Taken 2

Taken 2
Titre original:Taken 2
Réalisateur:Olivier Megaton
Sortie:Cinéma
Durée:92 minutes
Date:03 octobre 2012
Note:
Douloureusement remise à sa place lors des exploits parisiens de l’ancien agent secret Bryan Mills, la mafia albanaise pleure ses morts. Elle jure de se venger de Mills et ses proches, qui vont passer quelques jours de vacances à Istanbul, en Turquie. Alors que Kim, la fille de Mills, espère que ces retrouvailles permettront à ses parents de se réconcilier définitivement, son père voit d’un mauvais œil qu’au lieu de pratiquer la conduite accompagnée avec lui, elle préférait passer du temps avec son nouveau copain. Le bonheur familial retrouvé ne dure pas longtemps, puisque les sbires du parrain Murad prennent en chasse la limousine du couple Mills et font irruption dans l’hôtel de luxe où Kim se prélasse au bord de la piscine.

Critique de Tootpadu

Tony Scott n’est plus. Le style qui lui a permis d’atteindre un certain degré de notoriété perdure par contre, comme le prouve l’esthétique abusivement clinquante qui nous fait craindre un strabisme permanent, après avoir subi le générique de cette suite d’un film, dont la facture et l’idéologie simplistes avaient conquis le public américain. Le vocabulaire filmique s’assagit heureusement un peu par la suite, même si la mise en scène d’Olivier Megaton reste ennuyeusement tributaire des aléas d’un scénario signé Luc Besson, c’est-à-dire truffé de clichés et de choses improbables, le tout assaisonné à la sauce américaine la plus caricaturale imaginable.
Taken 2 ne fait jamais dans la finesse. Contre toute attente, face à un produit à la raison d’être si indubitablement mercantile, il sait cependant faire preuve d’une efficacité toute relative. Tellement énorme qu’il serait hautement naïf de notre part de la prendre au sérieux, l’intrigue prend une vitesse de croisière à peu près convenable, une fois que vous aurez survécu à la longue exposition lourde et laborieuse. Avant que cette tentative pénible de faire dans la décontraction et le sens de la famille ne remontre sa vilaine tête au moment de l’épilogue tout à fait dispensable, l’action s’agence avec suffisamment d’énergie pour presque occulter les lacunes répétitives du scénario.
Les deux fils conducteurs de l’histoire, avec d’un côté le surhomme américain qui arrive invariablement à bout de ses adversaires les plus coriaces et qui flingue sinon sans sourciller des dizaines de comparses sans intérêt particulier, et de l’autre des forces étrangères risiblement inférieures à la suprématie de ce héros de la vieille école des justiciers solitaires, fréquentée aussi par Charles Bronson à l’époque d’Un justicier dans la ville, peu importe qu’il s’agit des mafieux bas de gamme ou d’une police locale condamnée à faire de la figuration dans des voitures italiennes guère prestigieuses, bref, ce schéma manichéen constitue simultanément la force et la plus grande faiblesse du film. Il divertit grâce au choc permanent de stéréotypes exacerbés et en même temps, il fait grincer des dents quiconque chercherait dans un film d’action moderne autre chose que des poncifs éculés et dangereusement tendancieux.
Luc Besson et son écurie ne sont point en mesure de révolutionner le genre avec cette suite aussi solide que prévisible. Mais en s’assurant une nouvelle fois les services du roc imperturbable Liam Neeson, ils ont au moins su conférer un peu de charisme et de crédibilité à ces frasques au parfum anachronique clairement marqué.

Vu le 20 août 2012, au Club Marbeuf, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Le premier volet avait surpris autant EuropaCorp que le marché mondial en s’imposant comme une réussite exemplaire, non seulement comme l’un des plus gros succès de ce studio made in France, que comme un film d’action mené de main de maître par un jeune réalisateur issu de l’écurie Besson, Pierre Morel. Fort du succès du premier opus, Hollywood avait ouvert les portes à ce jeune réalisateur, malgré un From Paris with love avec John Travolta moins transcendant. Il fallait donc trouver pour EuropaCorp un autre réalisateur de leur écurie, capable de reprendre le flambeau. Olivier Megaton, réalisateur de Transporteur 3 et de Colombiana reprend donc les rênes. L’histoire reprend deux ans après la fin du premier épisode, mais en inversant un peu les rôles.

Cette fois-ci, l’ex-agent de la CIA Bryan Mills et son ex-épouse se font enlever en Turquie. Bryan via ses compétences accrues devra compter sur l’aide de sa fille pour affronter la rage du chef de clan et de sa meute, dont certains membres s’étaient fait tuer dans le film précédent. Comme dans le premier opus, les scènes d’action et de belles cascades de voitures sont au rendez-vous. La magie opère de nouveau grâce à la présence des trois acteurs principaux du premier opus : Liam Neeson, Maggie Grace et surtout la superbe Famke Janssen. Comme dans tous les scénarios signés Luc Besson et Robert Mark Kamen, la recette reste la même et nous permet de retrouver notre dose habituelle d’adrénaline, une bonne direction d’acteurs, des acteurs convaincants et les scènes de combat et de course poursuite propices aux genres. Tant que la formule semble fonctionner, et c’est le cas ici, l’histoire reste pratiquement identique à la précédente, mais change de ville et renforce son efficacité afin de pallier au manque d’effets de surprise du concept, amenés par le précédent opus.

Regarder Taken 2 revient à un plaisir pratiquement coupable d’apprécier le sous-genre, qu’est le film d’action reposant sur la base d’un scénario guère innovateur, mais suffisamment bien élaboré pour permettre aux spectateurs de profiter d’un acteur reconnu (Liam Neeson, très convaincant) et de s’immerger dans une action non stop. Nous retrouvons ainsi le même plaisir que celui pris dans les années 1980 à suivre des films avec Sylvester Stallone (Cobra, Rambo II) ou Arnold Schwarzenegger (Commando. Certes, on remarquera que Liam Neeson, acteur reconnu et complet, dépasse de loin le jeu décomplexé et limité des deux acteurs précités. De la même manière, que nous apprécions ou non le fonctionnement de EuropaCorp, il faut reconnaître à ce studio français qu’il est le seul à pouvoir concurrencer les américains et surtout permettre à certains productions, américanisées mais pourtant françaises, de connaître une belle carrière sur le territoire américain. Le cinéma d’action made in EuropaCorp est un cinéma reposant sur des scénarios de Luc Besson pré-vendus avant leur conception pour amortir le budget avant le tournage. Ces bêtes de guerre sont suffisamment perfectionnées pour non seulement satisfaire l’attente du public, mais aussi pour éviter de subir des critiques trop antipathiques de la presse internationale.

Ce film suffisamment bien huilé tourne à plein régime et donne l’impression que l’équipe du film a réellement pris plaisir à retrouver ses personnages et de leur faire vivre de nouvelles aventures. A première vue, une suite ne semble pas encore à l’ordre du jour.

Dommage cependant que, pendant la présentation en avant-première mondiale de ce film à Deauville, il fut impossible de filmer et de prendre des photos pendant la conférence de presse du film en présence de Liam Neeson et d'Olivier Megaton.

Vu le 7 septembre 2012, au Morny, Salle 2, Deauville, en VO
Revu le 7 septembre 2012, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Mulder: