Yelling to the sky

Yelling to the sky
Titre original:Yelling to the sky
Réalisateur:Victoria Mahoney
Sortie:Cinéma
Durée:96 minutes
Date:00 2011
Note:
La violence fait partie intégrante de la vie de la jeune métisse Sweetness O’Hara. Elle se fait tabasser par d’autres filles du lycée dès qu’elle sort de son quartier et son père n’est jamais là quand elle a besoin de lui. En somme, Sweetness ne peut compter que sur elle-même et sur sa sœur Ola, enceinte d’un taulard et qui rêve de quitter une fois pour toutes le foyer familial instable. Pour se faire respecter, Sweetness commence à revendre de la drogue, un bizness à double tranchant et aux retombées incertaines.

Critique de Tootpadu

L’impression de déjà-vu parmi les films en compétition à cette 37ème édition du festival de Deauville persiste et signe avec le premier film de Victoria Mahoney, une pâle copie de Precious de Lee Daniels. Le quotidien de Sweetness O’Hara n’est certes pas rythmé par le même cercle vicieux que celui de Clareece Precious Jones, fait d’humiliations dégradantes et d’une condition sociale tout en bas de l’échelle américaine, puisque sa famille habite dans un quartier résidentiel plutôt convenable, vu de l’extérieur. Mais au fond, cette jeune fille à l’enfance malheureuse se dresse contre le même vent contraire d’un ordre moral qui n’a d’égards que pour celui ou celle qui sait en tirer profit de la façon la plus opportuniste et égoïste possible.
Le combat de Sweetness pour un peu de respect ne suit pas le même cheminement cinématographique, aussi flamboyant qu’écoeurant, que Precious. Dans le cas présent, les lacunes formelles se situent davantage du côté d’une narration exsangue, qui ne sait tirer qu’une force dramatique très limitée de la prise de conscience d’une jeune battante aux choix de vie guère inspirés. La mise en scène de Victoria Mahoney accompagne la lente descente aux enfers de son personnage principal avec un minimum d’implication émotionnelle. Cette sobriété relative se venge cependant sur le récit de Yelling to the sky, composé essentiellement d’un enchaînement de clichés éculés. Ces derniers ne respectent aucune nécessité dramatique particulière, pour se succéder mollement et sans le moindre état d’âme susceptible de nous rendre cette histoire ordinaire plus attrayante.
L’existence d’une niche pour la population afro-américaine et faite par elle est appréciable, voire essentielle, au sein d’un paysage cinématographique point en faveur d’une plus grande diversité. Il est juste dommage qu’elle soit réduite à des comédies débiles qui ne traversent le plus souvent même pas l’Atlantique, comme celles de Tyler Perry, un cinéaste complètement inconnu à l’étranger, ou bien à des contes sociaux comme ce film-ci, qui se contentent de colporter docilement et d’une façon ennuyeusement répétitive les mêmes poncifs depuis des lustres.

Vu le 6 septembre 2011, au Casino, Deauville, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

La vie aux Etats-Unis n'est pas pour la plupart des Américains un conte de fées, et encore moins pour la majorité des afro-américains. La plupart d'entre eux rencontrent de gros soucis financiers, voire vivent dans des ghettos, tel Sweetness O’Hara, une adolescente métisse de dix-sept ans. Malgré la protection de sa grande sœur qui ne sera pas toujours présente, d'un père alcoolique chauffeur de taxi à mi-temps et d'une mère malade psychologiquement, elle ne devra compter que sur elle-même pour survivre dans ce milieu difficile. Elle doit surtout enfreindre les lois pour pouvoir se nourrir et aider sa famille, quitte à devenir pendant un court temps une revendeuse de substances illégales.

Ce premier film de Victoria Mahoney l'impose comme une réalisatrice à suivre de près. Non seulement, elle dirige de main de maître ses acteurs (Zoë Kravitz une fois de plus impressionnante, Jason Clarke convaincant), mais elle a surtout réussi à dépeindre de manière convaincante la vie d'une famille de la classe moyenne dans un milieu difficile.

Ce film s'impose comme une excellente surprise de cette sélection 2011.

Vu le 5 septembre 2011, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Mulder: