Jess + Moss

Jess + Moss
Titre original:Jess + Moss
Réalisateur:Clay Jeter
Sortie:Cinéma
Durée:82 minutes
Date:00 2011
Note:
En dépit de leur différence d’âge de six ans, Moss et Jess passent leur été ensemble. Alors que le premier vit avec ses grands-parents depuis la disparition de ses parents, son amie se reproche le départ de sa mère, qui l’a laissée seule avec son père. Ce ne sont que l’écoute des cassettes enregistrées par la mère de Jess et le jeu dans la maison, désormais laissée à l’abandon, où vivaient les parents de Moss, qui permettent à cette fille et ce garçon férus de feux d’artifice de garder un lien affectif avec une enfance moins solitaire.

Critique de Tootpadu

Elles ont beau varier les genres, les sélections des films présentés au festival du cinéma américain de Deauville se suivent et se ressemblent année après année. Dans la continuité de notre expression de désagrément par rapport à la piètre qualité de Bringing up Bobby, l’heure est désormais venue pour le règlement de comptes de la catégorie des films aux ambitions artistiques disproportionnées. A chaque festival que nous avons eu l’immense privilège de couvrir jusqu’à présent, soit en Normandie, soit dans les Voges, il y a toujours eu au moins un film qui mettait sérieusement à l’épreuve notre patience et nos habitudes de réception cinématographique. Cette corvée guère adaptée aux conditions fatigantes d’une consommation élevée de films dans le cadre d’un festival a néanmoins produit quelques bonnes surprises, comme Two gates of sleep de Alistair Banks Griffin. Elle se solde par contre la plupart du temps par des défaites filmiques pénibles, dont Amer de Hélène Cattet et Bruno Forzani reste à ce jour le souvenir le plus douloureux.
La vision du premier film de Clay Jeter n’a pas été aussi insupportable. La structure inutilement alambiquée de Jess + Moss, qui est de toute façon un film sans un fil de narration clairement défini, y sert néanmoins de prétexte bien trop facile pour toutes sortes d’écarts vers un mode contemplatif, qui fonctionne exclusivement devant la caméra du maître incontesté en la matière, Terrence Malick. Les jolies images ne manquent donc pas ici, tout comme les motifs récurrents et une bande son qui se nourrit principalement des récits d’une époque révolue, archivés sur les cassettes. La somme de cet attirail formel ne débouche par contre sur aucun vocabulaire visuel suffisamment fort et personnel pour nous fasciner.
La lutte que nous avons vaillamment menée la plupart du temps contre ce film difficile, mais en tout cas jusqu’à la fin de sa durée modeste, ne nous a hélas procuré qu’un sentiment de déception mesurée, face à une occasion ratée de rajouter un chapitre de plus au roman à fin ouverte sur la difficulté d’être un adolescent. Les deux personnages principaux se trouvent en effet aux extrémités de cette période hautement dangereuse, s’il faut croire la myriade de films peuplés d’adolescents qui se laissent invariablement happer par les idées et les tendances les plus noires. Ce n’est ainsi pas un hasard que Moss, douze ans, dispose pour l’instant d’une vision plus optimiste du monde que celle de son aînée. Le ton excessivement prétentieux du film n’approfondit hélas nullement ces pistes de réflexion, au profit de quelques clichés au potentiel subliminal certain, mais dépourvus d’un ancrage scénaristique assez consistant pour nous toucher au plus profond de notre être.

Vu le 6 septembre 2011, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Le cinéma indépendant est le tremplin principal pour les jeunes réalisateurs de faire leurs premières armes. La plupart du temps ceux-ci ne peuvent bénéficier d'un budget suffisant pour explorer totalement le scénario de base. Clay Jeter a donc dû faire preuve d'un maximum d'initiative pour raconter une histoire certes simple, mais universelle.

Dans un décor campagnard, une maison délabrée, l'histoire nous présente deux jeunes personnages qui semblent être les deux survivants de ce milieu rural. Certes, dans un plan du film, on comprend que ces deux êtres ne sont pas les seuls humains encore en vie, mais ils semblent avoir fui un monde qui ne veut plus d'eux.

Par sa très belle photographie, ce film retient un peu notre attention, tandis que la faiblesse du scénario (on se demande s'il ne tient pas sur une page) empêche les spectateurs de retenir ce film comme un bon moment de cinéma. L'histoire aurait mieux convenu à une pièce de théâtre qu'à un film.

La seconde déception de la sélection officielle du festival américain de Deauville 2011.

Vu le 6 septembre 2011, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Mulder: