceux âgés de moins de 18 ans…

Critique de Mulder

Le réalisateur Thierry Poiraud avec Don’t Grow up n’en est pas à sa première incursion dans le cinéma fantastique. Après avoir co-réalisé avec son frère Atomik Circus, le retour de James Bataille (2002) et la suite de Goal of the Dead (2013), il revient ainsi à son genre de prédilection et nous livre le mélange improbable entre une aventure du club des cinq et un film de zombies dans la grande tradition. Ainsi, dès la première scène le tempo sera donné. On découvre ainsi après une série d’interviews de jeunes adolescents orphelins ou maltraités un centre de délinquants abandonnés de tout contrôle et ces jeunes adolescents sont livrés à eux-mêmes. Impossible de ne pas penser ainsi aux premiers films de John Carpenter (Assaut (1976), New york 1997 (1981)) par ses jeunes gens livrés à eux-mêmes et devant faire face à des adultes dangereux et incontrôlables. Ainsi un virus rend tous les individus ayant plus de dix huit ans enragés et meurtriers.

Don’t grow up malgré son faible budget réussit à créer une véritable atmosphère angoissante et bénéfice de la présence convaincante de jeunes comédiens et d’un décor naturel propice à entretenir cette vision d’un monde angoissant. Le réalisateur retrouve pour l’occasion la scénariste Marie Garel Weiss avec laquelle il avait déjà collaboré sur ses précédents films. Cette relation de long terme se ressent aisément à l’écran par un scénario propice à de nombreux rebondissements et une réalisation au diapason. Don’t grow up même tourné en langue anglaise reste une production franco-espagnole et montre que le cinéma européen peut à bien des égards concurrencer le cinéma de genre américain se déversant chaque année avec plus ou moins de qualité sur nos grands écrans. En cela le film de Thierry Poiraud témoigne de l’attachement de son réalisateur à nous livrer un cinéma entier, différent et surtout intéressant. En refusant de proposer un film préformaté, il témoigne une fois de plus que le cinéma indépendant reste un cinéma audacieux, intéressant et prometteur.

Que Don’t Grow up obtienne le prix de l’œil d’Or du public lors de la cinquième édition du Paris International fantastic film festival est amplement mérité. Nous ne pouvons que vous encouragez à découvrir ce film et nous espérons qu’il connaîtra une carrière en salles et non directement en VOD. Le cinéma de genre français de qualité est tellement rare qu’il faut le protéger et le défendre.

Vu le 21 novembre 2015 au Cinema Le Grand Rex, salle 2, en VO

Note de Mulder: