
Titre original: | Hierro L'Ile du mal |
Réalisateur: | Gabe Ibañez |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 86 minutes |
Date: | 23 novembre 2010 |
Note: | |
Maria part en vacances avec son fils Diego. Sur le ferry qui doit les emmener sur l'île El Hierro, Diego disparaît lors d'un moment d'inattention de sa mère. Celle-ci le recherche partout et alerte la police, le tout sans succès. Quelque temps plus tard, le commissaire de l'île la convoque pour lui annoncer que le corps d'un enfant qui pourrait être son fils a été repêché. Maria repart alors sur El Hierro avec sa soeur. Elle commence à y voir des apparitions de Diego, qu'elle croit encore en vie.
Critique de Tootpadu
Le cinéma espagnol n'est plus à une bonne surprise près. Après les quelques films d'horreur mémorables qui avaient trouvé leur chemin jusque sur nos écrans au cours de la décennie passée, ce thriller très correct témoigne de la bonne santé durable du cinéma de genre de l'autre côté des Pyrénées. Dans son premier film, le réalisateur Gabe Ibañez sait instaurer le doute avec suffisamment d'adresse pour que l'on s'intéresse au sort de son personnage principal, une femme meurtrie par la disparition de son fils. Les quelques maladresses mineures de la narration, comme le pré-générique tout d'abord sans lien apparent avec le reste du film ou le refus de Maria de se confier à la police, une fois qu'elle s'est échappée de la caravane, diminuent à peine notre plaisir de suivre l'intrigue rondement menée.
Le point de basculement, lorsque tout devient a priori clair soudainement, se trouve assez tard dans le film pour nous laisser profiter amplement du ton mystérieux de Hierro. Le décor naturel impressionnant de l'île, rendu encore plus énigmatique par un effet aussi basique que la projection à l'envers du battement des vagues, est pour beaucoup dans l'atmosphère particulière que le film dégage. Un lieu désert, tel le camping, la plage ou la serre, recèle ici plus de secrets que tous les dispositifs voyants de narration réunis, qui pullulent habituellement dans des thrillers trop directifs. Gabe Ibañez s'abstient en effet largement de toute béquille explicative, le montage final mis à part, et laisse ainsi au spectateur la liberté de se laisser envoûter par le périple de son héroïne subtilement névrosée.
Même sans le moindre élément fantastique à proprement parler, Hierro fait partie des découvertes agréables, hélas trop rares jusqu'à présent, dans la sélection de ce festival de Gérardmer.
Vu le 30 janvier 2010, à l'Espace Lac, Gérardmer, en VO
Note de Tootpadu:
Critique de Mulder
Ce premier film espagnol de Gabe Ibáñez, présenté en sélection officielle du festival de Gérardmer, apparaît plus comme un thriller que comme un film fantastique. Seuls les rêves tourmentés de l'héroïne font intervenir une notion de fantastisque.
L'histoire contée ici est assez classique en soi. Une jeune femme perd son fils sur un ferry les amenant sur une île située près de l'Espagne. Après l'identification d'un corps, qui devait être celui de son fils, elle décide de mener sa propre enquête, suite à l'inefficacité de la police locale.
La disparition d'un être cher est une thématique récurrente du cinéma. Le sujet est traité ici avec une certaine mélancolie. La couleur noire domine ainsi, que ce soit sur les lieux de travail de Maria ou par la couleur des roches de Hierro. La lenteur du film vient renforcer ce climat et plonger le public dans un cauchemar éveillé.
Le cinéma espagnol montre une nouvelle fois avec ce film indépendant qu'il sait se renouveller et concurrencer le cinéma américain sur son propre terrain. Ce film montre surtout qu'un jeune réalisateur, malgré un budget étriqué, arrive à maintenir l'attention de son public tout au long de son histoire.
Hierro mérite d'être découvert et apprécié à sa juste valeur lors de sa sortie en salles.
Vu le 30 janvier 2010, à l'Espace Lac, Gérardmer, en VO
Note de Mulder: