Titre original: | Altman |
Réalisateur: | Ron Mann |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 95 minutes |
Date: | Non communiquée |
Note: |
Une plongée en profondeur dans la vie et l’oeuvre du cinéaste américain Robert Altman (M.A.S.H., John McCabe, Nashville, The Player, Shorts Cuts, Prêt-à-porter, Gosford Park et beaucoup d’autres). En refusant de se plier aux conventions en vigueur à Hollywood, son style lui attire autant d’amis que d’ennemis, autant d’éloges du monde entier que de sévères critiques, tout en démontrant que la réalisation de films véritablement indépendants est toujours possible.
« La réalisation est la chance d'avoir plusieurs vies. » - Robert Altman
Le festival de Deauville est de loin l’un de mes préférés car il permet chaque année de découvrir de jeunes réalisateurs, de nouveaux films indépendants (et des grands films de studios) mais également d’excellents documentaires sélectionnés avec grand soin. C’est le cas du nouveau documentaire Altman de Ron Mann qui retrace de manière chronologique le parcours à la télévision puis au cinéma de Robert Altman (1925-2006).
Comme le montre si bien ce film documentaire, la carrière de ce réalisateur fut jalonnée de réussites diverses mais également de nombreux échecs. Comme beaucoup de réalisateurs, c’est à la télévision par l’intermédiaire de plusieurs séries que Robert Altman a pu se faire connaitre. On pourra ainsi citer Alfred Hitchcock présente (1955), Bonanza (1959), Route 66 (1960). Souhaitant garder une réelle indépendance créative, il décida en 1965 de quitter son poste de réalisateurs d’épisodes de séries et de tenter sa carrière en tant que réalisateur de films nettement plus ambitieux. Son premier grand succès fut le film MASH (1970) comme le montre aisément ce documentaire. Cette production ne fut pas facile à monter eu égard à la guerre du Vietnam qui perdurait (1955-1975). En cela Altman témoigne bien de l’acharnement d’un réalisateur à vouloir réussir coûte que coûte à donner un ton libre et nouveau à cette comédie.
De nombreux extraits reviennent sur ce que représentait ce réalisateur dans le paysage cinématographique américain, soit un véritable électron libre. La trentaine de film (1955-2006) montre à quel point ce réalisateur dût continuellement se battre pour créer des films engagés, libres et intelligents. Ne cherchant pas forcément la facilité, Robert Altman connut un véritable échec avec le film Popeye et par suite des difficultés pour trouver des financements à ses prochains films. Le réalisateur a fait une réelle enquête détaillée et put bénéficier de l’aide de la femme de Robert Altman, Kathryn et donc montrer de nombreux éléments rarement disponibles pour le grand public (vidéos personnelles, bande son..).
Ce film montre également toutes les raisons pour lesquelles ce réalisateur ne pouvait pas être parmi les préférés des grands studios américains. En perpétuelle recherche d’innovations techniques, Altman démontre en quoi chacun de ses films représentait aussi bien un nouveau challenge et un total attachement à son art . Les nombreuses courtes interviews de comédiens ayant participé à certains de ces films permettent de mieux définir le terme de Atmanesque. On retrouve ainsi brièvement Bruce Willis, Robin Williams, Elliott Gould, James Caan. Tous témoignent d’un véritable attachement et respect envers ce réalisateur talentueux.
Altman est donc un documentaire passionnant qui devrait être présenté aux étudiants de cinéma et aussi aux passionnés de cinéma d’auteur accessible et compréhensible. Pour ces raisons, nous vous conseillons fortement ce film.
Vu le lundi 7 septembre 2015 au Cid, Deauville, en VO
Note de Mulder: