Titre original: | Blue Jasmine |
Réalisateur: | Woody Allen |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 98 minutes |
Date: | 25 septembre 2013 |
Note: |
Alors qu’elle voit sa vie voler en éclat et son mariage avec Hal, un homme d’affaire fortuné, battre sérieusement de l’aile, Jasmine quitte son New York raffiné et mondain pour San Francisco et s’installe dans le modeste appartement de sa soeur Ginger afin de remettre de l’ordre dans sa vie.
Pour son quarante sixième film en qualité de réalisateur, Woody Allen après plusieurs long métrages tournés en Europe (Angleterre, Espagne, France, Italie) et un en 2009 à New York (Whatever Works) s’expatrie sur la côté Ouest des Etats-Unis pour le besoin de ce nouveau film.
Bien lui en a pris car porté par une excellente distribution, son cru 2013 est une bonne année. Woody Allen n’a pas son pareil pour décrire un portrait de femmes névrosées. Après avoir dirigé notamment à différentes reprises Scarlett Johansson et fait d’elle une star mondiale, il donne à Cate Blanchett l’un de ses meilleurs rôles principaux depuis longtemps. Toute la réussite et consistance du film lui en revient. Certes Woody Allen est un excellent scénariste-réalisateur mais sa verve n’arrive pas à se renouveler et donc ses derniers films ne sont que l’ombre d’un réalisateur culte et inégal.
Jasmine est donc une femme en pleine crise existentielle. Son mariage avec un homme d’affaire se révélant être un escroc notoire et menteur (Alec Baldwin parfait dans ce rôle) battant de l’aile, elle décide lorsque son mari est arrêté de fuir la vile de New York pour se rendre chez sa sœur à San Francisco. Il est ainsi intéressant de comparer la fuite hors New York de Woody Allen où sa carrière hormis exception bat sérieusement de l’aile avec celle de son héroïne. Comme elle, il profite de San Francisco pour se réinventer et comme elle échoue faute d‘habitude et de repères typiquement Newyorkais. Le cinéma vu par Woody Allen n’est pas celui prôné par Hollywood c'est-à-dire une usine à fabriquer des produits commerciaux à la chaine. Son cinéma est un cinéma d’auteur plus proche d’un cinéma indépendant. Son nouveau film n’est pas en reste et se regarde avec plaisir surtout pour voir des personnages consistants et parfaitement interprétés (Sally Hawkins, Peter Sarsgaard, Louis CK).
Woody Allen nous propose ainsi la mise en scène d’un scénario révélateur d’une société huppée américaine en perte de repères et de valeurs morales. Le plaisir qu’il prend à se moquer de son personnage principal est révélateur d’un metteur en scène maîtrisant parfaitement aussi bien l’écriture que la direction d’acteurs. Chacun des films de Woody Allen témoigne d’un sens de la mise en scène parfaitement maitrisée et véhiculant des répliques mordantes voire désopilantes.
L’excellent accueil reçu lors du festival du cinéma américain témoigne que le public français contrairement au public américain est toujours friand des œuvres de ce réalisateur digne d’être le meilleur ambassadeur d’un cinéma de qualité newyorkais..
Vu le 31 aout 2013, au Casino, Deauville, en VO
Note de Mulder: