Deces - Annie Girardot

Par Tootpadu, 28 février 2011

L’actrice française Annie Girardot est décédée ce jour à Paris. Elle était âgée de 79 ans. La maladie d’Alzheimer avait été diagnostiquée chez Annie Girardot en 2004 et sa famille avait rendu la nouvelle publique deux ans plus tard. L’actrice était pendant plus de quarante ans une figure incontournable du cinéma et du théâtre français, alternant entre comédies, mélodrames et policiers au fil d’une carrière qui comprend plus de cent rôles.

Sociétaire de la Comédie française pour une brève période dès 1954, Annie Girardot avait fait ses véritables débuts devant la caméra en 1955 dans Treize à table de André Hunebelle. Pendant les cinq années suivantes, elle était à l’affiche de films comme Reproduction interdite et Le Rouge est mis de Gilles Grangier, L’Amour est en jeu de Marc Allégret, Maigret tend un piège de Jean Delannoy, et Recours en grâce de Laszlo Benedek, avant de remporter son premier triomphe international dans Rocco et ses frères de Luchino Visconti.

Dès lors, Annie Girardot n’arrêtait plus de tourner au cours des deux décennies suivantes. Les années 1960 lui ont ainsi réservé des rôles dans, entre autres, La Proie pour l’ombre de Alexandre Astruc, Le Crime ne paie pas de Gérard Oury, Le Vice et la vertu de Roger Vadim, Le Mari de la femme à barbe et Dillinger est mort de Marco Ferreri, Les Camarades de Mario Monicelli, Un monsieur de compagnie de Philippe De Broca, Trois chambres à Manhattan de Marcel Carné, ainsi que Vivre pour vivre et Un homme qui me plaît de Claude Lelouch. Au fil des années ’70, on a pu la voir dans Mourir d’aimer – qui avait déclenché une polémique lancée par François Truffaut –, Il n’y a pas de fumée sans feu, A chacun son enfer et L’Amour en question de André Cayatte, La Mandarine et Cause toujours tu m’intéresse de Edouard Molinario, La Gifle de Claude Pinoteau, Le Gitan de José Giovanni, Docteur Françoise Gailland de Jean-Louis Bertuccelli, Tendre poulet, Le Cavaleur et On a volé la cuisse de Jupiter de Phillipe De Broca, La Zizanie de Claude Zidi, La Clé sur la porte de Yves Boisset, et Le Grand embouteillage de Luigi Comencini.

La carrière d’Annie Girardot a adopté un rythme sensiblement plus lent dès les années 1980, quand le cinéma français commençait petit à petit à délaisser sa vedette d’antan, en dépit d’apparitions dans Une robe noire pour un tueur de José Giovanni, La Vie continue de Moshe Mizrahi, Partir revenir et Il y a des jours et des lunes de Claude Lelouch, et Merci la vie de Bertrand Blier. C’est également Lelouch qui avait donné son premier grand rôle de vieillesse à Annie Girardot, dans Les Misérables, qui n’était hélas suivi que par un dernier tour de force dans La Pianiste de Michael Haneke.

Annie Girardot a reçu trois Césars, comme Meilleure actrice dans Docteur Françoise Gailland et Meilleure actrice dans un second rôle dans Les Misérables et La Pianiste. Elle avait été récompensée de la coupe Volpi de la Meilleure actrice au festival de Venise pour Trois chambres à Manhattan. Elle avait été la président du jury du festival de Berlin en 1992. Enfin, elle était mariée avec l’acteur italien Renato Salvatori.