
Titre original: | Horde (La) |
Réalisateur: | Yannick Dahan, Benjamin Rocher |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 93 minutes |
Date: | 10 février 2010 |
Note: | |
Après l'assassinat de leur ami et collègue lors d'une descente dans un quartier chaud de la banlieue, quatre policiers sous la direction de Jimenez organisent une opération punitive et officieuse pour faire payer le coupable, le dealer nigérien Adewale. Ils s'introduisent dans la tour désaffectée et prête à être démolie, au dernier étage de laquelle se trouve le repaire du gangster. Leur plan, de causer un bain de sang en guise de représailles, tourne vite au fiasco. Ils se retrouvent alors prisonniers d'Adewale. L'apparition soudaine d'une horde de zombies oblige cependant les criminels et les policiers à réunir leurs forces. Six survivants, trois de chaque camp, vont tenter de quitter l'immeuble délabré.
Critique de Tootpadu
Tout est permis dans un film de zombie, s'il faut croire cette production française déchaînée, qui s'adonne à un bain de sang à la fois malsain et jouissif. Comme souvent, les revenants sanguinaires y occupent la fonction de souffre-douleur de toutes les frustrations sociales, qui se sont accumulées dans les neurones des personnages humains, bons ou méchants. Et fidèlement à la tradition immuable du genre, ce sont ironiquement les bêtes décérébrées et sans volonté propre, qui auront le dernier mot dans la concurrence mortelle des espèces. Car film de zombie rime avant tout avec course à la survie, au point que cet empressement de ne pas devenir comme eux, les morts-vivants, gouverne exclusivement la finalité de l'histoire.
De ce point de vue-là, La Horde remplit convenablement son contrat. Le nombre des participants y est réduit sans le moindre ménagement. Et le stock des zombies à massacrer sauvagement augmente par conséquent de façon exponentielle. La mécanique du scénario paraît si bien huilée, qu'on pourrait presque négliger le fait qu'il répond sans broncher aux conventions mille fois vues du genre. On se demande alors, où se trouve la particularité française du film, ce détail passager qui transformerait ce film en autre chose qu'une resucée des précurseurs américains en la matière.
Les seuls éléments à citer pour la défense discutable de ce film divertissant, mais sans plus, ce seraient son recours aux clichés franchouillards que l'on croyait disparus depuis longtemps, et sa glorification d'une violence accrue. Tandis que le deuxième point cherche à se justifier par le fait que ce sont invariablement les zombies qui tombent victimes d'un pareil excès d'agressivité, le premier nous ressuscite les chimères du vieux raciste de la guerre d'Indochine et de la "racaille" de banlieue, qui ne s'exprime qu'à travers des répliques dont la surenchère verbale a sans aucun doute pour objectif de faire accéder La Horde au statut nullement prévisible de film culte.
Enfin, puisque nous affectionnons toujours autant les thématiques journalières de notre parcours de festivalier, c'est-à-dire de combattant du cinéma, voici le troisième film de suite au personnage féminin fort, qui cherche avec un succès variable à rester le dernier homme debout à la fin de son périple, causé par des mâles malveillants. Une observation qui n'est guère démentie ici par la séquence particulièrement misogyne de la torture de la femme zombie.
Vu le 28 janvier 2010, à l'Espace Lac, Gérardmer
Note de Tootpadu:
Critique de Mulder
La Horde, qui est sélectionné dans le cadre de la compétition officielle du 17ème Festival du film fantastique de Gérardmer marque une date dans l'histoire du cinéma français ! En effet, ce film, que nous pourrons ranger dans notre DVDthèque entre L'Armée des morts et La Nuit des morts vivants est une réelle réussite. Il est en effet très rare de réaliser en France un film convaincant sur la thématique des morts vivants.
Sur le postulat d'une équipe des forces de l'ordre se rendant en banlieue afin de mettre hors d'état de nuire un gang, voit ces deux camps adverses s'associer pour lutter contre une invasion de morts vivants. Reprenant l'idée de Zach Snyder de zombies pouvant bouger rapidement, ce film met en exergue un affrontement implacable entre les vivants et les non-vivants. Les deux réalisateurs se plient aux règles en usage, soit le don de soi et les scènes gore traditionnelles, mais en s'appuyant sur des effets très réussis et surtout sur une intrigue prenante et jouissive. Les scènes mettant en action un militaire à la retraite sont desopilantes (notamment la scène de la jambe) et les scènes anthologiques sont nombreuses.
Ce film est sans conteste l'une des meilleures surprises de ce festival de Gérardmer. Il me tarde de voir Yannick Dahan et Benjamin Rocher repasser derrière la caméra.
Vu le 28 janvier 2010, à l'Espace Lac, Gérardmer
Note de Mulder: