Myth of the American Sleepover (The)

Titre original: | Myth of the American Sleepover (The) |
Réalisateur: | David Robert Mitchell |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 92 minutes |
Date: | 15 mai 2014 |
Note: | |
A la veille de la rentrée, un groupe d’adolescents d’une banlieue ordinaire de Detroit se retrouve lors de plusieurs pyjama parties. Alors que les filles, d’un côté, se font des confidences et convoquent les esprits, les garçons, de l’autre, regardent des films érotiques et sèment la zizanie dans le voisinage. Mais pour chacun, cette dernière nuit de l’été est surtout l’ultime occasion pour embrasser une fille ou un garçon avant de retourner sur les bancs de l’école, voire quitter à jamais l’univers de son enfance et commencer les études à l’université.
Critique de Tootpadu
Ce que American Graffiti de George Lucas et Breakfast club de John Hughes ont été respectivement pour les années 1970 et ’80, The Myth of the American Sleepover le sera-t-il pour la décennie qui vient de naître ? La comparaison n’est guère concluante puisque, contrairement aux films précités qui cherchaient à relayer l’état d’esprit de la jeunesse en général au moment précis où ils ont été tournés, le premier film de David Robert Mitchell s’adonne à une drôle de démarche nostalgique, pourtant pas dépourvue d’attrait.
Ses personnages, qui sont en gros un groupe d’adolescents continuellement en chaleur mais qui n’osent pas trop assouvir leurs premières pulsions libidineuses, vivent bien dans l’époque contemporaine, comme les nombreux piercings et la consommation éhontée de drogues l’indiquent. En même temps, ces jeunes issus d’une banlieue à la banalité lénifiante semblent avoir loupé la révolution récente des moyens de communication, puisque personne d’entre eux ne paraît disposer d’un téléphone portable et encore moins d’une identité virtuelle sur les réseaux d’échanges sociaux comme Twitter ou Facebook. De cet anachronisme forcément volontaire résulte un décalage saisissant, qui renvoie à la notion de mythe, mentionnée dans le titre de ce film étrange.
En faisant abstraction d’un cadre temporel clairement établi, la mise en scène insiste sur l’aspect éternel de l’adolescence. Ces jeunes qui savent ce qu’ils veulent, mais qui manquent encore de la confiance nécessaire pour s’approprier leurs rêves et leurs désirs, il y en a eu et il y en aura dans toutes les générations. De même, le comportement au sein du groupe nous est dicté depuis la nuit des temps par des codes établis par nos ancêtres lointains. Les particularités ont bien sûr évolué, mais l’essentiel, c’est-à-dire l’éveil de l’enfant à l’âge adulte, est toujours présent. Leur point commun est la formation d’une sensibilité sexuelle et sociale, qui sera déterminante pour la suite de la vie personnelle. Pendant cette période de troubles et d’indécision, les coups de cœur ne durent jamais longtemps et le résultat d’une action irréfléchie peut être un chagrin tout aussi éphémère.
Le ton très doux du film déborde carrément de sympathie pour ses personnages, peu importe leurs imperfections. Mais David Robert Mitchell ne pose pas non plus un regard complaisant sur cet âge difficile obscur. Il s’applique davantage à nous emmener vers un hommage assez particulier à cette parenthèse de la vie, où l’épanouissement sexuel rentre constamment en conflit avec des considérations amicales plus innocentes, en guise de vestige d’une enfance définitivement révolue.
Vu le 10 septembre 2010, au Casino, Deauville, en VO
Note de Tootpadu:
Critique de Mulder
Voilà le genre d'exercice vaine qui ne me donne guère d'inspiration pour écrire ma critique.
Simple constat de l'adolescence américaine et de ses soirées pyjama, rituel obligé de l'innocence de l'adolescence avant l'âge adulte, filmé comme un film des années 1970, soit avec des couleurs blafardes. Ce n'est ni la réalisation que l'on retiendra, ni le jeu de parfaits inconnus.
Un réalisateur peut certes signer des films contemplatifs, comme Two gates of sleep, mais il ne doit jamais manquer à raconter une histoire suffisamment attractive pour retenir son audience. Ce film est, à mes yeux, un remède contre l'insomnie et se révèle suffisamment soporifique.
Film à découvrir sur arte prochainement, lors d'une soirée sur le cinéma indépendant.
Vu le 10 septembre 2010, au Casino, Deauville, en VO
Note de Mulder: