Loved ones (The)

Loved ones (The)
Titre original:Loved ones (The)
Réalisateur:Sean Byrne
Sortie:Cinéma
Durée:85 minutes
Date:11 octobre 2011
Note:
Six mois après la mort de son père dans un accident de voiture dont il se sent coupable, le jeune Brent doit assister avec sa copine Holly au bal de fin d’année. Il est également invité par la timide Lola pour être son cavalier, ce qu’il refuse poliment à cause de son engagement antérieur. Mais Lola ne l’entend pas de cette oreille-là et le fait enlever par son père, afin qu’il puisse assister à un dîner macabre chez elle.

Critique de Tootpadu

La méchanceté ne connaît pas de limites dans ce film australien jubilatoire. Le thème de l’amoureuse éconduite, qui a recours à des moyens peu conventionnels pour assouvir ses pulsions romantiques, y est conjugué sur un ton décidément très noir. Alors qu’on pouvait encore croire au début que Lola ne s’assurait de la présence de son bien-aimé inatteignable que pour gagner son cœur en lui forçant un peu la main, ce sont finalement d’autres parties du corps qui tombent victimes du plan machiavélique de cette fille complètement tarée. Derrière les paillettes et l’ambiance à première vue festive qui règne dans sa maison se cache en effet un état d’esprit malsain, contre lequel les défenses de Brent faiblissent, au fur et à mesure que le sang et d’autres fluides corporels coulent à flots.
Le côté gore du premier film du réalisateur Sean Byrne n’est amoindri que par l’action annexe autour de l’ami de Brent, qui, lui, réussit bien d’aller au bal avec la fille de son cœur, sauf que celle-ci, en fille de flic rebelle qui se respecte, est plus intéressée par des substances illicites et un coup tiré en toute vitesse que par une danse surveillée de près par le proviseur. L’inclusion de ce fil narratif qui évolue en parallèle peut paraître superflue. Elle empêche cependant le récit de s’engouffrer dans une surenchère de la violence, tout en relativisant la nuit cauchemardesque que Brent vit par le biais d’ébats mi-sexuels, mi-romantiques point aussi traumatisants entre deux adolescents à peu près normaux.
Ceci dit, la normalité n’a guère cours dans The Loved ones, qui associe les couleurs criardes du cinéma australien des décennies passées à une intrigue ponctuée par des revirements à l’issue sanglante sans exception. L’instinct de survie du personnage principal, interprété par Xavier Samuel, un jeune acteur dans la lignée de Gaspard Ulliel et Marc-André Grondin, est ainsi mis à rude épreuve face à l’acharnement pervers d’une fille, qui a trouvé un échappatoire plutôt perfide à ses frustrations affectives.

Vu le 29 janvier 2011, à l’Espace Lac, Gérardmer, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Le festival de Gérardmer arrive à nous surprendre en nous présentant des films inconnus, dont nous ne pouvons rien prédire. L'excellente surprise de The Loved ones fut un vrai choc. Ce « slasher » rejoint le panthéon des films à devenir cultes, comme La Dernière maison sur la gauche. Le réalisateur maîtrise totalement son œuvre et les scènes chocs se multiplient.

L'adolescent séquestré par un père et sa fille déments va subir tout au long d'une soirée tous les outrages possibles. Le réalisateur réussit à capter toute notre attention et nous souffrons en même temps que ce personnage principal. Le film s'impose comme étant une réussite incontestable, un film qui marquera le spectateur à la recherche de sensations fortes. Pour être consistant, le cinéma d'horreur émergeant doit tenir compte des films marquants, ayant exploités la même thématique comme c'est le cas ici.

Mix réussi entre Carrie (un bal de fin d'année tourne mal), La Dernière maison sur la gauche, et Massacre à la tronçonneuse (famille de dégénérés), ce film dresse non seulement le portrait sensible d'une jeunesse qui a perdu ses repères, mais aussi celui du mal à l'état pur. Comme le genre l'impose, Brent réussira à s'extraire à ses tortionnaires et sa vengeance sera implacable.

Film à découvrir d'urgence !

Vu le 29 janvier 2011, à l’Espace Lac, Gérardmer, en VO

Note de Mulder: