Cargo

Cargo
Titre original:Cargo
Réalisateur:Ivan Engler
Sortie:Cinéma
Durée:122 minutes
Date:23 novembre 2010
Note:
En l'an 2268, la Terre est devenue inhabitable. Toute l'humanité rêve de partir sur la planète paradisiaque de Rhea. L'officer de médecine Laura Portmann s'est engagée sur le vaisseau Cassandra, qui doit transporter une cargaison à la station 42. Elle espère réunir l'argent nécessaire pour rejoindre sa soeur Arianne sur Rhea. Pendant sa période de veille, alors que le reste de l'équipage est en phase de cryo-sommeil, Laura découvre une activité suspecte à bord du vaisseau.

Critique de Mulder

Rares sont les films de science-fiction récents, qui emportent mon adhésion. Les films français comme Dante 1.0 n'arrivent pas à retenir mon attention et encore moins à rester dans ma mémoire. Ce genre est encore traité avec l'intelligence nécessaire par les réalisateurs britanniques, comme Danny Boyle, ou américains. De ce fait, qu'un film suisse ose aborder un film de science-fiction me laissait plus que dubitatif quant au résultat. Surtout que ce film est le premier film de son réalisateur Ivan Engler.

Pourtant, il faut bien reconnaître que les effets spéciaux, qui figurent parmi les éléments primordiaux du succès d'un tel genre sont une réussite totale. Qu'un film européen puisse tenir la distance avec les œuvres americaines est déjà une excellente surprise. Le réalisateur a de plus travaillé son projet avec minutie et les clins d'oeil à Alien et Matrix sont nombreux et utilisés avec panache. Le seul petit point noir vient du fait que le rythme de ce beau film est trop lent, ce qui gâche une partie de mon plaisir.

Reste que voir actuellement un jeune realisateur européen talentueux passionné de cinéma oser s'aventurer dans un film de science-fiction réaliste et surtout intéressant (les thèmes de la surpopulation et des paradis virtuels) ne peut qu'être salué à sa juste valeur.

Vu le 28 janvier 2010, à l'Espace Lac, Gérardmer, en VO

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

La production cinématographique suisse, et encore plus particulièrment les films qui quittent le territoire helvétique, est si anecdotique, que l'on ne saurait pas formuler une attente bien précise à son égard. L'absence d'un style filmique facilement reconnaissable se manifeste comme un avantage indiscutable dans le contexte de ce film de science-fiction, hautement prometteur. Alors que nous avons vu suffisamment de films américains du genre pour savoir avec une certitude désabusée ce qui va arriver tôt ou tard aux héros du futur, notre expérience suisse dans le domaine est carrément nulle. D'où notre enchantement initial face aux moyens considérables mis en oeuvre pour créer un décor assez apocalyptique, en dépit de la tromperie publicitaire qui ouvre le film, qui est en plus peuplé de personnages germanophones, un autre parti pris artistique au courage commercial certain.
En effet, le contraste qui s'installe d'emblée entre l'aspect étincelant du vaisseau spatial de base et la situation catastrophique à l'intérieur, développé davantage par la suite à travers les décors délabrés du Cassandra, fait démarrer le film sur de bons rails. L'intrigue ne se montre pas aussi impressionnante. Mais rien que la disposition adroite de la salle des cargaisons, avec son mélange bluffant d'effets numériques et de décors simples et efficaces rend l'exploit technique de Cargo indéniable. S'il y avait encore besoin de le prouver, après les premiers films d'un John Carpenter ou d'un George Lucas aux moyens aussi réduits et à l'inventivité aussi débordante, voici l'exploit parfait d'un opéra de science-fiction qui excelle dans la création de l'illusion à partir de très peu de choses.
Dommage alors, que l'intrigue ne suive pas la même courbe d'ascension vers les hauteurs du genre. Au lieu d'innover en se démarquant de la recette établie des classiques américains, le scénario devient de plus en plus tributaire de quelques références facilement identifiables. La ressemblance principale à la saga des Alien se voit ainsi complémenté par une autre, guère plus originale, à l'univers de Matrix, avec un zeste de Mission to Mars de Brian De Palma pour parfaire la bonne mesure des copies conformes. La trop grande sagesse du récit qui se contente de nous servir les mêmes plats que nous dégustons depuis dix, voire vingt ans, relativise ainsi au final le côté visuel plus satisfaisant de ce film, néanmoins solide.

Vu le 28 janvier 2010, à l'Espace Lac, Gérardmer, en VO

Note de Tootpadu: