
Titre original: | Village des ombres (Le) |
Réalisateur: | Fouad Benhammou |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 104 minutes |
Date: | 17 novembre 2010 |
Note: | |
Invité par Lucas à passer un week-end du mois d’août à la campagne, dans la maison de ses grands-parents, un groupe d’amis prend la route en direction de Ruiflec. A l’approche du village reculé, les quatre occupants de la première voiture disparaissent mystérieusement. Tombés également en panne, Emma et les autres continuent leur chemin à pied pour chercher de l’aide auprès des habitants de la bourgade. Une fois sur place, ils doivent cependant se rendre compte que le village est désert. Pire encore, une force maléfique les empêche de s’enfuir et les fait disparaître l’un après l’autre.
Critique de Tootpadu
Avec son premier film, le jeune réalisateur Fouad Benhammou rate d’une façon hélas impardonnable les deux points clés, indispensables pour susciter la tension dramatique en général, et la frayeur propre aux bons films d’horreur en particulier. Sa gestion du temps et de l’espace filmiques – des éléments pourtant essentiels sur lesquels est fondée toute narration qui se respecte – est en effet si catastrophique qu’elle étouffe ne serait-ce que le début d’une démarche d’identification de la part du spectateur, avec les personnages et leur combat désespéré contre les mauvais esprits à l’œuvre dans cette ville fantôme.
Les ingrédients de base sont certes présents pour faire du Village des ombres au moins en théorie un film d’horreur fort conventionnel : un groupe de jeunes dépassés par les événements à caractère fantastique dans un environnement qui leur est étranger, voire hostile ; une malédiction venue des temps anciens qui exerce toujours une emprise néfaste sur sa proie, apparemment choisie au hasard ; et enfin une nuit pluvieuse, propice à toutes sortes de jeux d’ombres et d’attaques qui surgissent de l’obscurité. Entre les mains particulièrement maladroites du réalisateur, aucun de ces poncifs ne remplit cependant son rôle, à savoir de faire craindre le pire au spectateur, à qui est laissé le choix entre l’espoir de voir quelqu’un s’en sortir indemne du carnage et le plaisir pervers d’assister tel un voyeur au supplice que les pauvres personnages devront inévitablement subir. Le scénario péniblement bancal, avec ses revirements tout à fait improbables et sans la moindre suite dans les idées, ne contribue évidemment point à la création hypothétique et en fin de compte affreusement bâclée de la peur. Mais c’est la traduction au mieux hasardeuse en termes cinématographiques de cette histoire sans intérêt qui rend la vision du film si pénible.
Il ne nous reste alors plus que la joie toute relative de retrouver Cyrille Thouvenin, l’objet de nos fantasmes d’il y a dix ans, à l’époque de « Juste une question d’amour » et de La Confusion des genres, dans un film de cinéma aussi mineur soit-il, ainsi que le soulagement de ne pas voir sa jolie gueule aux traits désormais plus marqués se faire massacrer au bout de la première bobine du film. C’est bien sûr trop peu pour sauver un supposé film d’horreur, dont l’ignorance flagrante des règles élémentaires du genre fait plus peur qu’autre chose.
Vu le 19 octobre 2010, au Club Marbeuf
Note de Tootpadu: