Revenge of the Electric Car

Revenge of the Electric Car
Titre original:Revenge of the Electric Car
Réalisateur:Chris Paine
Sortie:Cinéma
Durée:91 minutes
Date:00 2011
Note:
Laissée pour morte au début des années 2000, suite à l’échec cuisant de l’EV1 de General Motors, la voiture électrique vit une seconde jeunesse quelques années plus tard, grâce au travail de pionniers idéalistes ou commercialement intéressés, qui y voient le marché du futur. Entre le rêve du jeune entrepreneur Elon Musk qui investit sa fortune personnelle dans la création des voitures Tesla entièrement électriques, et le vétéran de l’industrie automobile Bob Lutz de chez General Motors qui mise tout sur la Volt, une hybride dernier cri, Nissan sous la direction du redoutable Carlos Ghosn s’apprête à lancer sa Leaf à grande échelle. Toutes ces innovations techniques devront cependant faire leurs preuves dans un climat économique en pleine récession.

Critique de Tootpadu

Qu’est-ce que ce serait bien de pouvoir rouler à toute vitesse sur l’autoroute, sans avoir mauvaise conscience à cause de l’effet polluant d’une telle virée ! L’idée d’une flotte planétaire de véhicules exclusivement électriques gagne du terrain. Ce documentaire aussi engagé que passionnant laisse hélas complètement de côté la question pourtant cruciale de savoir avec quelle énergie propre ces millions de batteries seront alimentées. Car il ne suffit pas de concevoir de belles bagnoles écologiques, si celles-ci ne carburent qu’aux dérives toxiques du nucléaire ou des sources d’énergie archaïques, encore plus nuisibles pour l’environnement que la quantité mirobolante d’émissions propulsées chaque jour dans l’atmosphère par le moyen de locomotion préféré de l’homme. La suite directe de Who killed the electric car ? ne traite ainsi que du volet économique de cette renaissance inattendue d’une invention, qui aurait très bien pu finir comme tant d’autres sur la décharge des idées de génie, jamais mises en pratique.
Son retour en force – qui ne constitue peut-être pas la solution idéale, mais qui est toujours mieux que de préserver sur une voie erronée –, la voiture électrique le doit à une multitude d’acteurs, dont ce documentaire ne présente qu’un choix forcément sélectif. Cet échantillon de concepteurs de voitures du futur ressemblerait parfois à une opération de publicité, voire de propagande, si ce n’était pour l’inclusion du bricoleur aux reins financiers si fragiles qu’un simple incendie risque de le faire abandonner, pour une conjoncture si imprévisible que le géant industriel General Motors va de la banqueroute au plan de sauvetage plutôt réussi pendant les trois ans couverts par le film, et enfin pour la sincérité avec laquelle le réalisateur Chris Paine aborde ce sujet qui lui tient visiblement à cœur. Il est donc regrettable que le mastodonte américain ait droit à une place de choix pour une voiture hybride à première vue comparable à la Prius de Toyota, tandis que le précurseur japonais en la matière se fait éclipser par le plan de lancement d’envergure de son concurrent direct, Nissan. En revanche, l’accès privilégié aux différentes étapes de la conception, y compris les nombreux revers financiers en amont de la sortie provisoire du tunnel, permet de mieux comprendre la difficulté de faire décoller un produit aussi ambitieux.
Revenge of the Electric Car est surtout un documentaire qui célèbre l’esprit d’initiative d’un groupe d’entrepreneurs, qui se sont lancés avec les moyens à leur disposition dans la course à la voiture électrique, qui serait viable d’un point de vue économique. En dépit des motivations complémentaires des quatre protagonistes de cette histoire à fin ouverte, dont la dynamique dramatique est peut-être un peu trop tributaire de la répartition en chapitres de la trame narrative, la protection de l’environnement n’y apparaît nullement comme le moteur principal de cette évolution. Peu importe donc qu’ils construisent des voitures électriques ou tout autre chose, ces pionniers brillent par leur esprit téméraire et opportuniste, puisqu’ils ne font au fond que répondre à la demande croissante d’une population de plus en plus attentive au dérèglement climatique et à une de ses causes probables.

Vu le 10 septembre 2011, au Casino, Deauville, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Un documentaire a plus sa place dans le cadre de notre grille de programmes cathodiques que dans nos salles obscures. Actuellement, une place de cinéma hors cartes illimitées est assez chère (neuf euros en moyenne). Il convient donc d'en avoir pour son argent. Par sa nature, le documentaire ne remplit pas cette fonction principale. Les films sont conçus pour être projetés sur de grands écrans, afin d’en profiter au maximum. Un film comme Star Wars vu au cinéma prend toute sa force et en perd énormément sur une simple télévision HD. Un documentaire ne tient aucunement compte de la manière dont il sera projeté en salles, même si pour certains, ce type de média est une sous-catégorie du Septième art.

Parenthèse fermée, certains documentaires sont suffisamment bien élaborés pour retenir notre attention. Celui-ci nous narrant de manière détaillée l'industrie de l'automobile électrique à l'heure actuelle est une des bonnes surprises du 37ème festival du cinéma américain de Deauville. Il repose sur des informations précises, de nombreuses interviews, et sur des images sans aucune concession.

Vu le 10 septembre 2011, au Casino, Deauville, en VO

Note de Mulder: