American Grindhouse

American Grindhouse
Titre original:American Grindhouse
Réalisateur:Elijah Drenner
Sortie:Cinéma
Durée:82 minutes
Date:00 2010
Note:
Remis au goût du jour grâce au film de Robert Rodriguez et Quentin Tarantino, les productions Grindhouse ont pendant des décennies été une forme d’expression filmique populaire, en parallèle au cinéma officiel des studios. Diffusés dans les salles miteuses de la 42ème rue à New York et d’autres établissements indépendants, ces films d’exploitation ont fait appel à la violence, la nudité, le sexe, et plus globalement le goût du public pour tout ce qui était considéré comme vulgaire, pour faire recette. Depuis le cinéma muet jusqu’à l’avènement de l’ère des blockbusters, l’inventivité des producteurs n’a jamais été démenti pour attirer les foules dans les salles avec une affiche alléchante, qui cachait tant bien que mal la pauvreté des moyens et le plus souvent de l’exécution de ces formules à succès éphémères.

Critique de Tootpadu

Sans vouloir trop nous vanter, nous considérons que nous disposons d’une culture cinématographique plutôt solide. Outre les quelques milliers de films que nous avons vus en nos plus de vingt ans de cinéphilie, nous savons au moins que des dizaines de milliers d’autres existent, qu’il nous reste à découvrir tôt ou tard. Quelle bonne surprise alors d’être aussi agréablement initié à un champ officieux du cinéma qui nous est resté largement fermé, surtout parce que l’Histoire officielle du cinéma en fait au mieux mention d’une manière anecdotique. Les films récompensés aux Oscars, à Cannes, Venise, et Berlin, nous en sommes bien conscients. Mais il aura fallu ce documentaire fort informatif pour nous révéler l’existence d’œuvres majeures du cinéma bis comme Blood feast de Hershell Gordon Lewis, Bad girls go to hell de Doris Wishman, et Ilsa la louve de Don Edmonds. Contrairement à Nightmares in red, white and blue de Andrew Monument, programmé au festival de Deauville précédent, qui était au mieux un rappel adéquat de l’histoire du film d’horreur, le documentaire de Elijah Drenner nous emmène sur un terrain plutôt vierge en termes d’un canon communément admis et divulgué.
Des films Grindhouse, il y en a eu tellement – le plus souvent sans visa d’exploitation officielle – qu’il paraît impossible d’en dresser un inventaire exhaustif. Rien que le nombre de films cités dans American Grindhouse doit bien approcher la centaine, ce qui constitue une preuve supplémentaire de son propos soigneusement recherché et documenté. De toute façon, comme la plupart des intervenants le confirment, l’immense majorité des films d’exploitation étaient fort mauvais et uniquement regardables avec un recul de plusieurs degrés de lecture. Nous pouvons du coup nous estimer d’autant plus privilégiés de devoir n’en voir que quelques morceaux choisis, représentatifs des innombrables copies opportunistes qui en avaient été tirées. L’aperçu que le documentaire propose de ce genre honteux du cinéma américain – et par ailleurs uniquement américain, vu que les productions étrangères semblables ne sont même pas mentionnées – nous paraît par conséquent assez complet. L’approche de ce vaste champ en friche du cinéma s’inscrit ainsi dans une démarche de découverte, qui égrène les différentes périodes du mouvement officieux, sans toujours aller en profondeur par rapport à ses implications sociales.
Formellement, la démarche du réalisateur s’avère déjà moins aventureuse. Fidèle au schéma américain du documentaire, elle s’appuie sur des chapitres clairement déterminés et sur une galerie éclectique de participants, qui ne peut cependant pas se passer des suspects habituels, comme Joe Dante et John Landis.

Vu le 5 septembre 2010, au Casino, Deauville, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Faire la critique d'un documentaire n'est pas chose aisée pour moi, car contrairement à un film de fiction, un documentaire s'apparente à un constat pris à un instant donné d'événements du passé. Ce documentaire retrace donc l'histoire des films d'exploitation dit Grindhouse avec l'appui de personnalités réputés du milieu, tels John Landis et Joe Dante.

Contrairement aux documentaires longs et guère intéressants qui pullulent sur nos écrans, celui-ci réussit à capturer mon attention et à présenter des œuvres inconnues, dont certaines risibles, à l'image de Jésus Christ contre les nazis.

Ce documentaire a toute sa place dans le cadre du festival de Gérardmer, car il traite aussi bien des films d'horreur et gore que des films d'action et d'aventure, tous ces films étant réalisés sur une idée unique et avec très peu de moyens. Ces films s'opposent à la rigidité des films des grands studios et ont même réussi à les influencer.

Ce documentaire mérite donc d'être découvert en vidéo, voire dans le cadre d'une thématique telle que celles proposées par arte.

Vu le 27 janvier 2011, à l’Espace Lac, Gérardmer, en VO

Note de Mulder: