« C’est ici que tout a commencé. C’est le moment où je suis tombé amoureux du jazz. Écoute ! La mélodie n’est que le point de départ. Tu me suis ? La musique n’est qu’une excuse pour faire ressortir ton vrai TOI. » - Joe Gardner, Soul
Passionné de jazz et professeur de musique dans un collège, Joe Gardner (voix de Omar Sy) a enfin l’opportunité de réaliser son rêve : jouer dans le meilleur club de jazz de New York. Mais un malencontreux faux pas le précipite dans le « Grand Avant » – un endroit fantastique où les nouvelles âmes acquièrent leur personnalité, leur caractère et leur spécificité avant d’être envoyées sur Terre. Bien décidé à retrouver sa vie, Joe fait équipe avec 22 (voix de Camille Cottin), une âme espiègle et pleine d’esprit, qui n’a jamais saisi l’intérêt de vivre une vie humaine. En essayant désespérément de montrer à 22 à quel point l’existence est formidable, Joe pourrait bien découvrir les réponses aux questions les plus importantes sur le sens de la vie.
Qu’est-ce qui fait de vous ce que vous êtes ? Le tout nouveau long métrage des studios d’animation Pixar, SOUL, raconte l’histoire de Joe Gardner (voix originale de Jamie Foxx /voix française de Omar Sy) un professeur de musique de collège, passionné de jazz. Le réalisateur Pete Docter explique : « Joe désire plus que tout devenir pianiste de jazz professionnel. Alors, quand on lui offre l’opportunité de jouer avec l’une des plus grandes stars, il a le sentiment d’avoir gagné le gros lot. »
Malheureusement, un faux pas dans les rues de New York précipite Joe dans le « Grand Avant » – un endroit fantastique où les nouvelles âmes acquièrent leur personnalité, leur originalité et leurs centres d’intérêt avant de se rendre sur Terre. Pete Docter raconte que l’étincelle première de SOUL est née il y a 23 ans et qu’il a fallu tout ce temps pour qu’elle parvienne à maturité. « Tout a commencé avec mon fils. Il a maintenant 23 ans mais dès sa naissance, il avait déjà sa propre personnalité. D’où lui venait-elle ? Je pensais que nous développions notre personnalité à travers nos interactions avec le monde. Et pourtant, en observant mon fils, il devenait soudain évident que nous naissons tous avec quelque chose de particulier et que nous sommes déjà une personne unique.»
« Dans cette histoire, poursuit Pete Docter, tout le monde naît avec une âme. Et ces âmes ne se présentent pas sur Terre sans préparation, elles ont été formées et dotées d’une personnalité et d’intérêts. » Pourtant, Joe Gardner n’a pas le sentiment d’appartenir à ce monde peuplé d’âmes neuves. Bien décidé à retrouver sa vie, il va faire équipe avec une âme espiègle, 22 (voix originale de Tina Fey/voix française de Camille Cottin), qui n’a jamais compris l’intérêt de la vie sur Terre.
« Parfois, explique le coréalisateur Kemp Powers, il arrive que les âmes aient un peu de mal à trouver l’étincelle qui leur est nécessaire pour avoir accès à la Terre. Les Conseillers du « Grand Avant » font alors appel à des mentors pour les inspirer – des personnes qui ont joué un rôle extraordinaire dans l’Histoire, comme par exemple Abraham Lincoln. Ce procédé fonctionne pour toutes les âmes… sauf pour 22, qui est une sorte de pré-adolescente renfrognée. Elle n’a absolument aucune envie d’aller sur Terre. »
Joe devient par inadvertance le nouveau mentor de 22, et se dit que s’il parvient à l’aider, il pourra peut-être revenir sur Terre à temps pour son grand concert. La productrice Dana Murray déclare : « Il pense qu’il lui suffit de l’aider à trouver son étincelle, celle qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue. Il croit que c’est facile, que
c’est comme aimer le jazz – cela lui semble si évident… »
Cependant, en essayant désespérément de montrer à 22 ce que la vie peut avoir de formidable, Joe pourrait bien découvrir la réponse à des questions sur sa propre existence qui ne lui étaient même pas venues à l’esprit… Kristen Lester, responsable de l’histoire, commente : « Qu’est-ce qui fait qu’une vie compte, qu’est ce qui lui donne un sens ? Les liens que vous entretenez avec les autres ? Le fait d’être présent si on a besoin de vous ? On peut avoir une discussion passionnante avec quelqu’un, puis prendre un café ensemble. Ces deux activités ont-elles de l’importance ? L’histoire de SOUL ne se situe pas dans un camp ou dans l’autre. Les rapports humains, les sentiments, la famille… Tout cela compte, c’est un tout. »
Le coscénariste Mike Jones note : « Qui que l’on soit et où que nous en soyons dans notre vie, quel que soit le chemin parcouru, il nous arrive à tous de nous demander si l’herbe ne serait pas plus verte ailleurs. Chez un artiste, il y a toujours ce désir de créer autre chose, cette insatisfaction, cette aspiration à quelque chose de plus grand. »
Pour Pete Docter, cette histoire trouve un écho dans sa propre vie. « J’ai eu la chance de travailler avec des gens incroyables et de faire des films qui ont été vus dans le monde entier. Mais j’ai compris que, aussi merveilleux soient ces projets, la vie a bien davantage à offrir que la satisfaction d’assouvir une passion – aussi épanouissante soit-elle. Parfois, ce sont les petites choses insignifiantes qui comptent le plus. Je me souviens qu’un jour, en faisant du vélo, je me suis arrêté pour cueillir une framboise. Elle avait été chauffée par le soleil, et c’est la plus merveilleuse framboise que j’aie jamais mangée. Je me souviens encore très bien de ce moment – pourtant si insignifiant au regard de tout le reste. Quasiment n’importe quel moment de notre vie pourrait être un instant transcendantal qui définit la raison pour laquelle nous sommes sur Terre. Ce film vise à élargir l’idée d’un objectif unique pour réfléchir plus globalement à ce que la vie a à offrir et à ce que nous avons à lui offrir en retour. »
SOUL se déroule en partie à New York, ville trépidante où s’épanouit le jazz, et en partie dans le monde abstrait du « Grand Avant ». Le film joue sur le contraste entre la grande ville et l’univers cosmique. L’approche des cinéastes et les performances des personnages ont été inspirées entre autres par deux sources différentes : l’oeuvre de l’artiste et dessinateur satirique anglais Ronald Searle, et l’animation du classique des studios Disney de 1961, LES 101 DALMATIENS. Jude Brownbill, superviseuse de l’animation, explique : « Ronald Searle et LES 101 DALMATIENS ont influencé l’esthétique et l’atmosphère de SOUL pour presque tous les départements, de la forme imparfaite des bâtiments, du mobilier et des accessoires au nombre de plis dans les vêtements des personnages. Pour l’animation, Searle a inspiré des poses franches et audacieuses dans des compositions claires qui guident le regard du spectateur à travers la scène. L’étude des 101 DALMATIENS a réaffirmé l’importance dans le layout de montrer une idée d’action à la fois et de s’appuyer sur des poses clés pour permettre de lire plus clairement les moments importants. »
Ces choix visuels se complètent d’une double approche de la musique. Dana Murray précise : « Jon Batiste est un artiste remarquable à la fois chanteur, compositeur, auteur, chef d’orchestre et génie du jazz qui a été nommé aux Grammy Awards. C’est à lui que l’on doit les morceaux de jazz qui amplifient la beauté âpre et empreinte de caractère de New York. Quand on voit les mains de Joe sur le piano dans le film, c’est Jon qui joue. Nos animateurs ont étudié des images filmées de Jon au piano pour reproduire tous les détails de son jeu, de la façon dont bougent ses doigts à sa respiration. »
La productrice ajoute : « Trent Reznor et Atticus Ross de Nine Inch Nails se sont chargés de la musique du monde des âmes. C’est une musique éthérée qui offre un contraste vraiment passionnant. C’est un choix inattendu pour Pixar, ça ne ressemble pas à ce que nous avons fait jusqu’à présent. J’adore cette combinaison ! » Jamie Foxx (La voie de la justic, P), qui a remporté un Oscar et un Golden Globe pour sa performance dans RAY, prête sa voix à Joe Gardner dans la version originale. 22, l’âme neuve, est interprétée par la scénariste, productrice, auteure et actrice Tina Fey, lauréate de plusieurs prix. Graham Norton (« The Graham Norton Show »), cinq fois lauréat du BAFTA Award, prête sa voix dans la version originale au virevoltant Vendelune avec son panneau publicitaire, et Rachel House (A la poursuite de Rocky Baker, Thor : Ragnarok) offre la sienne à Terry et son obsession des chiffres.
Dans la version française, Omar Sy prête sa voix à Joe Gardner, la comédienne Camille Cottin prête la sienne à 22 et Ramzy Bedia au personnage Vendelune.
Le film compte également dans la version originale les voix de Phylicia Rashad (« This Is Us », Rupture fatale) dans le rôle de Libba, la mère pragmatique de Joe ; de l’humoriste Donnell Rawlings dans le rôle de Dez, le barbier de Joe ; d’Ahmir ‘Questlove’ Thompson (directeur musical de l’émission « The Tonight Show Starring Jimmy Fallon », le groupe The Roots) dans le rôle de Curley, l’ancien élève de Joe ; d’Angela Bassett (Avengers : Endgame, Black panther) dans le rôle de la légende du jazz Dorothea Williams, et de Daveed Diggs (la comédie musicale « Hamilton », Blindspotting) dans le rôle de Paul, le râleur du quartier. Alice Braga (Elysium), Richard Ayoade (« The Mandalorian »), Wes Studi (« Woke », Le dernier des Mohicans), Fortune Feimster (« Bless the Harts ») et Zenobia Shroff (« The Affair ») sont les voix des Conseillers. June Squibb (Nebraska) prête sa voix à Gerel, 106 ans, en route pour le « Grand Au-delà ».
SOUL est mis en scène par le réalisateur oscarisé Pete Docter (Vice-Versa, La-haut) et produit par la productrice nommée aux Oscars Dana Murray, p.g.a. (productrice du court métrage Pixar « Lou »). Kemp Powers (One Night in Miami) a coréalisé le film et a coécrit l’histoire et le scénario avec Pete Docter et Mike Jones. Dan Scanlon et Kiri Hart sont producteurs exécutifs. Les compositions jazz et les arrangements sont l’oeuvre du musicien de renommée mondiale Jon Batiste, nommé aux Grammy Awards, tandis que les musiciens oscarisés Trent Reznor et Atticus Ross (The Scoial Network) ont composé la musique originale du film.
Pete Docter commente : « Nous souhaitions que les personnages soient les plus authentiques et les plus réalistes possible. Je suis un musicien amateur et je m’identifie vraiment à Joe, mais je ne suis pas afro-américain. Je n’ai pas grandi dans cette culture. Avoir Kemp Powers avec nous a été précieux à ce titre, et les consultants culturels et les musiciens avec lesquels nous avons travaillé nous ont apporté des connaissances inestimables. Nous n’aurions pas pu faire le film sans leur aide et leur soutien. » Parmi les consultants culturels et musicaux figurent le Dr Peter Archer, Jon Batiste, le Dr Christopher Bell, Terri Lyne Carrington, le Dr Johnnetta Betsch Cole, Daveed Diggs, Herbie Hancock, Marcus McLaurine, George Spencer, Ahmir « Questlove » Thompson et Bradford Young. Certifié PG aux États-Unis, SOUL, le nouveau film d’animation des studios Pixar, sera disponible en exclusivité sur Disney+ à partir du 25 décembre 2020.
SOUL voyage entre la ville de New York, avec sa population dense et cosmopolite, et le « Grand Avant », un monde peuplé par tout un éventail d’habitants éthérés issus de l’imagination des artistes et des techniciens des studios d’animation Pixar. La dichotomie entre ces deux univers permet de présenter de nombreux personnages liés entre eux d’une manière unique tout en appartenant à des mondes radicalement différents.
SOUL est également le premier film des studios Pixar à présenter de nombreux personnages à la peau noire et brune. Les cinéastes ont mis un soin particulier à s’assurer que tous les types de peaux soient représentés dans toute leur variété et leur authenticité. La directrice artistique du shading, Bryn Imagire, déclare : « Je suis très attentive à la question de la couleur de la peau. Nous voulions représenter un large éventail de personnages afro-américains, et il était important pour moi de bien faire les choses. »
Les cinéastes ont mené des recherches approfondies, notamment en consultant le célèbre directeur de la photographie Bradford Young, qui a été nommé à l’Oscar en 2017 pour son travail sur le film PREMIER CONTACT. Celui-ci confie : « J’ai sans doute apporté une contribution plus philosophique que pratique à la production du film… Ils étaient déjà très en avance en termes de texture visuelle ! J’ai simplement encouragé les équipes à être attentives aux choses qui pourraient résonner un peu mieux et je les ai conseillées sur la façon de rendre certains éléments plus solides, plus tridimensionnels, mais leur travail était déjà excellent. »
La galerie des personnages de SOUL réunit des musiciens talentueux, une mère affirmée, de nouvelles âmes, des Conseillers et un chat, entre autres – tous ces éléments amenant Joe Gardner à une prise de conscience qu’il n’avait pas prévue mais qui changera sa vie.
Joe Gardner est un professeur de musique qui enseigne dans un collège pour gagner sa vie mais dont la véritable passion est de jouer du jazz. Et il est doué. Il rêve de devenir pianiste professionnel et cela fait longtemps qu’il espère avoir sa chance. Le réalisateur Pete Docter explique : « Joe s’accroche de son mieux à son rêve. Quelques braises rougeoient encore, mais il doit compléter ses revenus en étant prof. Il a toujours pensé que ce serait temporaire, jusqu’à ce qu’il décroche un poste à plein temps. »
Le coscénariste Mike Jones déclare : « Lorsque nous rencontrons Joe, il se trouve à un tournant de sa vie. Il doit prendre une décision qu’il a longtemps évitée. Son directeur l’informe que des fonds ont été débloqués afin qu’il puisse occuper son poste d’enseignant à plein temps. Pour lui, cela sonne comme une condamnation à mort… Il se dit qu’il aura une retraite, certes, mais qu’il mourra sans avoir jamais accompli le véritable but de sa vie. »
Kristen Lester, responsable de l’histoire, souligne que le parcours de Joe n’est pas sans rappeler celui de nombreux employés de Pixar. « Je viens d’un milieu artistique et je me passionne pour l’art, je me sens donc en phase avec la motivation de Joe, le but vers lequel tend toute son existence. Il pense que s’il ne réalise pas la seule chose à laquelle il aspire, alors il ne vaut rien. »
Les cinéastes ont cherché à illustrer le conflit intérieur de Joe à travers son apparence. Le superviseur de l’animation Bobby Podesta explique qu’il a puisé son inspiration… chez le réalisateur Pete Docter. « Si vous observez Pete quand il joue quelque chose en étant dans la peau de Joe, vous vous rendez compte que lui et le personnage ont très probablement la même anatomie, les mêmes proportions physiques, avec de longs membres qui peuvent partir dans tous les sens. »
L’animateur Frank Abney confie que l’équipe a également été inspirée par le pianiste de jazz Jon Batiste. « Joe a la carrure élancée et les longs doigts de Jon. Nous avons aussi observé le personnage de Roger dans LES 101 DALMATIENS, qui a une structure corporelle similaire. Lorsque Roger ou Joe s’assoient au piano et jouent, l’espace autour d’eux semble un peu trop juste pour les contenir ! »
Mais une fois que Joe joue, quand il se perd dans la musique, il est à sa vraie place. Ces moments étaient si importants que les cinéastes ont veillé à ce que chaque note jouée soit authentique. Jude Brownbill, superviseuse de l’animation, détaille : « Pour recréer le tourbillon des doigts de Jon Batiste sur les touches, il a fallu filmer des images de référence grâce à plusieurs configurations de caméras. Nous avons eu aussi besoin d’une nouvelle technologie pour éclairer les touches de notre piano en fonction de la musique que Jon jouait. Nous voulions être certains que chaque note jouée par Joe à l’écran serait la même que celle jouée par Jon en studio. » Jon Batiste a également été utile aux animateurs en incarnant visuellement la joie qu’éprouve un musicien en jouant comme il le fait. Il raconte : « Je jouais, je faisais mon truc et ils m’ont ‘capturé’ de façon magistrale. Voir ce que dégage Joe et comment il incarne tout cela est stupéfiant. Ces gens sont des génies ! »
Jamie Foxx, qui prête sa voix à Joe, comprend pleinement l’exaltation du personnage. Il déclare : « Son plus grand rêve est de pouvoir jouer un jour avec la légende du jazz Dorothea Williams. C’est comme un joueur de basket qui voudrait jouer à Madison Square Garden. Je suis né avec cette même étincelle, je me suis d’abord fait remarquer en chantant et en racontant des blagues ! »
Pete Docter confirme : « Jamie Foxx ne s’arrête jamais. C’est un fonceur, et nous voulions que ce soit aussi le cas pour Joe. Comme Jamie, Joe n’est pas du genre à simplement abandonner. Il continue de courir après ses rêves. » Jamie Foxx confie : « Je veux que l’on se souvienne de moi pour la joie que j’ai pu offrir. J’ai participé à une journée d’orientation dans l’établissement scolaire de ma fille, je m’y suis présenté comme étant ‘un apporteur de soleil’. Je fais naître des sourires et je procure de la joie. »
De même, Joe se consacre sans relâche à son rêve : il vit seul dans son appartement du Queens, plongé dans sa musique, et lorsqu’il s’aventure dehors, il passe le plus clair de son temps à parler de jazz. Mais juste au moment où son rêve est enfin sur le point de se réaliser, tout bascule. La productrice Dana Murray explique : « Il tombe dans une bouche d’égout, mais il décide qu’il n’en a pas encore fini avec la vie – surtout pas maintenant ! Il réussit à traverser plusieurs royaumes pour finalement atterrir dans le « Grand Avant ». »
Joe accomplit un voyage inattendu qui va lui ouvrir les yeux. Lui qui croyait avoir toutes les réponses se retrouve chargé de montrer à une nouvelle âme pourquoi la vie vaut la peine d’être vécue. Bien sûr, Joe change d’apparence quand il arrive dans le monde des âmes, mais les cinéastes ont voulu conserver son essence. Comme celui des autres mentors, le design de Joe dans le monde des âmes présente certaines des caractéristiques qu’il possédait sur Terre. Jude Brownbill développe : « Bien qu’ils soient très différents par leur taille et leur forme, il existe un lien visuel entre Joe l’âme et Joe l’humain, non seulement dans les proportions du visage et dans la présence caractéristique de son chapeau et de ses lunettes, mais aussi dans l’ampleur de ses gestes et leurs particularités, fortement inspirées par Jamie Foxx. Nous voulions que le public soit convaincu qu’il s’agit du même personnage, même s’il apparaît sous deux formes différentes. »
Toutefois, le passage de Joe dans le « Grand Avant » n’est que temporaire. Lui et 22 trouvent leur chemin vers la Terre d’une manière assez peu conventionnelle, ce qui marque le véritable début de leur aventure commune. Le coréalisateur Kemp Powers commente : « Joe Gardner, c’est vous, c’est moi, c’est nous tous. Tout le monde peut se sentir concerné par ce questionnement : est-ce que je fais vraiment ce pour quoi j’étais fait ? À quel moment dois-je renoncer à ce projet que je poursuis depuis si longtemps ? »
Il s’avère que la leçon à tirer de toute cette aventure n’est peut-être pas, après tout, qu’il faut réaliser son rêve à tout prix… La productrice Dana Murray précise : « Nous ne voulions pas faire un film qui donnerait aux gens l’impression que tout le monde doit absolument avoir un grand but dans la vie. SOUL s’adresse à chacun d’entre nous, nous pouvons tous nous sentir concernés et touchés par son propos. »
22 est une âme espiègle qui a passé des centaines d’années aux ateliers « Qui suis-je ? », où les nouvelles âmes doivent remplir plusieurs conditions avant d’aller sur Terre. Comme toutes les âmes avant elle, 22 est passée par les « Pavillons des Personnalités ?», ce qui explique son humour sarcastique, sa vivacité d’esprit et ses occasionnelles sautes d’humeur. Elle a satisfait à tous les critères pour aller sur Terre, à l’exception d’un. En dépit de ses nombreuses visites au « Grand Bazar Général » et du nombre d’esprits éclairés qui l’ont encadrée, elle n’a pas trouvé l’étincelle dont elle a besoin pour se rendre sur Terre. Cependant, cela lui convient très bien, car en vérité la vie sur Terre ne l’intéresse pas du tout. Joe arrivera-t-il à la convaincre ?
Pete Docter souligne : « 22 a eu une liste impressionnante de mentors comme Archimède ou Gandhi, tandis que Joe est juste un petit gars ordinaire du Queens. Au lieu de lui dérouler la longue liste de ses hauts faits, lui n’a à montrer que quelques moments misérables en classe et beaucoup d’auditions ratées. Du coup, 22 est intriguée. Pour chaque personne qui se sent née pour accomplir quelque chose, il y en a une qui a l’impression de ne pas réellement savoir ce qu’elle fait là ni ce qu’elle est censée faire de sa vie. »
La productrice Dana Murray note : « 22 encaisse davantage que ce qu’elle veut bien laisser paraître. En voyant toutes les autres âmes la quitter pour se rendre sur Terre, je pense qu’elle se dit qu’il y a quelque chose qui cloche chez elle. Elle essaie d’être cynique et de s’en moquer, mais au fond elle a peur. »
Tina Fey, qui prête sa voix au personnage dans la version originale, pense que c’est justement cette peur qui rend 22 si attachante. « Son cynisme et ses craintes la rendent très proche de nous. La vie est parfois effrayante et elle fait mal. Tout le monde connaît ces moments où l’on se sent dépassé. »
Pete Docter a apprécié la compréhension intuitive qu’avait Tina Fey du personnage. « Tina est incroyablement intelligente et drôle. J’ai l’impression qu’elle a toujours au moins 15 pas d’avance sur moi tant elle est rapide et vive. Son humour a fait passer 22 au niveau supérieur ! »
La conception du personnage a commencé par son aspect visuel, similaire à celui des autres nouvelles âmes du « Grand Avant ». La directrice artistique du shading, Bryn Imagire, explique : « Nous avons étudié la réfraction de la lumière, les prismes, toutes les idées relevant de ce domaine pour les appliquer aux personnages des âmes. Il y a une gradation à l’intérieur de leur corps qui suggère l’idée de lumière traversant un objet translucide et s’y dispersant. »
Toutes les nouvelles âmes, 22 incluse, se ressemblent puisque leur personnalité est en train de se former. Pour différencier le personnage principal, les artistes ont donné à 22 des yeux aux paupières à demi-fermées, que rien n’impressionne, et des dents de lapin. Selon la superviseuse des personnages Junyi Ling, il était également important que 22 soit capable d’exprimer clairement ses émotions – un défi quand on a affaire à un personnage volumétrique. « Là où normalement nous aurions des shaders de surface qui rendent les objets plus tactiles, les volumes qui composent les nouvelles âmes sont peu épais, ce qui rend les traits du visage plus difficiles à déchiffrer. Les artistes et les techniciens ont travaillé ensemble pour transférer les informations géométriques depuis la surface vers le volume, ce qui est inhabituel, de sorte que nous sommes capables de lire la bouche et les lèvres, même si elles sont transparentes. »
Les animateurs ont trouvé des moyens amusants et uniques de mettre en valeur la personnalité du personnage. Selon Jude Brownbill, superviseuse de l’animation, « Les nouvelles âmes n’ont ni bras ni jambes, mais nous avons imaginé que 22 était là depuis si longtemps qu’après tant d’années et tant de mentors, elle a appris à se doter de jambes ou de bras quand elle en a envie. Elle peut avoir des petites mains en moufles, ou si elle veut montrer du doigt, elle peut générer des doigts. Mais elle est aussi paresseuse et peu sûre d’elle, alors quand elle ne veut pas de ces membres supplémentaires, elle les ramène en elle-même. »
Même si l’histoire est celle du voyage de Joe à la découverte de lui-même, la productrice exécutive Kiri Hart explique que le voyage de 22 sur Terre pourrait bien changer également cette nouvelle âme cynique… « Suite à des circonstances inhabituelles, 22 a l’occasion de vivre temporairement sur Terre et de se faire une idée de ce que cela représente réellement. Elle réalise alors que ce n’est pas du tout ce à quoi elle s’attendait. »
Libba Gardner, la mère de Joe, est sa plus grande fan et aussi la personne qui lui dit la vérité avec gentillesse. C’est une femme fière qui possède depuis des années un atelier de couture prospère dans le Queens. Son défunt mari, le père de Joe, était un musicien qui avait bien du mal à trouver du travail, de sorte que la famille vivait surtout grâce à ce que gagnait Libba. Elle sait que la vie de musicien peut être très dure, c’est pourquoi elle incite Joe à avoir un plan de secours, ce qu’il interprète comme un manque de soutien. Mais, si elle est pragmatique, Libba aime par-dessus tout Joe et veut son bonheur.
Kemp Powers, le coréalisateur, explique : « Libba ne veut pas voir Joe se débattre pour survivre comme l’a fait son père. En tant que parent, je la comprends. Nous voulons tous encourager les espoirs et les rêves de nos enfants, mais cet élan se heurte parfois à notre désir qu’ils s’en sortent bien quand nous ne serons plus là. »
La productrice Dana Murray ajoute : « Libba veut juste le meilleur pour son fils. Phylicia Rashad est vraiment parfaite en tant que voix de Libba ; elle est forte mais réconfortante. »
Phylicia Rashad explique que les cinéastes l’ont encouragée à s’approprier le personnage. « Travailler avec les gens de chez Pixar a été étonnant. C’était très fluide, naturel et collaboratif. Ils voulaient entendre une qualité particulière dans la voix – libre à moi de trouver laquelle. J’avais toujours eu envie de faire la voix d’un personnage dans un film d’animation. C’est mon premier, et j’ai vraiment aimé ça ! »
Selon la superviseuse de l’animation Jude Brownbill, les animateurs se sont appuyés sur la performance d’actrice de Phylicia Rashad pour définir le personnage. « Phylicia a apporté quelque chose de spécial au personnage. Libba a beaucoup d’énergie, surtout quand elle essaie de convaincre Joe d’accepter le poste d’enseignant pour avoir une vie stable. »
Libba est un exemple des personnages féminins forts qui peuplent SOUL, et les cinéastes ont voulu représenter ces femmes puissantes d’une manière qui sonne juste. Ils se sont tournés vers le Dr Johnnetta Betsch Cole pour les guider. Celle-ci raconte : « Nous avons passé beaucoup de temps à parler de la représentation des femmes noires. Il était important pour moi que ces femmes – Libba, Dorothea – ne soient en aucun cas représentées de manière stéréotypée. »
Certains membres de l’équipe ont comparé Libba au Dr Cole, et celle-ci comprend parfaitement pourquoi. « Je suis très proche de Libba à bien des égards, confie-t-elle. Elle est forte et a de la profondeur. Et bien qu’elle se montre protectrice envers son fils, elle accepte finalement qu’il suive sa passion. »
Les artistes à qui l’on doit le design du personnage voulaient s’assurer que Libba paraisse sûre d’elle. Ses costumes étaient particulièrement importants car le personnage possède un atelier de couture. La directrice artistique du shading, Bryn Imagire, voulait que l’on sente que les vêtements de Libba sont d’excellente qualité. « Vous remarquerez que ses costumes ont tous une incroyable texture tissée. Nous avons utilisé une technique qui tisse informatiquement les fibres pour former le tissu. »
Les cinéastes ont également choisi des couleurs marquées pour la garde-robe de Libba. « Elle s’habille dans des couleurs vraiment saturées. J’aime utiliser des couleurs analogues comme le rouge magenta et le corail. C’est subtil, mais ça aide à transmettre sa forte personnalité. »
Dorothea Williams est une légende du jazz de renommée mondiale. Elle figure parmi les plus grands. Sûre d’elle, forte et posée, c’est une saxophoniste d’un immense talent. Dorothea respire la confiance absolue sur scène et ne supporte pas l’amateurisme ni la stupidité, qu’il s’agisse du jazz ou dans la vie. Sa vraie famille, c’est son groupe de musiciens, et elle n’accorde qu’à très peu d’élus l’honneur d’en faire partie. Il n’est pas facile d’impressionner Dorothea, mais cela vaut la peine d’essayer.
La productrice exécutive Kiri Hart explique : « Dorothea est une femme réfléchie, elle sait exactement ce qu’elle veut et qui elle désire voir dans son groupe. Joe l’a toujours admirée de loin, c’est donc très important pour lui de se voir offrir la chance de jouer avec elle. »
Pete Docter explique qu’ils avaient besoin de quelqu’un qui puisse incarner l’aura, la prestance et l’autorité de Dorothea, tout en suscitant la sympathie. Angela Bassett était parfaite. Le réalisateur confie : « Angela a une telle force en elle… Vous la sentez dès qu’elle entre dans la pièce. Quand elle parle, on l’écoute. Nous avons pu puiser dans cette force et la transmettre au personnage. »
La superviseuse de l’animation Jude Brownbill explique : « Les animateurs ont montré la confiance de Dorothea d’une manière inattendue : en limitant ses mouvements. Ils ont fait un travail incroyable : sa puissance se traduit dans sa quasi absence de gestes, à travers sa posture. On la ressent dans la façon dont elle cligne des yeux ou établit un contact visuel. Elle est intimidante. Mais une telle retenue est difficile à conserver en matière d’animation. On a tendance à vouloir déplacer les personnages. On voudrait s’amuser et leur donner de nouvelles poses. Pour Dorothea, nous avons dû réduire beaucoup de choses, supprimer un clignement des yeux ou un changement d’expression, parce que l’impression de puissance qu’elle dégage naît de sa quasi immobilité. »
L’interprétation puissante d’Angela Bassett, a souligné l’amour qu’éprouve Dorothea pour le jazz. L’actrice se dit inspirée par l’histoire : « C’était merveilleux de travailler avec nos réalisateurs, Pete et Kemp. C’est un long processus, il faut plusieurs années pour faire un tel film. Chaque fois que je revenais pour enregistrer, leur enthousiasme était contagieux, je sentais leur passion toujours aussi vive pour l’histoire. »
L’actrice poursuit : « J’étais intriguée par le fait qu’il s’agit d’une histoire sur l’âme, sur l’esprit, sur qui l’on est réellement au fond de soi, sur ce que nous espérons faire de notre vie. C’est vraiment unique. J’adore le jazz, j’aurais aimé savoir jouer du piano, de la guitare ou de tout autre instrument, j’ai donc été ravie de jouer ce personnage. »
Vendelune a vécu le « réveil » de la quarantaine, une vraie prise de conscience : il a changé de nom et de travail pour enfin trouver le bonheur. Il fait désormais joyeusement virevolter une pancarte publicitaire au coin d’une rue de Manhattan, et cette activité le rend heureux, lui donne le sentiment d’exister et lui permet de voyager mentalement et spirituellement vers un lieu mystique proche du « Grand Avant » appelé le « Plan Astral », où il sauve les âmes perdues de leur vie stressante et peu inspirante.
Selon la productrice Dana Murray, il y a une bonne raison pour que Vendelune en sache autant sur les âmes perdues. « Il était lui-même une âme perdue autrefois, lorsqu’il passait beaucoup trop de temps à jouer aux jeux vidéo. Mais il a laissé tout cela derrière lui pour chercher un vrai sens à sa vie au sein d’un groupe appelé les « Mystiques Sans Frontières ». Ils retrouvent les âmes perdues dans les champs des rêves et les aident à se reconnecter à leur corps. »
Graham Norton prête sa voix à Vendelune dans la version originale. La superviseuse de l’animation Jude Brownbill se souvient : « Il a été une formidable source d’inspiration pour nous tous. Graham est un acteur d’une grande intensité et nous voulions transmettre cela dans sa forme terrestre et quand on le voit dans le « Plan Astral ». Il est un peu plus doux dans le monde des âmes, mais il garde la même personnalité. »
Jude Brownbill ajoute que les animateurs ont étudié des centaines de vidéos montrant des hommes-sandwiches faisant virevolter leurs pancartes publicitaires pour réussir le numéro spectaculaire de Vendelune. « Vous seriez surpris de savoir combien de vidéos existent, s’amuse-t-elle. C’est étonnant à voir ! »
Les conseillers du « Grand Avant » sont plusieurs et s’appellent tous Michel. Gais, optimistes, omniprésents et quasi omniscients, ces Conseillers dirigent les « Qui suis-je ? » un peu comme des moniteurs de colonies de vacances, en rassemblant et guidant des dizaines de nouvelles âmes humaines, en leur attribuant des personnalités uniques et en les aidant à trouver leur étincelle et à obtenir leur passe pour la Terre. Chaque Michel est une expression unique de l’univers, et chacun fait preuve de patience, de bonne humeur et de tendances passives-agressives en proportions variables. Mais tous montrent un enthousiasme sans limite pour leur mission métaphysique.
Le coscénariste Mike Jones explique : « Ils sont comme des enseignants de maternelle emplis d’une patience infinie pour guider ces âmes à travers le chaos des « Qui suis-je ? ». »
L’aspect visuel des Conseillers n’a pas été facile à concevoir. Selon le superviseur de l’animation Bobby Podesta, la description qu’ils font d’eux-mêmes plaçait la barre très haut. Il explique : « Ils se décrivent comme étant ‘l’univers qui se fait plus bête qu’il n’est afin que les humains puissent le comprendre’. Nous avons commencé par chercher l’inspiration en puisant dans des dizaines de sources comme la sculpture suédoise, la nature ou encore l’éclairage événementiel. Le département artistique s’est alors mis à imaginer et explorer, dessinant d’innombrables formes jusqu’à ce qu’émerge une forme qui puisse être reconnaissable en tant que personnage tout en étant assez malléable pour que presque tout puisse en surgir. Ces personnages étaient constitués, c’est assez incroyable, d’une simple ligne – une ligne vivante ! »
La storyboardeuse Aphton Corbin raconte que cette idée est née dans la « salle de l’histoire » du film, lors d’un brainstorming. « On parlait de personnages à la fois en deux et en trois dimensions. J’ai fait ces croquis : et si leurs visages semblaient différents selon l’angle sous lequel on les regarde ? »
Les artistes de Pixar Deanna Marsigliese et Jerome Ranft ont créé une version 3D de l’image linéaire pour montrer à quoi les personnages pouvaient ressembler vus selon différents angles et avec des formes variables. Bobby Podesta raconte : « Tout comme le département artistique a exploré les possibilités de ce que pourraient être les Conseillers, les animateurs ont fait de même de leur côté. Nos animateurs se sont inspirés de leur expérience d’artistes pour créer une performance visuellement époustouflante. »
Le superviseur des personnages Michael Comet explique que pour aider les animateurs à exécuter ces personnages uniques en leur genre, son équipe a créé des variables d’animation supplémentaires. « Nous avons développé une nouvelle technologie qui engendre un nouveau type de courbes et permet aux animateurs d’activer ou de désactiver chaque point de contrôle individuel. Ils peuvent obtenir ces formes très douces, ajouter une main ou un pouce, ou tous les doigts ; ils disposent de commandes qui leur permettent d’affiner ou d’ajouter un angle. ». Bobby Podesta cite un mantra Pixar que l’on entend souvent au sein du studio : « L’art défie la technologie et la technologie inspire l’art. ». Le producteur exécutif Dan Scanlon commente : « Le résultat final illustre bien le pouvoir du travail d’équipe et la façon dont Pixar continue de surprendre les spectateurs – moi le premier ! »
« L’équipe s’est donné beaucoup de mal pour créer des personnages qui défient la logique tout en débordant de charme et de personnalité. La première fois que j’ai assisté à une projection du film qui mettait en scène les personnages linéaires des « Qui suis-je ? » animés en 3D, nous avons tous poussé un cri de surprise ! Je n’avais jamais vu ce type d’animation 2D traitée en 3D comme ça, et voir quelque chose que je n’ai encore jamais vu est la raison même pour laquelle je veux découvrir un film. »
Il y a cinq Conseillers, tous prénommés Michel. Les voix des Michel sont celles d’Alice Braga, Richard Ayoade, Wes Studi, Fortune Feimster et Zenobia Shroff.
Terry est un membre spécial de l’équipe du « Grand Avant » : elle est chargée de compter ceux qui entrent dans le « Grand Au-delà ». Chaque Michel fait de son mieux pour tolérer Terry, dont l’obsession pour « Le Compte » est parfois pénible. Ainsi, lorsque Joe Gardner se retrouve inopinément dans le « Grand Avant », Terry est bien décidée à ce que les choses rentrent dans l’ordre.
Le coréalisateur Kemp Powers commente : « Terry se prend beaucoup trop au sérieux. Elle était censée être une Conseillère, mais les Michel ne voulaient pas avoir affaire à elle, alors ils lui ont donné ce travail très particulier pour l’occuper. ». Rachel House prête sa voix à Terry. La productrice Dana Murray confie : « Elle m’enchante ! Elle est l’antagoniste parfaite. »
Curley est un ancien élève de Joe Gardner qui a nourri sa propre passion pour la musique et a obtenu une place convoitée dans le quartet de jazz de Dorothea Williams. Batteur accompli, il n’a jamais oublié son professeur et pianiste de jazz préféré, si bien que lorsque l’opportunité se présente d’engager un pianiste, Curley fait passer à Joe l’audition de sa vie. Ahmir « Questlove » Thompson prête sa voix à Curley, mais son travail sur le film ne s’arrête pas là. La productrice Dana Murray explique : « Questlove a apporté une grande contribution à la musique. C’est une véritable encyclopédie dans ce domaine. » Questlove explique : « L’une des choses dont je suis le plus fier, c’est qu’ils m’ont demandé des conseils en matière de musique. Ma réponse, comme toujours, consiste à faire des playlists. Je leur ai compilé des playlists de chansons qui, selon moi, pouvaient être jouées en fond. » Il poursuit : « Pour la scène chez le coiffeur, j’avais envie d’un classique du hiphop des années 90. Le propriétaire d’un établissement comme celui-ci peut avoir une trentaine ou une quarantaine d’années. Ils ont tendance à s’en tenir à ce qu’ils aimaient écouter quand ils avaient entre 15 et 23 ans. Ainsi, lorsque vous entrez dans ces établissements, vous entendez de la musique d’il y a 20 ou 25 ans. Je suis le roi de la nostalgie. Pour moi, toutes les raisons sont bonnes pour faire une playlist : je suis toujours partant ! »
Dez est le coiffeur et barbier de Joe. Il le connaît depuis des lustres et, en plus de son sourire chaleureux et de son sens de l’humour, il lui offre aussi son écoute. Dez laisse volontiers son client parler de tout ce dont il a envie – le sujet préféré de Joe, bien sûr étant le jazz. Trevor Jimenez, responsable de l’histoire, déclare : « Dez est quelqu’un qui peut être heureux quoi qu’il fasse. Il met tout son talent artistique dans son métier de coiffeur, et il apporte de la joie aux autres. » onnell Rawlings prête sa voix à Dez. « C’est un sacré humoriste, dit Dana Murray. Nous avons adoré sa voix un peu rauque. Elle se marie très bien au profil du personnage. »
Paul est le râleur cynique du quartier. On le voit généralement chez le coiffeur du coin. Bien qu’il s’en prenne principalement à Joe, Paul a souvent quelque chose de désagréable ou de sarcastique à dire sur la plupart de ceux qui entrent dans la boutique – encore faut-il que quelqu’un prête attention à ce qu’il dit. Daveed Diggs est la voix de Paul et a également été consultant culturel sur le film. « J’étais l’une des nombreuses personnes qui sont venues voir les toutes premières versions du film et donner leur avis. Les gens de chez Pixar ont eu de longues discussions avec nous, et chaque mot était noté. Ensuite, ils ont posé de nombreuses questions. Ils se sont assurés d’entendre un large éventail de personnes. C’est impressionnant de voir le soin qu’ils ont mis dans la réalisation de ce film. » « Ils se sont efforcés de rendre Joe très réel, poursuit Daveed Diggs. Tous les personnages de ce film pourraient être de vraies personnes. Il y a tant de façons d’être Noir... En animation on peut très vite tomber dans la caricature et affirmer que c’est ça, être noir. Mais dans ce film, il y a une vraie diversité d’expériences. »
M. Matou est un chat de thérapie qui passe ses journées à ronronner, à câliner et à réconforter les patients dans leur chambre d’hôpital. Ce chat réconfortant a pour mission d’aider Joe Gardner lorsqu’il est hospitalisé après sa chute. Mais même s’il fait bien son travail, M. Matou se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment, ce qui le propulse dans une aventure inattendue.
Le superviseur de l’animation Bobby Podesta raconte que Pixar a invité un spécialiste à venir parler de l’anatomie et de la locomotion des chats. « Nous avons appris qu’ils sont extrêmement souples et qu’ils peuvent faire beaucoup de choses avec leurs pattes et leurs poignets. Dans le film, M. Matou ne bouge jamais comme un chat serait incapable de le faire. C’était important pour nous d’ancrer le personnage dans la réalité. » L’une des difficultés avec M. Matou était de simuler ce chat dans un environnement hospitalier. Selon Tiffany Erickson Klohn, superviseuse de la simulation, la séquence de l’hôpital – avec des câbles en mouvement, des rideaux, des couvertures, un oreiller et un chat et sa fourrure – a été compliquée à réaliser. « La scène était stylisée, elle n’était pas censée être impeccable : la couverture est froissée et en désordre, et un chat marche dessus. Nous avons combiné la simulation volumétrique, la peau, le tissu et les cheveux pour faire interagir ces éléments, et nous avons ajouté un petit mouvement du ventre. »
Les Nouvelles âmes ont un visage innocent et de grands yeux violets, et elles sont pleines de curiosité – ce sont des ardoises vierges en quête d’identité. En passant par les « Pavillons des Personnalités » et le « Grand Bazar Général », les nouvelles âmes acquièrent les caractéristiques qui deviendront les leurs sur Terre. Trouver leur étincelle est pour elles la dernière étape avant d’obtenir leur laissez-passer pour le monde terrestre et de commencer leur vie en tant qu’êtres humains. Pour certaines, cependant, trouver cette étincelle est plus facile à dire qu’à faire... Le chef décorateur Steve Pilcher explique : « Les nouvelles âmes sont fraîchement nées de l’Univers, ce sont donc les plus petites. Elles sont conçues pour ressembler à des bébés, avec des caractéristiques moins distinctes que les âmesmentors car elles n’ont pas fait l’expérience de la vie sur Terre dans un corps. Elles ont une forme simple, en ampoule, et n’ont pas de bras ou de jambes permanents. » Le chef décorateur précise : « La simplicité de ce concept est cependant trompeuse. Toutes les âmes sont semi-opaques, avec un léger effet de flou, pour suggérer une nature éthérée, douce, vaporeuse, transcendante et spirituelle. Bien qu’elles soient simples dans leur dessin, elles sont assez sophistiquées dans leur surface, leur éclairage et leurs effets. »
Les cinéastes ne voulaient pas que les personnages du « Grand Avant » ressemblent à des fantômes. Le directeur de la photographie Ian Megibben a fait équipe avec Steve Pilcher et plusieurs artistes pour déterminer leur aspect et la façon d’y parvenir. Ian Megibben explique : « Plus que jamais, des directeurs techniques de différentes disciplines – effets, département des personnages, décors et éclairage – se sont réunis pour faire en sorte que ces personnages fonctionnent. Nous avons observé des arcs-en-ciel et des prismes, des roches et des minéraux, et du verre opalescent. » Le résultat final est un personnage prismatique qui s’intègre bien au monde qu’il habite. Steve Pilcher commente : « Lorsque la lumière est interceptée par la forme du personnage, les couleurs chaudes – rouge, orange, jaune – passent à travers et rencontrent le côté froid, l’ombre, qui est d’un bleu outremer profond.
Quand les couleurs se retrouvent au milieu, elles se mélangent merveilleusement. » Une difficulté s’est toutefois présentée à cause des contours flous des personnages. Les cinéastes ont réalisé que certaines circonstances nécessitaient d’améliorer la lisibilité. Michael Comet, superviseur des personnages, explique : « Nous avons développé une nouvelle technologie qui permet de détecter les bords. Les animateurs disposaient de contrôles d’animation pour afficher les contours de la main dans les cas où elle se trouvait devant un autre personnage ou entrait en contact avec un objet. »
L’équipe chargée des foules a également dû relever des défis. Michael Lorenzen, superviseur technique des foules, déclare : « Nous avons dû trouver comment gérer de grands groupes de ces personnages volumétriques. Il a fallu développer beaucoup de technologies pour que tout fonctionne. Les volumes sont bien plus lourds à rendre, ils demandent beaucoup plus de temps de calcul. Nous avons fait quelques changements internes en ce qui concerne la façon dont ils sont traités. »
Les Mentors sont appelés dans le « Grand Avant » pour aider les nouvelles âmes à trouver leur étincelle. Depuis des générations, les Conseillers mettent en relation les mentors avec les nouvelles âmes. Trevor Jimenez, responsable de l’histoire, explique : « Les Conseillers ont travaillé avec des personnalités comme Abraham Lincoln, le Mahatma Gandhi, Aristote, Copernic, Marie-Antoinette, et bien d’autres encore. Ils peuvent les conduire au « Théâtre de votre vie », où ces mentors montrent leur vie aux nouvelles âmes pour les inspirer. » En général, les mentors, grâce à toute leur sagesse et leur expérience de la vie, sont capables d’amener les nouvelles âmes sur Terre en toute sécurité et avec bonheur. Mais l’une de ces nouvelles âmes, 22, ne se montre pas aussi coopérative, en dépit de l’aide d’une foule de mentors. Lorsque Joe Gardner se retrouve dans le « Grand Avant », on le prend par erreur pour un mentor et il est finalement associé à « Nous avons généralement choisi quelques traits distinctifs, comme la forme de la coiffure ou quelque chose qu’ils portaient sur Terre, pour distinguer les mentors des nouvelles âmes. L’expérience vécue par un mentor pendant sa vie terrestre lui donne aussi la couleur de ses yeux, et des bras et des jambes. »
Les Ames perdues errent dans le « Plan Astral » tandis que leur moi terrestre lutte pour se libérer de ses obsessions. Le réalisateur Pete Docter déclare : « Certaines personnes se consacrent à des choses qui ne sont pas nécessairement nocives comme la cuisine, les jeux vidéo ou la peinture. Mais si vous vous y plongez corps et âme au point d’en oublier tout le reste, vous pourriez bien devenir une âme perdue. » Le coréalisateur Kemp Powers ajoute : « Quand une âme perdue est guérie et reconnectée à son corps, la personne sur Terre a, en gros, une révélation. C’est comme un nouveau bail émotionnel qu’elle renoue avec la vie. » Selon Steve Pilcher, l’aspect des âmes perdues symbolise la prison psychologique que l’on s’impose à soi-même. « Elles sont enveloppées dans une poussière d’étoiles bleu foncé, semblable à du sable, qui constitue le « Plan Astral ». L’âme est enfermée dans une forme semblable à une coquille, plus grande et plus lente, qui l’empêche de s’exprimer en toute liberté. » Junyi Ling, superviseur des personnages, explique qu’ils ont travaillé avec les équipes chargées des décors et des éclairages pour développer un « shader de sable » pour les âmes perdues. « Le matériau est légèrement translucide et scintillant, il donne l’impression d’appartenir à un autre monde que le nôtre. C’est une question de transluminescence de la lumière dans une surface translucide. Nous voulions que cette espèce d’étincelle soit visuellement cohérente. »
SOUL se déroule dans deux mondes très différents mais existant chacun en toute cohérence dans sa propre dimension : New York, grouillante de vie et d’activité, et le monde éthéré et entièrement imaginaire du « Grand Avant ». La productrice Dana Murray explique : « À bien des égards, nous avons créé deux films distincts. Chacun d’eux devait être pleinement développé et posséder son propre style. Ces deux mondes sont complètement différents – une grande ville trépidante et une terre éthérée imaginaire – et pourtant, ils vous couperont le souffle tous les deux ! » Pour la première fois, le réalisateur Pete Docter a opté pour le format cinéma 2.39. Le directeur de la photographie Matt Aspbury raconte : « Pete s’est enthousiasmé pour les possibilités en matière de composition et l’ampleur cinématographique que lui offrait le format large. Il a pensé que la vaste étendue du « Grand Avant » serait mieux mise en valeur ainsi. »
Les cinéastes désiraient situer SOUL dans une ville reconnaissable pour installer cette partie du film sur une base réaliste. Le réalisateur Pete Docter raconte : « Dès que nous avons choisi le jazz, nous avons songé à New York. Bien que le jazz n’y soit pas né, New York est aujourd’hui la capitale du jazz aux États-Unis. C’est un carrefour culturel à la population variée venue de tous les horizons, nourri d’influences du monde entier. C’est un endroit riche et dynamique pour y situer un film. » Selon le coréalisateur Kemp Powers, la « Grosse Pomme » entretient une relation très forte avec le jazz. « Le jazz est une forme d’art typiquement américaine, et la ville de New York a toujours été étroitement liée à cette musique – certains des musiciens les plus célèbres du monde sont connus pour leurs performances à New York. »
Kemp Powers, qui a grandi dans cette ville, poursuit : « Cependant, notre film ne parle pas seulement de cette musique, il parle du dynamisme de ce monde. SOUL parle du sens de la vie et des liens que nous créons les uns avec les autres. À New York, les gens se heurtent littéralement les uns aux autres. La diversité est visible dans chacune de ses innombrables rues. Il n’y a vraiment aucun endroit au monde qui ressemble à cette ville. » Kemp Powers précise que la façon dont la ville de New York est représentée et que les lieux choisis pour l’action étaient importants pour lui. « On peut être universel tout en étant particulier. Il était vraiment essentiel que New York apparaisse comme le grand melting-pot qu’elle est, mais il était tout aussi important que Joe puisse évoluer dans des quartiers essentiellement noirs : je me suis dit que cela contribuerait à l’authenticité culturelle du personnage et donnerait du poids et une dimension vécue à toute l’histoire. »
Les cinéastes voulaient que les bâtiments de New York aient l’air authentiques, ce qui signifie qu’ils ne pouvaient pas paraître flambant neufs. Selon le chef décorateur Steve Pilcher, le monde humain devait rendre fidèlement l’expérience new-yorkaise. « C’est un monde solide, avec de la présence, beaucoup de reflets et des couleurs urbaines. C’est un univers tactile qui exprime son passé, son histoire, à travers le passage du temps et de la vie. Les bâtiments, les grilles et les trottoirs sont usés, abîmés par les intempéries et le passage d’un grand nombre de gens. Rien n’est vraiment parfait dans ce monde. C’est très organique, très intéressant. Le contraste entre la Terre et le monde des âmes était le principe directeur de toutes nos décisions en matière de visuels. »
La directrice artistique du shading, Bryn Imagire, voulait que l’âge et l’histoire de la ville soient perceptibles. « Nous avons parlé de la manière de traduire visuellement l’âge d’un bâtiment, du nombre de couches de peinture qu’il pouvait avoir connues au cours de son existence, des dépôts minéraux, des fientes de pigeon – tout cela ajoute de la dimension. Il s’agit de la vie de Joe et du temps qui passe. Il était vraiment important de traduire ce sentiment par les décors. »
La texture, le réalisme brut et le vieillissement présentent un fort contraste avec le « Grand Avant ». Le directeur de la photographie Matt Aspbury a gardé ce contraste à l’esprit dès le début de la production. « Nous savions vouloir filmer les deux mondes différemment. Nous nous sommes inspirés des films des années 1970 tournés en longue focale pour les séquences de New York ; on retrouve leurs distorsions et leurs aberrations visuelles. Nous aimions beaucoup la sensation que cela procure. » « New York a tellement de détails, avec une qualité très tactile, poursuit Matt Aspbury. Nous avons donc tourné beaucoup de plans avec des focales plus longues et une faible profondeur de champ pour nous assurer que le point était bien calé sur nos personnages. »
L’équipe de Matt Aspbury a employé un assortiment d’objectifs anamorphiques pour reproduire l’esthétique des films en prises de vues réelles qui ont servi d’inspiration à SOUL. Le directeur de la photo et son équipe ont imprimé des mouvements chaotiques à la caméra dans les séquences où Joe court à travers la ville et les plans qui mettent en valeur les rues bruyantes et animées. La population new-yorkaise est en effet un des éléments clés dans les plans de la ville. Michael Lorenzen, superviseur technique des foules, explique : « Une ville comme New York nécessite que l’on y voie évoluer un grand nombre de gens qui tous, se déplacent d’une manière particulière. Nous avons imaginé des petites histoires sur ce qui se passe en arrière-plan. »
Guillaume Chartier, superviseur de l’animation des foules, ajoute : « Nous voulions que nos foules reflètent la diversité de la ville de New York sous tous ses aspects. » La grande quantité de personnages en arrière-plan a exigé une vaste garderobe. Selon Tiffany Erickson Klohn, superviseuse de la simulation, « Ce sont les vêtements les plus complexes que nous ayons jamais confectionnés pour les personnages de foule. Nous avons 208 personnages de foule adultes, 16 adolescents et quatre enfants. Nous avons créé environ 60 vêtements différents qui sont agencés pour obtenir plus de 100 combinaisons uniques. Nous avons des personnages vêtus de vêtements superposés avec des t-shirts, des sweatshirts à capuche, des vestes longues, des écharpes, des cheveux longs… C’est énorme ! »
Les cinéastes ont également insufflé un peu de « New York attitude » aux personnages de foule. Guillaume Chartier explique : « Il y a une séquence au début du film où Joe court pour se rendre à son audition. Il doit esquiver un tas de gens. J’ai demandé à Pete Docter s’il voulait que les gens réagissent, et il a répondu : « Non, ce sont des New-Yorkais, rien ne les dérange. »
Cependant, selon la directrice artistique du shading, Bryn Imagire, un grand nombre de ces scènes devaient transmettre la notion de désordre et d’empressement. « Même si les New-Yorkais portent souvent beaucoup de noir, nous avons vraiment essayé d’introduire beaucoup de couleur dans les costumes. Je trouve que cela donne aux mouvements de tous ces gens quelque chose de musical. »
Kemp Powers, le coréalisateur, confie : « Il n’existe aucun lieu plus authentique culturellement dans la communauté noire que le salon de coiffure/barbier du quartier. À bien des égards, c’est le centre névralgique pour les hommes de couleur. C’est là que tous les hommes, quel que soit leur milieu, se retrouvent. » Les cinéastes ont visité plusieurs salons de barbiers et salons de coiffure pour cerner à quoi ils ressemblent et quelle en est l’atmosphère, ce qui leur a permis de faire plusieurs observations au sujet de ce lieu symbolique. « Les salons de coiffure ont tendance à être très étroits, car l’espace à New York est limité, explique le directeur artistique Paul Abadilla. Nous avons également observé une chose qui distingue les barbiers des coiffeurs ordinaires : lorsqu’ils travaillent, leurs clients ne font pas face au miroir, ils sont tournés vers les clients suivants qui attendent. C’est propice à engager la conversation et cela renforce le sentiment de communauté. »
Pour Kemp Powers, les scènes chez le barbier représentent également un jalon technologique. Il rappelle : « Les studios d’animation Pixar ont rendu en images de synthèse des choses assez étonnantes au cours de leur histoire, allant de la fourrure dans Monstres & Cie à l’eau dans Le monde de Nemo. Mais d’un point de vue personnel, l’idée de représenter un magnifique assortiment de barbes et chevelures noires, avec tellement de textures et de nuances incroyables, était trop séduisante pour ne pas en faire un morceau de choix du film. »
La relation entre Joe et sa mère prend toute sa dimension dans l’atelier de couture de celle-ci. Cet environnement clé devait refléter qui est Libba et souligner le fait que sa boutique permettait autrefois de nourrir toute la famille, quand le père musicien était entre deux emplois. Le chef décorateur Steve Pilcher souligne : « Il y a là-dedans le poids de toute leur histoire. L’amour que porte Libba à la couleur et au travail du tissu est évident partout, ainsi que son attachement à la tradition et à la famille. »
Jun Han Cho, superviseur des décors, ajoute : « Nous voulions être sûrs que l’apparence de son magasin ait un sens culturel. Des couleurs riches, des rouleaux de tissus, des formes de mannequins... Cet endroit doit aussi dire qui est Libba, donc c’est un espace chaleureux. Libba est là depuis longtemps, ses amies viennent la voir et passent un moment à l’atelier. Il y a un beau canapé et tant de choses que si on voulait rassembler toute cette décoration en vrai, cela demanderait plusieurs années ! »
La recherche constitue une étape essentielle dans la création des films des studios Pixar. Elle conduit les équipes du studio à visiter des lieux extrêmement variés, pouvant aller de décharges jusqu’à l’Écosse…. SOUL a demandé un travail de recherche que tous s’accordent à placer parmi leurs meilleures expériences. Le chef décorateur Steve Pilcher raconte : « Nous avons visité un certain nombre de clubs de jazz. Le Half Note est assez fidèle à un club de jazz new-yorkais typique par sa taille. Nous ne voulions pas briser la tradition, l’histoire et la richesse des clubs. L’atmosphère est authentique, mais contemporaine. C’était un plaisir et un honneur de créer des portraits de grands noms du jazz pour décorer les murs du club. »
Le superviseur des décors Jun Han Cho ajoute : « Nous voulions capturer l’intimité du jazz, de ces clubs en sous-sol vraiment cool où l’on descend dans un petit espace pour se sentir proche de la musique. » Pendant l’audition de Joe au Half Note, il glisse dans ce qu’il appelle « la Zone ». Les cinéastes ont dû imaginer à quoi cela pourrait ressembler. Le superviseur des effets Bill Watral déclare : « C’est extrêmement subjectif. Nous nous sommes appuyés sur des images et des peintures pour en trouver l’esthétique. » Bill Watral détaille : « Les notes de base génèrent des formes bleu foncé en toile de fond, et tous les arpèges qu’il joue de la main droite sont représentés par des formes géométriques roses plus petites qui virevoltent autour de lui. »
La conception et la décoration de l’appartement de Joe ont été dictées par le personnage lui-même. Le superviseur des décors Jun Han Cho commente : « Chez Joe, tout tourne autour de son amour de la musique. Il lui fallait évidemment un piano, et nous avons construit le reste de l’appartement autour. Il y a des étagères de disques, mais pas de télévision. » Bryn Imagire a imaginé que la mère de Joe l’avait aidé pour la décoration, en ajoutant des coussins imprimés avec des motifs d’animaux. « Cela évoque quelque chose de sauvage et de mystérieux. Et les coussins reprennent un motif que nous voyons dans la robe de Dorothea : c’est quelqu’un qu’il aspire à imiter. »
Alors que les cinéastes ont pu puiser dans la vie réelle pour capter l’énergie de la ville lorsqu’il s’agissait des scènes à New York, il leur a fallu créer le « Grand Avant » de toutes pièces. Le réalisateur Pete Docter précise : « C’est très amusant de créer des mondes comme celui-ci, et très stimulant aussi car ils peuvent devenir absolument tout ce que l’on veut. Il était extrêmement important que ce soit un reflet du personnage principal et de l’histoire que nous racontons à son sujet. Joe est convaincu d’être né pour être musicien, donc ce monde a été conçu pour amplifier son système de croyance : les âmes se voient attribuer des personnalités et des centres d’intérêt. » Michael Fong, superviseur des effets visuels, explique que les cinéastes ont d’abord utilisé des termes comme « impressionniste » et « éthéré » pour décrire ce monde. « Au début, nous ne savions pas vraiment ce que cela signifiait ni à quoi ce monde ressemblerait. Il a fallu beaucoup expérimenter et explorer. Puis nous avons découvert que nous pouvions créer des environnements impressionnistes et éthérés en générant des formes douces légèrement floues à partir de combinaisons de volumes, de particules et de lignes. Les cinéastes ont adoré la façon dont les bords flous des objets semblent se fondre les uns dans les autres. »
Le chef décorateur Steve Pilcher explique que la clé de l’esthétique de ce monde est une sorte de douceur particulière. « Presque tous les éléments ont un certain degré de flou. Il y a quelque chose qui ressemble à de l’herbe, sans vraiment en être. C’est doux comme des plumes, presque translucide dans le mouvement. Tout est doux et éthéré, translucide ou transparent. C’est principalement une palette de tons pastels assez désaturés. »
Le producteur exécutif Dan Scanlon remarque : « L’imagination caractéristique de Pete Docter s’illustre pleinement dans cet univers. Ses films précédents comme La-haut et Vice-Versa montrent qu’il aime l’animation et adore repousser les limites de ce que l’on peut faire avec. Avec SOUL, Pete et son équipe se sont efforcés d’aller plus loin que jamais. Avec les « Qui suis-je ? », ils désiraient montrer au public un monde que personne n’avait jamais vu. Et pour eux, montrer quelque chose de nouveau reposait davantage sur un principe tendant vers la retenue que sur une surenchère clinquante. Ce monde est d’une simplicité trompeuse, avec de grandes et belles formes audacieuses, des bâtiments abstraits qui ne ressemblent à rien que l’on puisse voir sur Terre. Il faut du courage pour essayer d’imaginer et de communiquer ses idées en recherchant le dépouillement, mais si on s’y prend bien, cela peut en dire tellement plus… »
Selon le superviseur des décors Jun Han Cho, devoir partir de rien pour construire tout un monde est à la fois passionnant et accablant. Il se souvient : « Si nous voulions une colline, il fallait commencer par se demander en quoi elle était faite. Nous ne pouvions pas compter sur l’herbe ou la terre, elle devait être faite d’autre chose, et nous devions trouver de quoi. Allait-elle être brillante ? Et de quelle couleur ? C’est comme si on inventait un tout nouveau langage. »
En même temps, les cinéastes voulaient rendre ce monde subtilement reconnaissable pour les spectateurs. Jun Han Cho commente : « Nous avons nos propres versions des arbres, des bâtiments, de la pelouse. Ce sentiment de familiarité permet aux gens de mieux comprendre ce que cet endroit est censé être. » Contrairement aux séquences se déroulant à New York, le directeur de la photographie Matt Aspbury a utilisé un assortiment d’objectifs sphériques pour le « Grand Avant ». Les mouvements de caméra ont également été chorégraphiés afin de renforcer le sentiment qu’ils désiraient faire passer. « Pete Docter voulait que ce soit très serein, que l’on se trouve dans un environnement contrôlé et éthéré. Tout n’est que calme et douceur. La caméra reflète cela en donnant l’impression de flotter, de n’avoir presque aucun poids. »
Les cinéastes ont consulté le célèbre directeur de la photographie Bradford Young. Celui-ci explique : « J’ai incité tout le monde à créer un hommage visuel à la musique à travers l’utilisation de la caméra. Il fallait être libre et sensible. » Selon le directeur de la photographie Ian Megibben, l’éclairage a été inspiré par les nouvelles âmes elles-mêmes. « Nous essayons d’évoquer l’idée de l’aube d’un nouveau jour. On a l’impression d’un petit matin perpétuel, avec des couleurs pastel très lumineuses et gaies. » « Ce monde est composé de matériaux qui n’ont pas de surface dure. Tout est doux. Nous avons donc utilisé un mélange de différentes techniques de rendu pour obtenir cet aspect volumétrique éthéré. » Aussi connu sous le nom de « Qui suis-je ? », le « Grand Avant » est le foyer des Conseillers qui travaillent avec diligence pour armer les nouvelles âmes de tout ce dont elles ont besoin pour aller sur Terre. Cet endroit propose une multitude de destinations que peuvent visiter les nouvelles âmes. « Par ici, voici le « Pavillon des Enthousiastes ». Vous quatre, à vous de jouer ! Vous cinq, restez tranquilles. Et vous deux aussi ! »
Les « Pavillons des Personnalités » sont des bâtiments individuels où les nouvelles âmes vont chercher leur personnalité. Le directeur artistique des décors Paul Abadilla précise que chaque pavillon est la représentation abstraite d’un trait de personnalité. « Nous laissons certains d’entre eux sujets à interprétation – il y a tellement de possibilités… Mais nos pavillons principaux ont des formes iconiques. Le « Pavillon Distant », par exemple, ressemble à un nez levé en l’air. On en fait une lecture rapide à l’image qui est soutenue par l’interprétation des personnages. »
C’est dans le « Théâtre de votre vie » que les mentors peuvent partager leur histoire et leur parcours de vie avec les nouvelles âmes. L’environnement est conçu pour imiter un musée, avec des images et des vignettes décrivant les moments clés de l’histoire personnelle d’un mentor.
Le « Grand Bazar Général » réunit tout ce qui, sur Terre, est susceptible d’inspirer de nouvelles âmes à la recherche de leur étincelle. Steve Pilcher explique : « Nous avons atténué les couleurs dans le « Grand Bazar Général », ce lieu où les âmes vont pour interagir avec de possibles centres d’intérêt. Tout ce qui s’y trouve est reconnaissable, identifiable, mais dépourvu de couleur – sauf si une âme interagit avec. » Michael Fong, superviseur des effets visuels, précise : « C’est supposé être l’interprétation de ce que les Conseillers pensent du monde humain. »
Adjacent aux « Qui suis-je ? », le « Plan Astral » est le lieu où les « Mystiques Sans Frontières » s’efforcent de sauver les âmes perdues. Le directeur artistique des décors Paul Abadilla déclare : « Le terrain est inspiré du sable en mouvement. Tout dans l’univers des âmes est constitué de cette matière particulaire étincelante. Alors que les « Qui suis-je ? » sont construits mathématiquement, le « Plan Astral » est plus organique. »
Le sable astral devait se mouvoir d’une manière spécifique, en particulier lorsque le vaisseau de Vendelune le traverse. C’est là que sont intervenus le superviseur des effets Bill Watral et son équipe. « L’idée est que cet endroit est une construction mentale, la représentation de ce à quoi vous pensez que ça ressemble quand vous y êtes. Cela peut donc être n’importe quoi. Lorsque le bateau pousse le sable, celui-ci se déplace d’une manière qui n’est pas fondée sur la réalité physique, puis se fige en prenant les formes du milieu environnant. Nous contrôlons soigneusement les emplacements des étincelles dans ce monde. »
Le réalisateur Pete Docter remarque : « Si vous examinez certains des tout premiers films d’animation sonore, vous remarquerez qu’ils entretenaient un lien étroit avec le jazz. Ils étaient rythmés, intéressants à écouter, avec quelque chose de très réel. J’éprouve toujours une grande joie à entendre quelque chose et à le voir en même temps parfaitement synchronisé à l’image. Je pense que c’est ce qui, dans le jazz, a séduit certains des premiers artistes de l’animation : ils ont réalisé à quel point cette musique était en phase avec ce qu’ils essayaient de faire visuellement. »
Au tout début, quand Pete Docter et les équipes des studios d’animation Pixar développaient SOUL, ils n’étaient pas encore certains du but que Joe allait poursuivre avec une telle passion. Le réalisateur se souvient : « Nous avions besoin que Joe fasse quelque chose qui recèle la promesse de la vie, quelque chose que nous aimerions tous faire, qui parle à tout le monde. Pouvait-il être un scientifique, ou un homme d’affaires ? Et puis presque par hasard, nous sommes tombés sur cette vidéo d’une Masterclass en ligne par la légende du jazz Herbie Hancock. »
Dans cette vidéo, le célèbre jazzman confie : « J’ai connu ma plus grande expérience en travaillant avec Miles Davis. Cette fois-là, j’ai joué quelque chose qui était, on peut le dire, techniquement mauvais. C’était au beau milieu d’un concert qui était jusque-là le meilleur de la tournée. On s’éclatait. Et au milieu d’un des morceaux, un morceau de Miles, j’ai joué un très mauvais accord. Je me suis tout de suite dit que j’avais tout bousillé, que j’avais fait voler en éclats cette grande soirée. Miles a pris une respiration, il a joué quelques notes, et il a redressé mon accord. Et je n’arrivais pas à comprendre comment il avait fait ça, on aurait dit de la magie ! Il m’a fallu des années pour comprendre ce qui s’était réellement passé. Voici ce qui s’est produit : moi, j’avais jugé et condamné ce que j’avais joué. Pas Miles. Il l’a simplement accepté comme quelque chose de nouveau, un truc qui était juste arrivé. Et il a fait ce que tout musicien de jazz devrait toujours s’efforcer de faire, c’est-à-dire essayer de transformer tout ce qui se produit en quelque chose ayant de la valeur. »
Pete Docter reprend : « Quand nous avons entendu ça, nous nous sommes dit que ce n’était pas seulement une grande histoire, mais aussi une parfaite métaphore de la vie. Nous avons trouvé que le jazz en était vraiment la représentation idéale. Joe devait être un musicien de jazz. » Même si la musique a toujours occupé une place importante dans les films Pixar – songez à Randy Newman et aux TOY STORY ou à COCO, véritable déclaration d’amour au Mexique – elle est instantanément devenue partie intégrante de l’histoire que raconte SOUL.
Les cinéastes, soucieux de représenter ce genre musical si apprécié de manière authentique, ont fait appel à des professionnels du monde du jazz, dont Herbie Hancock, Daveed Diggs, Ahmir « Questlove » Thompson, et Terri Lyne Carrington, batteuse de jazz, compositrice, productrice et enseignante de jazz américaine. Cette dernière se souvient : « Le scénario était déjà tellement riche et tellement juste quand je les ai rejoints… Je voulais vraiment que le film traduise la joie de la musique, celle des musiciens. On associe souvent la douleur et la lutte au blues, au jazz et même à la musique noire moderne, c’est pourquoi il était si agréable de voir que leur point de vue sur le sujet rendait vraiment hommage à sa dimension joyeuse. » Les deux univers de SOUL appelaient deux styles de musique distincts qui contribuent à façonner et définir chaque monde. Jon Batiste, musicien de renommée mondiale cité au Grammy Award, a signé les compositions originales et les arrangements pour toute la musique jazz. Trent Reznor et Atticus Ross (The Social network), lauréats d’un Oscar et membres de Nine Inch Nails, ont composé quant à eux une musique originale qui évolue entre le monde réel et celui des âmes.
Le réalisateur Pete Docter raconte : « J’ai grandi avec les dessins animés des Peanuts et la musique de Vince Guaraldi. C’est comme si elle coulait dans mes veines. La musique de SOUL en est un peu notre version. Jon Batiste est un fantastique musicien – c’est un historien, mais il est capable de pousser la musique plus avant, vers l’avenir, en apportant la richesse de multiples influences à ses compositions. J’espère sincèrement que la musique de jazz dans SOUL inspirera toute une nouvelle génération. » Jon Batiste confie qu’il a écrit la musique dans cet esprit. « Les compositions sont nourries d’une grande part de ce qu’a pu engendrer plus d’un siècle de jazz, ce qui donne à l’auditeur de nombreux points de repère. C’est une façon subtile de rendre hommage à la musique tout en faisant découvrir ce genre musical à un tout nouveau public. » Jon Batiste a été le directeur musical d’un groupe de musiciens multigénérationnel réunissant quatre générations et comprenant des légendes vivantes comme le batteur Roy Haynes, âgé de 95 ans, qui a joué avec Charlie Parker et Louis Armstrong, entre autres, ainsi que certains des jeunes musiciens les plus en vue actuellement. Il confie : « Monter le groupe ainsi a été important pour moi car cela donne aux sessions une saveur spéciale, une richesse née de sa lignée et une profondeur mythique. C’est en quelque sorte le passage du flambeau. »
Le coréalisateur Kemp Powers a trouvé attrayante cette approche « à l’ancienne ». « Certains peuvent considérer le jazz comme une forme d’art ancienne. Ce que j’aime dans l’attitude de Jon Batiste, c’est que quand on lui parle de jazz, il dit que c’est le plus récent des genres musicaux. On crée littéralement le jazz en le jouant, et il n’y a rien de plus nouveau que ça ! » Jon Batiste s’est senti naturellement proche du personnage principal. « Étant un être humain intrinsèquement musical, je suis constamment en train d’écouter et d’analyser mon environnement sous un angle musical, même quand je ne joue pas. Joe a lui aussi cette qualité. Il finira par apprendre qu’il y a autre chose que la musique dans la vie. Cela me parle : je me souviens combien il a été important pour moi de comprendre cela quand j’étais un jeune musicien. Cela m’a beaucoup marqué et influencé. La musique que nous jouons, c’est celle de la vie, et nous devons savoir savourer la vie pour qu’elle puisse jaillir de nos instruments. » Lorsque le moment est venu d’enregistrer, Jon Batiste a brillé par son talent. Le monteur Kevin Nolting raconte : « Il jouait quelque chose qui, pour une raison ou une autre, ne convenait pas tout à fait. Pete lui parlait, et en quelques secondes, il reprenait le même air et le rendait parfait pour le film. »
C’est la première fois que Trent Reznor et Atticus Ross composent la musique d’un film d’animation, mais leur approche n’était pas sans rappeler leur travail sur d’autres films. Trent Reznor explique : « Notre première étape consiste toujours à écouter pour essayer de comprendre où en sont les cinéastes, d’où ils viennent et où ils veulent aller : que voient-ils, qu’imaginent-ils ? Nous avons passé beaucoup de temps à discuter de ce que l’on est censé ressentir quand on découvre pour la première fois le monde des âmes. Puis Atticus et moi sommes retournés dans notre studio, qui est rempli de quantité d’instruments réels, imaginaires et synthétiques, et nous avons commencé par passer un bon bout de temps à expérimenter différents arrangements et différents instruments pour voir ce qui nous semblait émotionnellement juste pour créer le tissu du monde des âmes. » Atticus Ross précise qu’ils voulaient contribuer à différencier les régions qui composent ce monde. « Il y a le « Grand Avant », le « Grand Au-delà », le « Plan Astral », les « Qui suis-je ? ». Chaque endroit avait besoin d’avoir sa propre identité. » Pour trouver le bon son, les artistes se sont tournés vers les synthétiseurs, mais ont tout traité comme s’il s’agissait d’instruments traditionnels. Trent Reznor détaille : « Nous les avons enregistrés sur plusieurs pistes comme si nous jouions avec un orchestre. Nous avons mis au point avec les années des techniques qui engendrent des sons qui ne sont pas forcément de cette Terre, mais qui sont chaleureux, organiques et naturels.»
Selon Pete Docter, leur approche unique était exactement ce qu’il fallait au film. « Nous voulions que la musique de SOUL diffère de celle de tous les autres films Pixar. Nous nous réjouissions de travailler avec Trent et Atticus parce que nous savions qu’ils nous transporteraient vers des paysages musicaux où nous n’étions encore jamais allés. Leur approche unique de la musique et leur pensée créative particulière faisaient d’eux une véritable source d’inspiration. » Le jazz est un aspect tellement important de SOUL que les cinéastes ont voulu s’assurer que toutes les performances musicales seraient authentiques. La collaboration de plusieurs départements et des centaines d’heures de travail ont été nécessaires pour y parvenir de façon à obtenir l’approbation des musiciens de jazz. De très nombreuses images réelles ont été filmées pour servir de référence, selon plusieurs angles de prise de vues, notamment des gros plans des mains des musiciens jouant sur le clavier du piano et les clés du saxophone, ainsi que sur les cordes de la basse et les différents éléments de la batterie. Matt Aspbury, directeur de la photographie, explique : « Pour chacun des plans, dont plusieurs comptent des milliers d’images, nous avons fourni une quantité importante de matière au département montage afin qu’ils puissent se couvrir. » La productrice Dana Murray précise : « L’authenticité que nous avons pu atteindre avec Joe au piano et Dorothea au saxophone est l’un des tours de force de ce film. On se plonge dans les performances musicales, on se perd totalement dans la musique. À bien des égards, c’est là tout le propos du film. »
Synopsis :
Au moment où Joe pense que son rêve est désormais à portée de main, un pas malencontreux l’expédie dans un endroit fantastique où il est obligé de réfléchir à nouveau à la signification d’avoir une âme. C’est là qu’il se lie d’amitié avec 22, une âme qui ne pense pas que la vie sur Terre soit aussi bien que ce qu’on veut bien lui faire croire...
Soul
Un film de Pete Docter, Kemp Powers
Produit par Dana Murray
Sur un scenario de Pete Docter, Mike Jones, Kemp Powers, Tina Fey
Histoire de Pete Docter
Avec les voix en version originale de Jamie Foxx Tina Fey, Questlove, Phylicia Rashad, Daveed Diggs et en version françaises de Omar Sy, Camille Cottin et Ramzy Bedia
Musique de Trent Reznor, Atticus Ross
Production : Walt Disney Pictures, Pixar Animation Studios
Distribution : Walt Disney Studios Motion Pictures
Date de sortie : 25 décembre 2020 (Disney +)
Photos : Copyright The Walt Disney Company France
(source : communiqué de presse)